Le musée d'Orsay lance en 2025 la première édition d’une opération d’envergure de prêts d’œuvres dans les musées territoriaux, consacrée aux questions écologiques rassemblées sous le vocable « 100 œuvres racontent le climat » (la seconde sera en 2026 dédiée à la thématique du travail). Cette sélection d’œuvres du musée d’Orsay raconte l’exploitation accrue des ressources naturelles pour soutenir la croissance économique et l’expansion phénoménale des villes sous l’effet de l’industrialisation. Ces changements soulignent la fragilité de la biodiversité et des paysages qui ont inspiré les artistes du XIXe et du début du XXe siècle.
Cette coopération culturelle entre un musée national et territorial renouvelle le dialogue entre les collections et constitue une occasion unique de tisser des réseaux en développant une offre muséale, pédagogique et culturelle de qualité. L’ambition écologique de ce projet se traduit par une attention à la réduction de l’impact environnemental, avec notamment l’utilisation de matériaux de remploi pour le conditionnement des œuvres et de biocarburants pour leur transport.
Ce sont 31 musées répartis dans toute la France qui participent à ce projet, permettant à un large public de découvrir des chefs-d’œuvre du musée d’Orsay, en lien avec les réalités des territoires. En région PACA, les musées Calvet à Avignon, Bonnard au Cannet et Gassendi à Digne-les-Bains ont ainsi pu obtenir cette année des œuvres majeures.
Une photographie d’Édouard Baldus, Les inondations du Rhône à Avignon, 1856 sera visible au musée Calvet en Avignon dans l’exposition « Avignon, ou le Rhône en crue(s) » du 15 mars au 1er juillet 2025 et La Symphonie pastorale (entre 1916 et 1920) de Pierre Bonnard au musée éponyme au Cannet pour « Bonnard, la nature comme étendard. La Symphonie pastorale » du 22 mars au 8 juin 2025.
À Digne-les-Bains, la transformation d’un paysage
Au musée Gassendi, deux prêts exceptionnels enrichissent le propos scientifique du musée sur la place de l’humain au sein de la nature et entrent en résonance avec la collection de peintures des paysages provençaux du XIXe siècle, présentés dans un accrochage renouvelé à l’aune du changement climatique et des mutations opérées dans le monde rural de la Haute-Provence depuis la Révolution industrielle.
L’emblématique toile impressionniste de Claude Monet, La Gare Saint-Lazare, 1877, issue du legs de l’artiste Gustave Caillebotte, dépeint une vie moderne avec l’arrivée du chemin de fer tandis que l’académisme pictural d’Etienne Martin fait l’éloge des modes de transport traditionnels. Emblématique des collections dignoises, l’œuvre contemporaine d’Andy Goldsworthy, River on earth (2000) trace un paysage en voie de désertification, en écho tant aux enjeux territoriaux de mobilité qu’à la question climatique. Le sujet de l’approvisionnement en eau est central et toujours actuel en Sud Provence. Ses représentations picturales vont des canaux et châteaux d’eau innervant le territoire aux paysages enneigés d’Etienne Martin ou d’Henri Jaubert du musée Gassendi présentés aux côtés d’une toile du musée d’Orsay par Albert Edelfelt, Journée de décembre, 1893, rappelant la menace qui pèse sur la ressource en eau.
Rendez-vous du 4 avril au 7 juillet 2025 au musée Gassendi, à Digne-les-Bains pour « Raconter le climat avec Monet du musée d’Orsay »
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