Le patrimoine culturel immatériel de Mayotte
Le portail du patrimoine culturel immatériel (PCI) en France (PCI-lab) a pour ambition de développer l’inventaire du PCI français. Il fait l’objet depuis 2008 de fiches normalisées, disponibles sur le site internet du ministère de la culture.
La plateforme PCI-Lab permet d’accélérer la connaissance du PCI et propose des outils numériques qui facilitent les pratiques collaboratives. Les fiches officielles peuvent dans certains cas être complétées par des articles publiés sur Wikipédia et inversement, les articles proposés sur Wikipédia peuvent être complétés grâce à la plateforme.
L’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) à Mayotte
L’inventaire du patrimoine culturel immatériel à Mayotte s’attache à identifier et transmettre la diversité des patrimoines vivants de Mayotte, témoins des pratiques sociales et culturelles de ce territoire de transit situé au cœur du Canal du Mozambique. La DAC accompagne les projets d’inscription portés par les communautés locales, en apportant un soutien à la rédaction de fiches scientifiques qui permettent de mieux identifier et de mieux comprendre les pratiques. La DAC apporte également un appui à la formation des équipes auprès des collectivités territoriales, des associations et des experts mahorais, en partenariat avec le service régional de l’inventaire du patrimoine de La Réunion (Région Réunion). La dynamique collective a permis au Mawlida shenge et au Mbiwi d’être inscrits à l’Inventaire participatif national du patrimoine culturel immatériel et de progresser sur la connaissance de plusieurs pratiques dont les fiches d’inventaire sont en cours de rédaction ou en projet : production du sel de Bandrélé, de la brique de terre compressée, pratique de la pêche au djarifa, construction et utilisation du laka, la pirogue locale, tradition culinaire du pwedza.
Le Mawlida shenge
Le Mawlida shenge est ainsi le premier élément du patrimoine culturel immatériel de Mayotte à intégrer l' inventaire national.
Pratique sociale, spirituelle et artistique de tradition soufie, le mawlida shenge réunit, à Mayotte, femmes et hommes dans un rituel chantant les louanges du Prophète, organisé pour marquer les grands événements de la vie sociale, familiale, spirituelle ou politique.
Généralisé sur l'ensemble du territoire mahorais et parmi la diaspora, le mawlida shenge représente un grand marqueur de la culture mahoraise.
Ce travail d’inventaire a été mené par Mme Achoura Boinaïdi, cheffe du service de la conservation et de la recherche au Musée de Mayotte, avec le partenariat du service régional de l’inventaire de La Réunion, et avec la participation active de nombreux acteurs du mawlida shenge à Mayotte.
Le Mbiwi
Le Mbiwi est un art musical et chorégraphique féminin du patrimoine immatériel mahorais. Ce sont les deux bâtonnets en bambou, mbiwiu, utilisés comme instruments de percussion en les faisant entrechoquer, qui donnent leur nom à cette pratique. Ce sont les chants et la danse qui animent par excellence les cérémonies de mariage.
Le Mbiwi en ponctue les différentes étapes : de la remise des cotisations et des cadeaux par la classe d’âge féminin dont fait partie la mariée, à l’accompagnement du marié dans sa nouvelle demeure familiale le jour des noces. Il s’agit d’un défi chorégraphique entre deux femmes qui piétinent sur place de manière très rétrécie et leste. La danse mobilise principalement le bassin et les hanches dans un mouvement vibratoire et sensuel qui doit être aussi rapide que possible. Le reste du corps reste presque impassible. La gagnante est celle qui danse le plus longuement.
Les chants qui accompagnent la danse sont à la fois traditionnels et transmis d’une génération à l’autre et composés par les pratiquantes elles-mêmes en fonction des événements. Ils parlent de joie, d’amour, mais aussi des difficultés que l’on peut rencontrer dans la vie de famille et de couple.
Autrefois assurées par les femmes mariées du village, les animations sont aujourd’hui assurées par des associations fondées sur des liens d’amitié et de parenté. C’est une pratique apparentée à d’autres danses et chants similaires pratiquées en Afrique, notamment aux Comores et à Madagascar.
Cette fiche sur le Mbiwi rédigée par Elena Bertuzzi (chorégraphe et anthropologue) et Laure Chatrefou (réalisatrice) a été finalisée et transmise au ministère de la Culture.
Contact: |
Partager la page