Dans le cadre de sa visite officielle dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la ministre de la Culture a réaffirmé son engagement en faveur des pratiques artistiques populaires et du patrimoine culturel immatériel. À cette occasion, elle a annoncé l’élargissement du Plan Fanfare à d’autres pratiques et usages des cultures populaires, marquant ainsi une avancée majeure pour la reconnaissance et le soutien de ces expressions vivantes des territoires.
Initialement centré sur le développement et le rayonnement des orchestres d’harmonie et des fanfares, ce plan ambitieux s’ouvre désormais aux musiques et danses traditionnelles, aux chants chorals et polyphoniques, ainsi qu’au théâtre amateur. Cette extension vise à accompagner et renforcer ces pratiques artistiques jouant un rôle essentiel dans la transmission culturelle, la cohésion sociale et l’animation des territoires.
Les Hautes-Alpes, territoire de transhumance, sont riches de paysages transformés et marqués par la civilisation agro-pastorale. L’inscription de la transhumance au patrimoine culturel immatériel est venue reconnaître cette civilisation et l’ensemble de ses composantes. Les arts et traditions populaires, notamment les musiques traditionnelles et les groupes folkloriques qui les animent, en constituent la pleine expression. Ces groupes, ainsi que des artistes musiciens contemporains, portent la vitalité de cette expression culturelle et contribuent à son renouveau. L’extension du Plan Fanfare, annoncée précisément dans les Hautes-Alpes, représente ainsi une pleine reconnaissance pour ces associations et artistes fortement engagés.
Lors de son discours, la ministre a salué le dynamisme des acteurs locaux engagés dans la préservation et la valorisation des traditions vivantes. Elle a notamment souligné l’importance des expressions artistiques inscrites au patrimoine culturel immatériel, qui contribuent à l’identité et à la diversité culturelle de notre pays. Parmi celles-ci, les polyphonies régionales, les danses folkloriques et les arts de la scène amateur bénéficieront d’un soutien renforcé à travers des dispositifs d’accompagnement spécifiques.
Ce renforcement du Plan Fanfare se traduira par des aides financières accrues, des actions de formation pour les jeunes générations et une meilleure visibilité des initiatives locales. Des partenariats avec les collectivités territoriales et les associations culturelles permettront de structurer davantage ces pratiques et d’assurer leur pérennité.
Par ailleurs, cette visite ministérielle a été l’occasion de célébrer plusieurs initiatives culturelles majeures pour le département :
- Le matin, la ministre s’est rendue à la DRAC afin de rencontrer les agents et de signer une convention avec le président de Région. Cette rencontre marque une volonté commune de renforcer les actions culturelles sur le territoire et d’assurer une continuité dans le soutien aux projets régionaux.
- La réouverture des Archives départementales des Hautes-Alpes après deux ans de travaux (printemps 2022 - printemps 2024) et trois mois de déménagement (juin-août 2024). Ce projet de réhabilitation-extension a permis une transformation radicale de l’institution, modernisant ses infrastructures et lui offrant de nouvelles capacités pour assurer ses missions. Grâce à cette rénovation exemplaire, les Archives départementales vont désormais pouvoir reprendre pleinement la collecte des archives publiques, rétablir la consultation des documents et proposer une programmation culturelle élargie, touchant un public renouvelé. L’État a soutenu ce projet à hauteur de 1,5 million d’euros, sur un budget total de 11,6 millions d’euros.
- La signature de la convention pour le Pays d’art et d’histoire réunissant les communautés de communes du Guillestrois-Queyras et de Serre-Ponçon. Cette signature porte à quatre le nombre de Pays d’art et d’histoire dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui compte également huit Villes d’art et d’histoire. Elle consacre un travail préparatoire intense et met en lumière un territoire au patrimoine et aux paysages d’une rare richesse. Structuré autour de la vallée de la Durance et des confins, marqué par l’histoire des passages, de l’émigration et de la protection des frontières, ce territoire abrite un ensemble fortifié d’exception inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le fort de Mont-Dauphin. Cette convention apporte une reconnaissance nationale à ce territoire rural et contribue à renforcer son attractivité dans une économie dominée par la saisonnalité touristique.
- Le soutien à la Cinémathèque de Montagne, un lieu unique en France et en Europe. Rassemblant 10 000 œuvres cinématographiques, elle joue un rôle clé dans la conservation et la diffusion du film de montagne. Grâce à sa programmation annuelle, ses ateliers itinérants et son festival Les Rencontres de la Cinémathèque de Montagne, elle fait vivre la mémoire audiovisuelle des territoires alpins. En 2024, elle a bénéficié d’un soutien de 66 000 euros du CNC. Toutefois, pour garantir sa pérennité, une évolution de sa gouvernance et de son financement est désormais nécessaire.
Ces annonces ont été accueillies avec enthousiasme par les associations et les élus, qui y voient une reconnaissance officielle du rôle fondamental joué par ces disciplines dans le tissu social et culturel français. La ministre a conclu sa visite en réaffirmant la volonté de l’État de faire des cultures populaires et du patrimoine vivant des piliers incontournables de la politique culturelle nationale.
Avec ces nouvelles perspectives, le Plan Fanfare, la valorisation du patrimoine et le soutien au cinéma de montagne s’imposent comme des leviers essentiels pour dynamiser et préserver la richesse culturelle des territoires, au service d’un avenir partagé et vivant.
Partager la page