L'Adoration des Bergers, une huile sur toile commandée à l'artiste par la Fabrique de l'église Saint Louis de Versailles, a été exécutée en 1761. Ce grand format s'inscrit dans la campagne de commandes de peintures d'histoire religieuse mise en place à partir de 1735.
Le considérable travail exigé pour ce tableau a été confié à l’atelier Arcanes, spécialisé dans le domaine de la restauration du patrimoine culturel. Chaque étape de la réhabilitation est reproduite sur des panneaux présentés au public au cœur de l'édifice et l'informe au fur et à mesure des opérations menées jusqu'à sa finalisation.
Le 23 avril 2021, le tableau a été déposé (démontage du cadre, désolidarisation de la toile du châssis, mise en caisse), et transporté dans les ateliers de la société Arcanes.
Après le retrait du papier de protection de la couche picturale, les étapes de la restauration ont pu commencer.
L’œuvre était encrassée, ce qui lui conférait un aspect grisâtre et déséquilibré dans la répartition de la lumière et des teintes. Sous cet encrassement, une épaisse couche de vernis altérait la lisibilité de l’ensemble.
Des tests ont été réalisés afin d’établir la méthodologie la plus adaptée pour définir le protocole de nettoyage. Ces tests ont révélé plusieurs campagnes de repeints lors de restaurations précédentes. Les repeints les plus récents ont été retirés, n’étant pas en raccord avec l’œuvre originale.
Les tests vont être agrandis étape par étape jusqu’au nettoyage généralisé de la couche picturale. Ensuite viendront les opérations sur le support de l’œuvre qui seront présentées sur un prochain panneau.
A la suite des opérations sur la couche picturale, et afin de débuter les opérations sur le support de l’œuvre, la couche picturale a été protégée en appliquant une couche de papier Japon avec une colle naturelle recouverte d’une gaze collée avec une résine synthétique.
La toile de rentoilage a ainsi pu être retirée. Les restes de colle cristallisée de la précédente restauration ont été nettoyées à l’aide de compresses d’Agar-agar à l’eau.
Cette opération a permis de repérer les poches de décollement qui se trouvaient entre les gazes de transposition et la couche de préparation de l’œuvre. Ces poches ont créé des zones de soulèvements sur la couche picturale.
Une fois la toile de rentoilage et la colle retirées, les deux toiles de transposition ont elles aussi été retirées afin d’avoir accès à la préparation au revers de la couche picturale. Cette dernière a été consolidée à l’aide d’une résine synthétique.
Enfin, une toile très fine a été appliquées sur le revers de la couche picturale avec une résine synthétique épaissie afin de lui redonner un support.
Les opérations structurelles vont pouvoir être finalisées et la restauration de la couche picturale va pouvoir débuter.
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