Les arts en acte : de la performance à l’inter-artistique

Découvrez l'étude passionnante et originale réalisée par l'inspection de la création artistique de la DGCA sur la "performance" (dénommée également "art-action") dans les manifestations contemporaines. Fruit d’une généalogie complexe, la performance s'est tout d'abord inscrite dans le champ des arts plastiques puis dans ceux du spectacle vivant au sein desquels elle a eu des effets puissants sur les modalités de création. La performance dans sa plus grande diversité est désormais à la croisée de la création artistique et de l’activisme sociétal ou politique (qui la caractérise dès l’origine). Mais malgré un intérêt marqué du ministère de la Culture et des institutions culturelles, force est de constater que la performance mériterait une meilleure prise en considération dans les politiques publiques afin de préserver et encourager les scènes alternatives dans lesquelles elle est à l'œuvre.

Parution le

Photo d'une performance : une femme vêtue en Blanhe-Neige endormie sur un matelat jaune, lui-même disposé sur un socle blanc.
Pierre Joseph, Personnage à réactiver, Blanche Neige, vers 1995,CNAP

Relevant historiquement du champ des arts visuels, le terme « performance » est de plus en plus employé dans le domaine du spectacle vivant, où sa pratique s’est affirmée  durant les vingt dernières années. Conduite à la demande du directeur général de la création artistique, cette étude vise à analyser cette évolution et à mieux cerner la performance dans ses manifestations contemporaines.

Fruit d’une généalogie complexe, la performance compte, sans conteste, le croisement des champs artistiques parmi ses caractéristiques, même si, durant les décennies fondatrices des années 1960 et 1970, cette pratique protéiforme s’est inscrite clairement dans le périmètre de ce qui s’appelait alors les « arts plastiques ».

Cependant, depuis son apparition, la performance a eu des effets puissants sur les modalités de création dans les divers champs artistiques du spectacle vivant et ce sont ces impacts qui sont à l’œuvre aujourd’hui dans la pratique élargie des formes performantielles, à la croisée de la création artistique et de l’activisme sociétal ou politique qui caractérise la performance dès l’origine.

Du point de vue des politiques publiques, un accueil institutionnel grandissant est observable, mais il apparaît que le ministère de la Culture n’est guère en ordre de marche pour se saisir pleinement de l’enjeu inter-artistique sous-jacent dans la résurgence de la performance, d’autant qu’il y a lieu de préserver, parallèlement, une scène alternative, creuset constitutif du genre.

Quatre points appelleraient une attention particulière en termes de politique publique : une meilleure mobilisation du format de la résidence au service de la performance; une nécessaire formalisation du statut juridique, social et fiscal du performeur; l’introduction de l’histoire de la performance et de la pratique performantielle dans les enseignements supérieurs de la création; la consolidation des outils et politiques d’archivage de la performance.

 

Rapport Les arts en acte (.pdf)

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