La mesure
Le plan de relance pour la Culture, mis en place par L’État, consacre 20 millions d’euros pour encourager la transition écologique et numérique des établissements de création sur l’ensemble du territoire national.
Cofinancé par les collectivités territoriales, ce fonds permettra d’accélérer la rénovation des équipements des institutions en région (labels et autres lieux en région). Ce fond vise à favoriser la remise aux normes et la transition écologique des bâtiments, ainsi qu’à accélérer les investissements dans la transition numérique des salles de spectacle et des lieux d’exposition d’arts visuels.
Le portrait de la relance
UrsuLaB est portée par Le centre d’art Transpalette, en alliance avec l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges qui partagent des visions communes sur la biodiversité artistique et environnementale. Elle compte avec un comité d’expertise
scientifique, pédagogique et artistique.
UrsuLaB, un centre de ressources et de recherche transdisciplinaire sur les bases de partenariats les plus ouverts possibles. Il s'ouvrira à tous, autour d’activités multiples et appropriables : présentations publiques, conférences et débats, résidences de recherche création et de production, expositions, rencontres et expériences inclusives, universités d’été, groupes thématiques, ateliers, publications...
Il répond à l’urgence de mettre en place, au plus près des territoires, de nouveaux outils de recherche, de transmission et de partage des savoirs. Il dispose d’un laboratoire de micro-biologie BSL 1 (Niveau de Sécurité Biologique 1- norme de l’OMS)
permettant de travailler avec des micro-organismes non pathogènes, c’est à-dire sans risque pour la santé. UrsuLaB dynamise également la création de jardins expérimentaux et pédagogiques à l’Antre Peaux ainsi que la conversion de ce « lieu-projet » en bio et circuit court.
Convaincue que la production de présents possibles et de futurs désirables dépend de nouveaux récits collectifs, UrsuLaB anime également un incubateur de narration spéculative multimédias (écriture, vidéo, gaming...) mettant en relation arts, sciences et fictions.
- Quelle est ton expérience des biolabs ?
Elle a commencé en 2017 dans le Centre d'Arts et Technologies Etopia à Saragosse, en Espagne, dans le cadre d'une résidence artistique du collectif Quimera Rosa dont je fais partie. Etopia possède un laboratoire professionnel supervisé par une équipe de l'Université de Saragosse et une biologiste nous a formé à l'utilisation de ce laboratoire.
C'est ensuite à Barcelone, dans le cadre d'un programme co-porté par Hangar, Centre de Production et de Recherche en Arts Visuels, et le Parc de Recherche Biomédicale de Barcelone que cette formation a continué. Une formation initiale dans le PRBB dans un laboratoire (niveau BSL3) sur la culture de cellules a été suivi d’un programme de recherche biomédicale dans le biolab de Hangar. La collaboration avec Hangar étant permanente, la nouvelle version de son biolab s’est faite en même temps que celle d’UrsuLaB et nous avons pu mutualiser des connaissances. Nous avons également monté des laboratoires temporaires dans le cadre d'ateliers à l'université de Davis Californie et l'Université Goldsmith à Londres. Enfin dans le cadre de différents projets, nous avons eu accès au biolab d’Ars Electronica à Linz en Autriche et de celui de Kerniskova Institute en Slovénie.
- Quel a été le cheminement, en quelques mots ?
Le cheminement commence par un long compagnonnage entre AntrePeaux et Quimera Rosa. De nombreuses activités de préfiguration sous forme de résidences, ateliers et événements ont permis d’établir les bases de la création d’UrsuLaB. Aucun biolab de ce type n’existait pas en France et l’ancrage d’AntrePeaux sur le territoire depuis plus de 35 ans, la qualité et diversité de son équipement, ainsi que de son équipe professionnelle, en faisait le lieu idéal pour ce projet. C’est à partir de ces bases qu’un dossier a été élaboré pour le présenter à la Fondation Carasso. Après avoir reçu une réponse favorable et un soutien important de sa part nous avons démarré travaux et équipement. Nous avons à partir de là renforcé nos partenariats institutionnels, en particulier avec la Région Centre-Val de Loire et la DRAC Centre-Val de Loire, dans le cadre du plan de relance, ainsi que des rencontres avec des acteurs du territoire. Et nous avons, malgré la situation pandémique, pu accueillir artistes et étudiants locaux en résidence, et mettre en place des médiations avec des publics spécifiques (scolaires, EHPAD) ainsi que des activités en ligne.
- D'où vient le mot UrsuLab ?
Le nom UrsuLaB est un hommage à l’autrice de science-fiction Ursula K. Le Guin, qui dans ses romans évoquait depuis des dizaines d'années la situation de crise écologique que nous vivons actuellement. Le choix de ce nom établit également un ancrage féministe pour aborder les défis en cours, raison pour laquelle nous définissons UrsuLaB comme unE laboratoire. Enfin une dimension qui nous semble capitale est qu’elle insistait sur la nécessité de créer de nouveaux récits afin de pouvoir changer le présent. Et contrairement à de nombreux récits catastrophistes, elle proposait des récits non dystopiques (ce qui ne veut pas dire utopique).
- Comment le vois-tu dans un futur plus ou moins proche ?
Pour faire le lien avec la question précédente et en suivant l'inspiration donnée par Le Guin, je dirais qu’UrsuLaB pourrait participer à créer des présents désirables et des futurs possibles, ancrer les synergies entre différents types d'acteurs afin d’appréhender les problèmes actuels et de créer du dialogue. En termes pratiques et vu les nombreuses sollicitations que nous avons déjà reçues, tant au niveau local qu’international avant même d'avoir fini les travaux, j'imagine qu’à court et moyen terme, UrsuLaB sera une laboratoire qui sera approprié par de plus en plus de personnes différentes et qu’il pourra devenir un lieu de référence capable de créer de nouvelles synergies dans le territoire où il est ancré. J'espère que de plus en plus de partenariats seront établis entre monde rural et urbain, entre privé et public, et que de nouvelles filières d'enseignement pourront être créées.
Entretien avec Kina Madno, coordinateur du biolab UrsuLaB
L'investissement
Dans le cadre du "Plan de relance - Transition écologique et numérique des établissements de création", l'Antrepeaux bénéficie d'une aide à hauteur de 150 000 €.
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