Documentaire, ateliers d’éducation à l’image, international… retour sur trois tendances fortes de l’édition 2023 de la Fête du court métrage

Le court métrage, c’est un format qui revendique depuis toujours une ouverture – et une liberté ! – maximales. Il était logique qu’il n’en aille pas autrement pour la Fête du court métrage. Outre les somptueuses sélections de films de fiction, celle-ci propose également de revisiter des genres plus confidentiels, comme le documentaire, des formats de transmission plus denses, comme les précieux ateliers d’éducation à l’image, ou de nouveaux territoires, avec une ouverture à 66 pays, un record. Tour d’horizon.

Le documentaire à l’honneur

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La Fête du court métrage accorde traditionnellement une place importante au documentaire dans sa programmation. Une importance démultipliée lors de cette édition, puisque ce genre passionnant et pluriel est mis à l’honneur par le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma à l’occasion d’une Année du documentaire. « Lumière sur le documentaire », la sélection conçue par la Scam dans le cadre d’une carte blanche, regroupe ainsi treize films documentaires, soit « environ 10% de la sélection », précise Zoé Peyssonnerie, responsable de la distribution et du développement des publics.

Parmi les pépites proposées par la Scam, acteur incontournable de l’écriture du réel, on peut citer Maalbeek (2020) d’Ismaël Joffroy Chandoutis, récompensé du César du meilleur court métrage documentaire en 2022, et La Chambre de Camille Vidal-Nacquet (2021), distingué par le prix Etoile de la Scam en 2022. Des œuvres aux sujets particulièrement forts. « Rescapée mais amnésique de l’attentat à la station Maalbeek le 22 mars 2016 à Bruxelles, Sabine cherche l’image manquante d’un événement surmédiatisé et dont elle n’a aucun souvenir », indique le texte de présentation de Maalbeek. « Dans la chambre mortuaire de l’hôpital Bichat, les employés accueillent les patients qui viennent de décéder. En huis clos, ils s’occupent des défunts avant de les présenter aux familles. A travers les soins qu’ils dispensent quotidiennement, ils sont les garants du bien-être de ceux qui ne sont plus », est-il écrit au sujet de La Chambre.

Éducation à l’image, priorité aux plus jeunes

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A côté des actions en direction des publics éloignés de la culture dont Roland Nguyen soulignait l’importance (voir notre interview), plus d’une centaine d’ateliers sont proposés chaque année par la Fête du court métrage sur l’ensemble du territoire, au nombre desquels plusieurs ateliers d’éducation à l’image.

Parmi les plus emblématiques, on peut citer l’atelier de montage cinématographique initié par le musée muséum départemental des Hautes-Alpes qui aura lieu le 19 mars et permettra aux enfants de s’initier au montage grâce à la table mash’up, une table de montage intuitive et interactive qui permet de réaliser de manière immédiate un montage à l’aide d’extraits vidéo, de bruitages, de musique ou de voix off ; mais aussi l’atelier « Stop Motion : anime ton doudou » proposé aux tous petits accompagnés de leurs parents par la Halle des Épinettes avec l’association « Ateliers Dam » à Issy-les-Moulineaux qui aura lieu 18 mars  et permettra d’animer un objet grâce à la technique de la prise de vue image par image ; enfin, l’atelier « Aux origines du dessin animé » proposé et animé le 15 mars par Chloé Blondeau de l’association « Le petit bain » à la bibliothèque de l’Alcazar à Marseille qui proposera une pratique de l’animation sur pellicule et une découverte de l’œuvre mythique du cinéaste d’animation canadien Norman McLaren.

Ouverture internationale à 360°

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Si la Fête du court métrage a chaque année officiellement des villes ambassadrices dans l’ensemble de l’Hexagone, les villes qui, grâce au réseau culturel français à l’étranger –  Alliances françaises et Instituts français –, assurent la promotion de la manifestation partout dans le monde, le sont assurément elles aussi officieusement. La Fête du court métrage est ainsi présente cette année dans 66 pays « sans qu’une zone géographique se détache plus qu’une autre en termes de volume d’organisateurs et de séances », précise Claire Vorger, attachée de presse de la manifestation.

Les belles participations du Maroc, de la Tunisie, des États-Unis, de la Corée du Sud et de l’Espagne méritent d’être soulignées. Parmi les Alliances françaises ou les Instituts français particulièrement dynamiques, on peut citer l’Alliance française de Gafsa en Tunisie, de Kandy au Sri Lanka ou encore l’Institut français de Zagreb en Croatie. Par ailleurs, partenaire de la Fête du court métrage depuis trois ans, TV5MONDE célèbre le format court avec la diffusion de nombreux films tous publics. Enfin, autre signe d’une manifestation qui s’internationalise, la présence cette année du réalisateur belge Valéry Carnoy parmi les talents, lequel, à l’avenir, devrait être rejoints par d’autres talents étrangers.