Avec François Trèves, nous perdons non seulement un amateur d’art, grand collectionneur, mais aussi un ami des musées.
Capitaine d’industrie, il avait longtemps dirigé la société qui porte son nom, une affaire de famille, dont l’histoire remonte à 1836, et qu’en l’espace de deux décennies il avait su faire passer du stade de PMI à celui d’un groupe implanté pratiquement sur tous les continents. Sa passion pour la création avait démarré très tôt, au travers d'une rencontre avec l’univers d’un écrivain qui est aussi un peintre, Henri Michaux, auquel un lien sacré l’avait longtemps uni, et dont il possédait nombre de toiles et de dessins. Collectionneur éclectique, guidé par ses émotions et son intuition, il avait toujours acheté selon son cœur, des œuvres de Zao Wou-ki, Edward Kienholz ou encore Dado, Pierre Buraglio, Jonathan Meese, George Condo, Giuseppe Penone ou Anselm Kiefer...
Sa passion pour l’art n’avait d’égale que sa générosité et son souci de l’intérêt public. Il a présidé la Société des Amis du Musée national d’art moderne, de 1995 à 2011, date à laquelle il en devint le Président d'Honneur.
Depuis 2002, il présidait le Fonds régional d’art contemporain de Bretagne. Avec le ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional de Bretagne et la Ville de Rennes, il s’était engagé dans le projet ambitieux d’une nouvelle implantation pour le FRAC à Rennes, qu'il a eu le bonheur d'inaugurer en compagnie d'Aurélie Filippetti, de Jean-Yves Le Drian et de Daniel Delaveau, le Maire de Rennes le 4 juillet dernier.
François Trèves avait soutenu l’organisation d’expositions de référence co-produites avec des partenaires locaux, nationaux et internationaux, telles Raymond Hains, la Boîte à fiches en 2003-2004, André Raffray ou la peinture recommencée en 2005, Les Affichistes entre Milan et Bretagne en 2005.
Bien plus qu’un généreux mécène, François Trèves était un véritable expert, reconnu comme tel par le monde des arts, dont il était devenu au fil du temps un acteur essentiel. Il était connu de tous pour sa bienveillance et son humanité.