Un vote unanime. La loi n°2010-501 du 18 mai 2010 qui autorise la restitution par la France des têtes maories et relative à la gestion des collections résulte d’une initiative de la sénatrice Catherine Morin-Desailly. Il s’agissait alors de résoudre les difficultés juridiques apparues lorsque la ville de Rouen avait voulu restituer à la Nouvelle-Zélande la tête maorie conservée dans son Muséum d’histoire naturelle. La proposition de loi, déposée le 8 février 2008 a été adoptée à l'unanimité par les sénateurs le 29 juin 2009 sur le rapport de Philippe Richert, après l'intervention de Frédéric Mitterrand, au Parlement. La loi a été adoptée de manière quasi unanime, lors d’un vote solennel à l'Assemblée nationale le 4 mai 2010.La cérémonie officielle de remise des têtes maories s’est déroulée le 23 janvier au Musée du Quai Branly en présence de Frédéric Mitterrand, de Son Excellence Madame Rosemary Banks, Ambassadeur de Nouvelle-Zélande et d’une délégation maorie du Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa de Wellington, institution chargée par le gouvernement néo-zélandais de coordonner le programme de rapatriement des restes humains ancestraux du peuple maori.
Recenser et identifier. L’application de la loi par le ministère de la Culture et de la Communication a commencé par un travail de recensement et d’identification des têtes maories dans les collections des musées de France. On a pu ainsi répertorier, outre celle de Rouen, dix-neuf têtes maories au sein de trois musées nationaux (Musée du Quai Branly, Muséum national d’histoire naturelle et Musée national de la Marine) et de six musées ou muséums territoriaux (Nantes, Dunkerque, Lille, Sens, Lyon et Marseille).L’Université de Montpellier 1 ne relevait pas du périmètre visé par la loi : elle a néanmoins voulu s’associer à l’opération de remise globale coordonnée par le ministère de la Culture et de la Communication, en restituant la tête maorie qui se trouvait dans son Conservatoire d’anatomie.
Un précédent. Déjà en 2002, la France avait adopté une loi pour permettre le retour de la dépouille mortelle de la « Vénus Hottentote » en Afrique du Sud. Dans le cadre d'un débat désormais apaisé, la nouvelle intervention du législateur est venue clore la controverse suscitée par le cas de la tête maorie de la ville de Rouen. La France a voulu ainsi répondre à la légitime attente du peuple maori relativement à des reliques trop longtemps considérées comme de simples objets de curiosité.
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