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Discours

Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la cérémonie de remise des diplômes de la promotion 2009 des élèves commissaires-priseurs



Madame la Présidente, [Madame Bernadette Chirac]Monsieur le Président de la Chambre des Commissaires-priseurs, cherLudovic Morand,Madame la Présidente du conseil des ventes volontaires, chère FrancineMariani-Ducray,Cher Maître [Le Fur],Cher Jacques Garcia,Chers diplômés,

On a dit des descriptions de Balzac qu’ils sont des « inventaires de
commissaire-priseur » : quel honneur pour votre profession d’être ainsi
rapproché de celui qui sut faire émerger un monde, celui de la Comédie
humaine, un peu à la manière de ces continents engloutis et de ces vies
enfouies que vous exhumez à travers un objet. La Chambre nationale des
commissaires priseurs judiciaires et le Conseil des ventes volontaires de
meubles aux enchères publiques - chargés ensemble d’organiser la
formation des futurs commissaires-priseurs - ont pris l’habitude d’organiser
chaque année, dans un lieu de culture, une véritable cérémonie de remise
de ces diplômes, sous la présidence de la marraine et du parrain que se
choisissent les diplômés qui composent la promotion.
Après l’Assemblée Nationale et ses salons de la questure en 2008, après
la Fondation Cartier en 2009, il me revient de vous accueillir au Palais-
Royal aujourd’hui, à l’initiative de Francine Mariani-Ducray, qui connaît
bien cette maison et qui m’a demandé d’accorder l’hospitalité à la
cérémonie 2010 de remise des diplômes. J’ai répondu favorablement au
point de décaler le calendrier de démarrage des travaux de restauration
des salons au lendemain de notre petite cérémonie, pour au moins deux
raisons :
- non seulement parce que, aux côtés de la Garde des sceaux et de la
ministre de l’Economie, le ministre de la Culture et de la Communication
est évidemment l’un des acteurs gouvernementaux du soutien à l’activité
des ventes aux enchères, si importantes pour le marché de l’art ;
- mais aussi parce que vous allez entreprendre, chers diplômés, une
carrière qui, pour beaucoup d’entre vous, sera une carrière d’acteurs de la
culture, du patrimoine et de la création artistique. Et je me réjouis de saluer
à travers vous la jeune génération des professionnels de ce domaine.
Permettez-moi d’abord de vous féliciter pour le choix de vos marraine et
parrain, et de me tourner en tout premier lieu vers eux, qui nous font
l’honneur de leur présence pour vous remettre, dans quelques instants, vos
diplômes.
Madame [Bernadette Chirac], c’est très naturellement que les jeunes
commissaires-priseurs se sont tournés vers vous, vous qui, année après
année, organisez à l’Hôtel Drouot, pour soutenir les actions de la fondation
Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France, dont vous êtes la Présidente
depuis seize ans, des ventes aux enchères en présence de nombreuses
personnalités des arts et de la culture qui tiennent le marteau.
En vous choisissant comme marraine, c’est aussi l’ensemble de votre action
nationale, marquée tout particulièrement par votre engagement social et
culturel, que la promotion a souhaité comme emblème. Permettez-moi de
citer non seulement l’attention que vous avez porté aux réalisations
culturelles chères au Président Chirac, qu’il s’agisse du musée du Quai
Branly, de la rénovation du musée Guimet ou du musée de Sarran. Ce sont
aussi vos réalisations sociales qui ont été mises en exergue, à travers la
fondation Hôpitaux de Paris - Hôpitaux de France, que vous avez
considérablement développée, et depuis trois ans la fondation Claude-
Pompidou, qui a pour but de venir en aide aux personnes âgées, aux
malades hospitalisés ainsi qu'aux enfants handicapés. Le Trophée de la
Femme de Coeur qui vous a été décerné en 2010 traduit ce rayonnement.
Cher Jacques Garcia, votre propre parcours est édifiant : vous êtes
aujourd’hui connu, admiré, envié pour vos innombrables aménagements de
grande décoration. Votre devise est « Allier grand genre et manière simple,
vie de château et vie facile, et que cela palpite». Votre talent est tel que
vous donnez l’impression qu’il suffit d’un coup de baguette magique et de
quelques dessins pour décorer, restaurer, transformer hôtels et maisons,
sur tous les continents, dans la richesse et l’élégance d’un « grand style »
des XVII et XVIIIème siècles métamorphosés.
Votre oeil est très vite exercé, votre goût rapidement assuré : on dit que
vous avez acheté à 14 ans une paire de bougeoirs de Thomas Germain, à
18 ans, des toiles de Klein et de Fontana, et que vous avez élu domicile,
étudiant, dans la chambre d’étudiant de Jean-Michel Frank, un des
précurseurs du minimalisme.
Je voudrais saluer votre oeuvre la plus personnelle sans doute, la
résurrection du château de Champ-de-Bataille en Normandie. Vous le
contempliez, enfant ; vous êtes parvenu à l’acquérir et à le restaurer et
décorer entièrement. Vous y avez d’ailleurs accueilli les commissairespriseurs
stagiaires.
Votre maîtrise originale des espaces, votre connaissance érudite de
l'histoire de l'art, votre amour des objets et des textures, qui vous ont
conduit à constituer une ample collection personnelle, ne pouvaient
manquer de susciter l’attention des jeunes commissaires-priseurs qui vous
ont choisi comme parrain.
A l’occasion de cette soirée, le talent de deux jeunes designers, le duo
Antoine [Audiau] et Manuel [Warosz], sera également mis à l’honneur, à
travers l’invitation et la réalisation d’une oeuvre éphémère. Je tenais à vous
remercier et à vous rendre hommage. Entre mythologies pop et subtiles
recherches typographiques, vous développez des collaborations avec des
noms prestigieux dans le domaine de la mode et des arts visuels [Hédi
Slimane, Christian Lacroix, Yvon Lambert], avec des lieux dédiés à la
création chorégraphique, jusqu’à l’affiche de l’exposition Casanova for ever
proposée par le FRAC Languedoc Roussillon en 2010, qui a remporté un
très vif succès. C’est une grande joie et un grand honneur de vous compter
tous parmi nous ce soir.
Chers diplômés, je sais qu’un certain nombre d’entre vous se destineront à
d’autres salles de vente. Vous comprendrez toutefois que le ministre de la
Culture et de la Communication saisisse l’occasion qui nous réunit ce soir
pour évoquer, sur quelques points, la situation du marché de l’art.
Vous entamez, cher jeunes diplômés, un parcours difficile et exigeant car
vous allez devoir réunir des talents économiques - vous allez faire vivre et
développer des entreprises, vous allez renforcer les compétences des
femmes et des hommes qui les composent - mais également des talents
d’érudition, de discernement esthétique et de construction du goût.
Vous allez recueillir des collections entières que confieront à votre expertise
et votre savoir-faire d’adjudicateurs ceux qui les auront constituées ou leurs
héritiers.
Vous allez choyer des oeuvres majeures dont on trace le parcours depuis
quelques décennies ou quelques siècles.
Vous allez aussi chercher, découvrir, mettre au jour, faire accéder à la
meilleure valeur économique des biens inconnus ou apparemment désuets.
Votre métier va bien au-delà de la fonction économique et
commerciale : il s’agit souvent de révéler la beauté d'objet méconnus ou
oubliés, donc de transmettre la part de rêve, d'imaginaire, d’épopée parfois
qui s'y attache.
Mais vous n’êtes pas seuls dans cette mission si décisive pour les
particuliers, les familles, les collectionneurs, mais aussi pour les institutions
patrimoniales publiques. Les marchands, antiquaires et galeristes ont un
rôle déterminant par leur patiente constitution d’un stock, par la relation
bilatérale privilégiée qu’ils entretiennent avec leurs clients, par la promotion
obstinée et constante d’artistes découverts jeunes, parfois soutenus jusqu’à
la célébrité. Vous allez travailler en relation avec eux dans toute votre vie
professionnelle. Je suis très heureux de les saluer ce soir, je les remercie
de s’être associés à cette cérémonie de remise de diplômes. Elle n’est pas
seulement une fête de promotion, elle se veut aussi une rencontre en
hommage à tous les acteurs du marché de l’art.
Nous avons connu il y a quelques jours une Biennale des Antiquaires, qui a
remporté un vif succès et rassemblé plus de 50 000 visiteurs. Dans
quelques semaines, s’ouvrira la Foire internationale d’art contemporain
(FIAC). Ces grands événements internationaux sont des marqueurs de
l’activité économique et artistique, ils servent toutes les professions de l’art.
Il me semble en effet que par-delà des différences de régime juridique dans
l’activité commerciale – je ne parle pas ici des ventes judiciaires - la parenté
et la solidarité des acteurs du marché de l’art sur notre territoire est
primordiale. La France est aujourd’hui dans une situation particulière sur
laquelle nous devons tous nous interroger. Elle est un pays particulièrement
riche de patrimoine mobilier, et un pays particulièrement libéral, compte
tenu de cette richesse, quant à l’exportation des biens culturels. Je rappelle
que mes prédécesseurs et moi-même, depuis la législation de 1992, encore
libéralisée en 2000, nous prononçons en moyenne moins d’une quinzaine
de refus de certificat d’exportation chaque année.
En raison de cette communauté d’intérêts, je voudrais m’arrêter un instant
sur des considérations qui vous sont communes.
Dans un marché européen et mondial extrêmement concurrentiel, alors que
notre pays a été façonné par le modèle historique du « monopole des
commissaires-priseurs », certaines réalités nous fragilisent : le grand
nombre des intervenants, leur taille modeste, l’absence, jusqu’à il y a peu
d’années, de préoccupations de financement des entreprises du marché de
l’art français. Nous devons sans doute les dépasser. Nous devons le faire
en préservant le très haut niveau de compétence artistique et scientifique
des acteurs privés du marché de l’art.
A l’heure de la mondialisation du marché de l’art, alors que nous disposons
d’atouts exceptionnels et que nous observons une belle résistance dans
certains secteurs - art déco, art d’Afrique et d’Océanie, livres et manuscrits,
entre autres - la tendance au recul de la place de Paris se confirme. Notre
responsabilité collective est de faire en sorte que la France ne soit pas
simplement un grenier, par ailleurs épuisable, de biens culturels dont les
pièces les plus prestigieuses sont exportées pour être commercialisées à
meilleur prix hors de France. Vous, jeunes commissaires-priseurs, allez
développer votre activité dans une économie ouverte. Il s’agira pour vous,
comme pour les marchands et les pouvoirs publics, de faire en sorte que
notre pays retrouve sur certains marchés la place capitale qui fut la sienne.
Vous devrez pouvoir pour cela vous battre à armes égales avec vos
concurrents européens et mondiaux, sans être limités dans votre
développement par une législation, qui demeure trop restrictive ou par des
désavantages compétitifs au regard du marché mondial.
En étroite collaboration avec la Garde des sceaux et la ministre de
l’Economie, je soutiens donc la poursuite de l’examen de la proposition de
loi de modernisation des ventes aux enchères publiques, qui doit démarrer
à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année. Je mesure les craintes
légitimes qu’elle suscite, j’y suis attentif. Néanmoins je suis convaincu que
la transposition obligatoire - et désormais urgente - de la « directive
Services » favorisera de nouvelles perspectives de développement. Elle
permettra aussi le maintien ou la relocalisation en France d’opérations qui
échappent à notre territoire.
D’autres initiatives relèvent du niveau communautaire, telle que
l’harmonisation du régime applicable au droit de suite, qui est perçu dans
notre pays à l’occasion de la vente de toute oeuvre réalisée par un artiste
vivant ou décédé depuis moins de 70 ans. Il est clair qu’une application à
deux vitesses au sein des pays de l’Union n’est pas un élément de saine
concurrence entre vos entreprises et celles travaillant chez nos voisins.
Nous sommes proches de l’échéance de la première période d’application
de la directive européenne « droit de suite ». Or la Commission européenne
n’a à notre connaissance toujours pas lancé l’étude de bilan prévue par ce
texte. Les démarches du Gouvernement auprès de la Commission vont
donc s’intensifier pour que le bilan de l’application de la directive soit établi.
Il s’agit d’une part de garantir la protection des droits des artistes mais aussi
la compétitivité des places européennes en matière de marché de l'art. Je
viens moi-même d’écrire en ce sens à Michel Barnier, qui est le
Commissaire européen compétent sur ce sujet.
Chers jeunes diplômés, à l’heure où l’on observe des signes de reprise du
marché de l’art français, il nous faut sans doute aller plus loin encore, en
envisageant d’autres initiatives, d’autres chantiers. A la veille de la FIAC, le
18 octobre prochain, j’organiserai donc ici, au ministère de la Culture et de
la Communication, une table ronde, afin que les professionnels confrontent
leurs expériences et émettent de nouvelles propositions pour l’avenir, dans
le cadre de l’observatoire du marché de l’art.
N’oublions pas cependant que les évolutions susceptibles de permettre
l’émergence d’acteurs français plus forts, plus concurrentiels et de taille
internationale, dépendent au premier chef des professionnels eux-mêmes,
et donc de vous.
Je veux dire à cet égard l’attention que je porte à la situation de l’Hôtel
Drouot, ce lieu emblématique des enchères en France. Car au-delà des
affaires judiciaires en cours, la question essentielle – et cette question n’est
pas nouvelle - concerne la stratégie d’une institution qui, si elle reste le
premier lieu d’enchères en France, n’a cessé de voir diminuer son poids
relatif sur le marché de l’art français. Lieu de vente unique et attachant,
l’Hôtel Drouot doit sans doute faire évoluer sa structure pour devenir un
opérateur capable de rivaliser avec les principaux acteurs internationaux du
marché de l’art, porteur d’un projet ambitieux et néanmoins respectueux de
l’histoire et des spécificités de l’institution. Son avenir est entre les mains de
ses dirigeants et de ses actionnaires.
Les responsables de l’hôtel Drouot ont pris ces dernières semaines
d’importantes mesures de réorganisation de leur logistique, qu’il convient de
saluer. C’était le préalable indispensable à tout autre projet de réforme.
Attentif aux évolutions qui se feront jour, je veillerai à encourager toutes les
initiatives qui permettront de renforcer l’institution.
Dans la continuité de l’action conduit par plusieurs de mes prédécesseurs,
je considère que si le ministre de la Culture n’a pas de compétence directe
ou exclusive à l’égard du marché de l’art, il doit favoriser la convergence
des intérêts entre les institutions culturelles publiques et les entreprises
présentes sur ce marché. Les musées et les centres d’art enrichissent leurs
collections par achats sur le marché, et parfois préemption en vente
publique. Un marché riche et approvisionné, des relations d’estime et de
confiance entre les acteurs du marché et les acteurs de la politique du
patrimoine : ce sont les conditions d’un développement partagé. Je ne
doute pas que vous poursuivrez dans cette voie. En ce qui concerne le
système de la préemption, indispensable aux collections publiques, connu
et respecté par les commissaires priseurs, j’ai demandé qu’il continue à être
exercé avec discrétion préalable et discernement.
Je tiens à rappeler le rôle des institutions culturelles patrimoniales et de la
création artistique dans le développement du marché de l’art. Je sais
combien leur programmation est un soutien à l’activité. L’exemple évident
est celui du musée du Quai Branly, qui a fortement contribué à ce que la
France soit le lieu de ventes majeures dans le domaine des arts premiers.
Le département des arts de l’Islam au Louvre, et le musée Guimet,
assument un rôle équivalent dans ces domaines. Les expositions
temporaires sont également un facteur de notoriété et de visibilité : ainsi
l’année 2010 a-t-elle été une année Lalanne, grâce à l’exposition proposée
au musée des arts décoratifs.
Je voudrais pour finir évoquer les questions liées à la formation. Dans le
prolongement du dialogue que vous avez engagé au sein de l’Ecole du
Louvre, je suggère au Conseil des ventes et à la Chambre nationale des
commissaires–priseurs d’examiner avec l’Institut national du patrimoine
(INP) la possibilité d’insérer dans la formation des promotions
contemporaines une occasion de rencontre et de dialogue partagé entre les
jeunes commissaires-priseurs et les futurs conservateurs du patrimoine. Il
est important que vous maîtrisiez ensemble le maniement des règles de
protection du patrimoine, de circulation des biens culturels, de lutte contre
les trafics illicites, les pillages archéologiques et le blanchiment.
La profession que vous avez choisie et que vous vous apprêtez à exercer
est l’une des plus prestigieuses et l’une des plus exigeantes du monde de
l’entreprise. Pour beaucoup d’entre vous, vous allez conduire une double
carrière de commissaire-priseur, judiciaire d’une part, et de ventes
volontaires d’autre part. A la fois auxiliaires de la justice, et tenus à cet
égard à des règles très rigoureuses, vous allez épouser une déontologie
exigeante qui doit être conçue par vous comme une nécessité absolue et un
atout commercial. Vous allez vous adapter à des formes de circulation des
biens et de commerce aujourd’hui émergentes. Soyez des innovateurs,
soyez à l’écoute du monde, sachez exporter votre savoir-faire, que vous
soyez entrepreneurs indépendants ou que vous rejoigniez de grands
groupes.
Quelles que soient vos spécialités à venir, sachez que vous trouverez, ici
Rue de Valois mais aussi dans toutes les directions du ministère de la
Culture et de la Communication, dans toutes les institutions culturelles qui
en relèvent, un accueil chaleureux, une attention permanente pour favoriser
votre développement et valoriser vos réussites.
J’espère que vous saurez faire montre des mêmes talents diplomatiques
que l’un de vos lointains prédécesseurs présents dans La Peau de Chagrin
de Balzac : "Trois mois après, un commissaire-priseur me remit onze cent
douze francs, produit net et liquide de la succession paternelle. Des
créanciers m'avaient obligé à vendre notre mobilier. Accoutumé dès ma
jeunesse à donner une grande valeur aux objets de luxe dont j'étais
entouré, je ne pus m'empêcher de marquer une sorte d'étonnement à
l'aspect de ce reliquat exigu. - Oh ! me dit le commissaire-priseur, tout cela
était bien rococo. "
Bonne chance à vous.

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