Carpentras - Lycée agricole Louis Giraud
- département : Vaucluse
- commune : Carpentras
- appellation : Lycée Louis Giraud
- adresse : 310 chemin de l’Hermitage
- auteurs : Max BOURGOIN
- date : 1965-1970
- protection : édifice non protégé
- labellisation : décision préfectorale du 14 mars 2025
D’une superficie de 50 hectares, le terrain du hameau de Serres, sur lequel est installé le campus Provence Ventoux (lycée d’enseignement général et agricole Louis Giraud et centre de formation pour adultes), faisait partie des terres léguées par le comte Victor de Sobirats à la Ville de Carpentras en 1957, avec la condition « d’y installer une école d’agriculture et ménagère ». La commune a respecté ce souhait en créant un double établissement professionnel agricole dans lequel ont été transférés l’enseignement ménager jusqu’alors inculqué aux filles dans le château de la Roseraie et le collège agricole pour garçons d’Orange. Ce projet est contemporain de la construction des lycées agricoles de l’Isle-sur-la-Sorgue et d’Avignon.
Les travaux, confiés à l’architecte Max Bourgoin, débutent en 1968. Inauguré en 1970, l’établissement, de disposition circulaire et composé de petits pavillons, a été pensé comme suit :
- au centre, les bâtiments communs (amphithéâtre, bibliothèque, gymnase, cuisines, terrains de sports),
- sur les côtés, les établissements masculins et féminins avec, pour chacun, les bureaux administratifs, les salles de classe et les ateliers,
- autour, les internats, les logements de fonction et le futur centre de formation pour adultes,
- enfin au-delà, les champs et serres agricoles.
A l’époque de son ouverture, l’architecture de l’établissement reflète la composition des enseignements, basés sur trois secteurs d’activités : les métiers de services (issus du collège féminin), l’horticulture et l’aménagement paysager, et enfin les productions maraîchères, légumières et fruitières. Les deux collèges sont rapidement rassemblés et une formation professionnelle pour adultes y est adjointe.
Cette architecture éducative est conçue pour offrir aux élèves des lieux d’apprentissage spacieux et éclairés et des espaces extérieurs de circulation soignés. L’ensemble des pavillons est pensé par l’architecte selon des principes communs évoquant certains invariants de l’architecture méditerranéenne : bâtiments de faible hauteur dotés de toitures en tuiles canal, parc central planté d’essences locales (chênes verts, chênes blancs, cyprès, pins et lauriers), pavillons par des allées arborées, présence de galeries, patios, cours, bancs et bassins. L’architecture est bâtie en maçonnerie traditionnelle, parfois enduite, parfois plaquée de pierres calcaires dont certaines sont laissées brutes, parfois encore habillée d’éléments préfabriqués gravillonnés. Les menuiseries en bois sombre, les décors de céramique et les ferronneries variées sont significatives du travail de Max Bourgoin : on y retrouve l’attrait de l’architecte pour l’artisanat et les savoirs-faires manuels, ainsi que pour les matériaux sobres et bruts.
La dimension importante de ce projet, son écriture architecturale et les détails de ses décors en font un exemple d’intégration de l’écriture spécifique de Max Bourgoin au service d’un programme dont l’usage demeure inchangé cinquante ans après sa réalisation.
Aujourd’hui, le campus compte près de 1000 élèves répartis selon les sections générales, professionnelles, agricoles, supérieures et adultes. Il a fait l’objet d’importantes rénovations en 2005, notamment au niveau des réseaux (eau et chauffage) et des internats.
Eve Roy, adjointe au conseiller pour l’architecture et les espaces protégés, DRAC PACA, sur la base de l’étude réalisée par Isabelle Moulis, ethnologue du patrimoine.
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