"La francophonie est une chance pour la France", a affirmé le 27 septembre la ministre de la Culture, en déplacement à la 35e édition du festival des Francophonies en Limousin. "Cette chance, ce festival nous aide à la saisir avec une programmation d'une éclectisme et d'une qualité exceptionnels", a-t-elle salué, avant d'annoncer plusieurs mesures en faveur de la francophonie dans le champ des arts de la scène. Celles-ci sont inspirées par le rapport sur "la promotion des créateurs et auteurs issus des mondes francophones" remis à la ministre par Xavier North, inspecteur général des affaires culturelles, et Paul de Sinety, chargé de mission pour la francophonie.
Il est de notre responsabilité de ne pas laisser la francophonie au passé, d’en faire une politique d’avenir
Un soutien aux artistes francophones
"J’ai décidé de mobiliser près de 2 millions d'euros, pour renforcer le soutien à la création, la production et la diffusion des œuvres et des artistes francophones en France", a assuré Françoise Nyssen, en précisant que "le soutien du ministère de la Culture allait être renforcé en direction de trois acteurs, pour les aider à devenir des "pôles de référence" pour la francophonie en France : les Francophonies en Limousin, Théâtre Ouvert, centre des dramaturgies contemporaines et La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, centre national des écritures du spectacle". "L'idée de ces pôles de référence n'est pas d'enfermer la création francophone dans une poignée de lieux dédiés. ils ont vocation à servir de plateformes de promotion de jeunes talents et de lieux d’émergence pour les artistes francophones", a souligné la ministre.
La ministre est également revenue sur le rôle de l'Office national de diffusion artistique (ONDA) : "Nous allons lui confier une nouvelle mission de repérage et de diffusion du spectacle vivant francophone, avec deux programmes spécifiques : l’un pour les auteurs et créateurs ultramarins ; l'autre hors Outre-mer". De plus, cette institution "mettra en place un fonds à destination des lieux de diffusion, afin de favoriser la diffusion de créations francophones sur le territoire national".
Enfin - troisième mesure - Françoise Nyssen a confié à l'Institut français "la mise en œuvre d'un fonds de production et de diffusion de la création francophone à l'étranger, avec une attention particulière portée sur la création théâtrale". "Un premier appel à projets sera lancé avant la fin de l'année pour des actions dès le premier trimestre 2019", a précisé la ministre. Autre mission confiée à l'Institut français : le renouvellement de "son programme Afrique et Caraïbes en création, pour en faire un outil de coopération avec les acteurs locaux dans les pays concernés". "Il s'agit de donner plus de moyens à des structures identifiées, comme les Récréâtrales à Ouagadougou, Mantsina sur scène à Brazzaville ou l’Univers des Mots à Conakry, pour accompagner la formation et la professionnalisation des créateurs francophones".
Traduction, livre, Villers-Cotterêts... les autres chantiers de la francophonie
En rappelant sa détermination à faire de la francophonie "une politique d'avenir", la ministre de la Culture a assuré que "ces mesures ne [seront] pas les dernières". "Elles entrent en résonance avec les initiatives prises pour la francophonie dans toutes les disciplines artistiques. Je pense à notre politique en faveur de la traduction, dans le domaine du livre. Je pense également au château de Villers-Cotterêts, dans les Hauts-de-France, dont le Président de la République souhaite faire un laboratoire de la francophonie. Mon ministère contribuera à sa restauration, pour en faire un lieu de création, de rencontre, d’exposition, à compter de 2022", a précisé Françoise Nyssen.
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