Réalisé par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, ce film vous invite à découvrir les différentes étapes de la restauration minutieuse du tableau "l'Assomption de la Vierge" du peintre Pierre-Charles Trémolières (1703-1739) à l'église Saint-Bruno-des-Chartreux de Lyon. Menée par une équipe d'experts passionnés et passionnants, ceux-ci partagent leurs savoir-faire afin de redonner toute sa splendeur à cette œuvre d'art exceptionnelle, ainsi que les défis rencontrés au cours du processus.

Plongez dans les coulisses de la restauration d'un patrimoine artistique inestimable et laissez-vous émerveiller par le travail remarquable des restaurateurs :

Le tableau et son pendant

« L'Assomption de la Vierge » a été la dernière œuvre du peintre Pierre-Charles Trémolières, tout comme son pendant « l’Ascension du Christ ». Ces œuvres, à l’origine rectangulaires (6 mètres sur 2,60 mètres), ont été intégrées sous la direction de l’architecte Jacques-Germain Soufflot dans la composition architecturale du transept de l’église pour lesquelles elles ont été cintrées pour afin de s’adapter aux murs arrondis du transept. Les cadres somptueux, quant à eux, n’ont été ajoutés que dix ans plus tard.

Vieillissement de cette œuvre baroque

« L’assomption de la Vierge » est une peinture à l’huile sur toile, exécutée avec une technique très enlevée et une composition baroque aux harmonies colorées subtiles, typiques du début du XVIIIe siècle. La rapidité d’exécution a influencé le vieillissement de la matière, entraînant des problèmes de séchage entre les couches colorées et générant un réseau de craquelures très apparent sur toute la surface du tableau.
Le parti-pris, en concertation avec les responsables scientifiques de la  DRAC  Auvergne-Rhône-Alpes, a été de retrouver au maximum l’original tout en assumant certaines altérations liées à la technique d’exécution ; le but étant de se rapprocher au plus près de la matière picturale originale et respecter l’histoire de l’œuvre, tout en laissant visibles certaines marques du temps.

Derrière le cadre, une trouvaille inattendue  

Le cadre, sculpté en chêne et orné d’un décor en tilleul, n’avait pas été décroché depuis le XIXe siècle. Son retrait a permis une campagne de désinsectisation de la structure en chêne, attaquée par des insectes xylophages. La décision a été prise avec la  DRAC  Auvergne-Rhône-Alpes de reboucher les trous laissés par les insectes pour surveiller une éventuelle nouvelle infestation. 
Le cadre seul a été pesé atteignant 192 kg, avec la toile : l’ensemble devrait avoisiner les 240 kg. 
Lors du démontage du cadre, une découverte inattendue a été faite : le dessin préparatoire du cadre est apparu sur le mur, pratiquement dans son intégralité. Cette trouvaille confirme qu'il ne s'agit pas d'un cadre standard, mais bien d'un élément conçu sur mesure pour magnifier les tableaux de Trémolières en les intégrant parfaitement à leur environnement.

Cohérence entre les techniques d'hier et d'aujourd'hui 

Après deux ans et demi de restauration, la réinstallation a été soigneusement orchestrée dans l'église Saint-Bruno-des-Chartreux. Un cadre sur mesure a également été conçu afin de suspendre le tableau et éviter toute pression sur les moulures de son cadre d'origine.
Une particularité de cette œuvre réside dans son mode de fixation : elle n'est pas suspendue, mais incrustée dans le mur par des tenons. Son extraction a donc demandé une précision extrême et une manipulation horizontale peu courante. L'opération a été réalisée avec l'aide de palans pour un contrôle minutieux du levage.
Enfin, la fixation du cadre lui-même a présenté un défi intéressant : des trous prévus à cet effet, datant probablement de la pose originale, ont été retrouvés avec l'aide du restaurateur de cadre. Cette redécouverte a permis d'adopter la même méthode de suspension que celle employée à l'époque, témoignant de la cohérence entre les techniques d'hier et d'aujourd'hui.

Les acteurs de cette restauration

Conservatrice du patrimoine de la Conservation Régionale des Monuments Historiques de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes :

• Justine Croutelle

Chargé de collection (la ville de Lyon est propriétaire du tableau) :

• Bruno Cartier

Groupement de quatre restauratrices de couche picturale :

• Caroline Snyers
• Lydianne Chomienne
• Béatrice Damour
• Aurélia Catrin

Restaurateur de cadre :

• Philippe Boulet

Restaurateur de support-toile :

• Thierry Martel

Entreprise spécialisée pour le transport, la dépose et la repose au mur (Société Alyte) :

• Jérôme Loisy
• Xavier Le Noën