Dans les pas de Jean Vilar. Pour célébrer le centenaire de la naissance de celui qui considérait le théâtre « comme un service public », Sète, sa ville natale, propose jusqu’au 31 août une exposition intitulée « Dans les pas de Jean Vilar », au 13 rue Gambetta, la maison de son enfance.
Cette rétrospective, inaugurée par Frédéric Mitterrand, évoque successivement les trois villes où se sont joués les trois grands moments de la carrière de Jean Vilar : Sète, sa ville natale, où il est mort le 28 mai 1971; Paris, où il dirigea et relança le Théâtre national populaire (TNP), au Palais de Chaillot (1951-1963), et enfin Avignon (1947-1970) où il s’était rendu pour ce qui s’appelait alors la « Semaine d'art dramatique » et qui, l'année suivante, allait devenir le « Festival d'Avignon ».
Une vocation. Fils de petits commerçants, Jean Vilar est né le 25 mars 1912 à Sète (Hérault), patrie également de Paul Valéry et de Georges Brassens. Après le baccalauréat, il s’engage dans des études de droit et de lettres, sans idée encore bien précise sur son avenir.
C'est en assistant aux répétitions, en 1932, de Richard III de Shakespeare mis en scène par Charles Dullin que Jean Vilar trouva sa voie. Il devient acteur, sous la direction du même Dullin, puis metteur en scène (1942) en fondant sa compagnie des "Sept". Dès lors il ne cessera de travailler à rendre accessibles au plus larges publics les grands textes du répertoire.
En 1947, Vilar est invité à Avignon où il présentera trois créations (un Shakespeare inédit, un Claudel, une pièce du jeune Maurice Clavel), dans trois lieux différents. Le Festival est lancé, tandis que Jean Vilar s’entoure de jeunes comédiens qui deviendront des grands noms de la profession : Philippe Noiret, Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Maria Casarès, Robert Hirsch, Daniel Sorano… sans compter Gérard Philipe déjà au faîte de sa popularité quand il le rejoint à Avignon.
En 1951, il est nommé à la tête du Théâtre National Populaire – TNP – créé par Firmin Gémier en 1920. A Paris comme à Avignon, il va pouvoir mettre en œuvre sa vision d’un «théâtre service public aussi nécessaire que l’eau, le gaz et l’électricité ». Et chaque année, le Festival, comme le T.N.P. attireront un public d’un demi-million de spectateurs. Il meurt à Sète, le 28 mai 1971, à l’âge de 59 ans.
D’autres manifestations. La ville de Sète propose jusqu'au 25 mars la projection du film « Jean Vilar une belle vie », ainsi qu'une pièce, « Jean Vilar au miroir » (choix de textes de Vilar), interprétée par Christian Gonon, sociétaire de la Comédie française.
Toujours à Sète, la cinéaste Agnès Varda, qui fut la photographe de Vilar entre 1949 et 1955, alors directeur du TNP, présentera sur la scène nationale du Chai Skalli une quarantaine de ses clichés (jusqu'à mi-juillet). Durant tout l'été, les sept festivals sétois réserveront également une partie de leur programmation à Jean Vilar.
A Avignon, la pièce de Jean Vilar « Dans le plus beau pays du monde » sera jouée par des acteurs de la Comédie française dans la maison Jean-Vilar, qui accueillera aussi une exposition intitulée « Dans le monde de Jean Vilar ». Cette exposition pourrait ensuite s'installer au TNP au Palais de Chaillot.
Le 14 juillet, le festival d'Avignon consacrera la journée à son créateur. Le Komplex Kapharnaüm, une compagnie de théâtre de rue de Villeurbanne, a été invité pour jouer du Vilar. Le programme sera dévoilé à la fin du mois de mars.
En mai, les cahiers Jean Vilar publieront la correspondance entre le metteur en scène et son épouse Andrée Schlegel. Les éditions de l'Avant-Scène théâtre proposeront, quant à elles, le texte complet de la pièce « Dans le plus beau pays du monde », écrite en 1941 par Jean Vilar.
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