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Le site archéologique de Glanum - Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône
Le site de Glanum (commune de Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône) se trouve au débouché d'un passage qui, du sud au nord, échancre la chaîne des Alpilles, par la coïncidence de deux ravins où passe aujourd'hui la route de Maussane et des Baux. C'est à cette position privilégiée que Glanum doit sa fortune antique.

Le site est signalé pour la première fois au XVIe siècle mais on ne le connaît jusqu'aux fouilles du XXe siècle que par les célèbres monuments des "Antiques ". Cet ensemble des "Antiques", mentionné par exemple par Nostradamus en 1555 dans les Centuries, marque la limite ouest de la ville. Il se compose d'un arc et d'un mausolée. Ce dernier monument a été élevé par trois frères de la famille des Julii en l'honneur de leur père, Caius et leur grand père. Le but de ce monument était, au-delà de l'hommage pieux, de proclamer avec ostentation la richesse de cette famille des Julii. Ces aristocrates de Glanum doivent à César le nom de leur famille. C'est en effet le grand père qui, pour prix d'une carrière de soldat commencée lors de la guerre des Gaules (à partir de 58 avant J.-C.), a obtenu la citoyenneté romaine. Le mausolée exalte donc la gloire militaire du "fondateur", au service et dans la clientèle de Jules César et celle de son fils. Le mausolée était décoré dans sa partie supérieure de deux statues de 2 mètres de hauteur et sur son socle de reliefs. Sur trois faces, il figure des scènes que l'on associe aujourd'hui à la fameuse bataille de Zéla (47 avant J.-C.) au cours de laquelle Jules César prononça son fameux "veni, vidi, vici ; je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu". Cette représentation est la seule que l'on connaisse de cette célèbre bataille.
Les sources écrites antiques apportent peu de renseignements sur le site. La ville est mentionnée par exemple sur "l'itinéraire d'Antonin" ou bien encore sur la "Table de Peutinger", copie d'un itinéraire romain du IIIe ou IVe siècle après J.-C. C'est donc l'archéologie qui, pour une très grande part, donne la possibilité de raconter l'histoire de ce site exceptionnel.
Les recherches contemporaines ont permis grâce aux campagnes de prospections pédestres de déterminer que la ville primitive (oppidum), qui demeure encore pour l'heure très largement inconnue, s'étendait sur une vingtaine d'hectares. Quelques traces d'occupation remontent au début du 1er millénaire avant J.-C. et les vestiges plus nets, encore sporadiques, aux VIIe et VIe siècles avant J.-C. Ce n'est qu'à partir du Ier siècle avant J.-C. que se développent l'habitat et les installations publiques. Le site sera finalement abandonné vers 260 après J.-C.
Les fouilles réalisées dans le courant du XXe siècle permettent de mieux appréhender cette histoire urbaine. Elles débutent en 1921 sous la responsabilité de Jules Formigé et de Pierre de Brun puis se développent ensuite entre 1942 et 1969 sous la responsabilité de Henri Rolland. Sur les deux hectares visitables aujourd'hui, c'est donc une partie de la ville préromaine et romaine avec sa parure monumentale (forum, temples, thermes...) et une série de maisons privées (les domus) ornées de mosaïques et de peintures que le visiteur peut découvrir.
De ces fouilles ont été extraits une grande quantité d'objets parmi lesquels figurent des oeuvres sculptées d'époques gauloise et romaine d'une très grande valeur scientifique et artistique à l'exemple des personnages grandeur presque nature représentés assis en tailleur posés sur un socle honorifique. Cette position était selon les auteurs antiques celle des Gaulois au repos et au festin. Ces sculptures sont taillées dans un calcaire d'origine locale. Elles évoquent avec réalisme et détail la richesse des vêtements de l'élite d'une société militaire et aristocratique. Pour la période antique, on citera parmi les découvertes les plus exceptionnelles les portraits en marbre blanc provenant des carrières de Carrare (Italie) représentant d'une part la soeur d'Auguste, Octavie et, d'autre part, son épouse, Livie. Ces oeuvres majeures attestent l'existence à Glanum dès 35 avant J.-C. de statues officielles.
C'est donc un site archéologique majeur, implanté dans un environnement naturel remarquable, que le visiteur est invité à parcourir depuis les "Antiques" au Nord jusqu'aux habitations indigènes au-delà du passage fortifié barrant le ravin des Alpilles au Sud.
Informations pratiques :
Pour en savoir plus sur le site de Glanum, à lire le guide archéologique de Glanum (Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône) qui vient d'être publié par les Editions du Patrimoine. Cet ouvrage rédigé par Xavier Delestre, conservateur régional de l'archéologie à la DRAC de Provence-Alpes-Côte d'Azur et François Salviat, ancien directeur des antiquités historiques de Provence, présente pour un large public un état actualisé des connaissances acquises sur ce site exceptionnel, classé monument historique où se mêlent influences gauloises, grecques et romaines.
Le site archéologique de Glanum, route des Baux-de-Provence est ouvert tous les jours du 1er avril au 31 août et du mardi au dimanche du 1er septembre au 31 mars.
Tel : 04 90 92 23 79
Office du tourisme de Saint-Rémy-de-Provence
Place Jean Jaurès
13210 Saint-Rémy-de-Provence
Tel : 04 90 92 05 22