La Cité Beisson à Aix-en-Provence
Louis Olmeta, 1959-1961
Etude historique et documentaire
- Présentation de l’étude, objectifs, méthodes et plan
La Cité Beisson est construite à Aix-en-Provence, entre 1959 et 1961, par l’architecte Louis Olmeta associé sur ce programme à Jean-Marie Sourdeau, architecte d’opération.
Elle fait partie des premiers grands ensembles de logements sociaux construits dans la ville après la Seconde Guerre mondiale et compte aujourd’hui 1241 habitants.
A l’échelle locale, elle représente un marqueur essentiel pour comprendre l’évolution urbaine et le renouvellement architectural qui s’opèrent à Aix dans les années 1950-1960.
A l’échelle nationale, elle est un formidable témoin de l’architecture novatrice d’après-guerre dont les qualités patrimoniales ont été reconnues par sa labellisation au titre du Patrimoine du XXe siècle[1], en novembre 2006. Classée en Zone urbaine sensible (ZUS) depuis 1996, un projet de rénovation urbaine a été acté en 2010[2]. Il prévoit la construction d’une médiathèque, l’aménagement d’un terrain de sport (réalisé) et la démolition-reconstruction d’un immeuble de logement, remplacé par un immeuble au programme mixte : logements et activités commerciales (le concours restreint de maîtrise d’œuvre de cette opération vient d’être ouvert en septembre 2011).
Ce projet s’inscrit en dehors du périmètre du Programme national de rénovation urbaine (PNRU), aussi l’Agence nationale de rénovation urbaine[3] (ANRU) ne participe que de manière marginale au financement de l’opération. L’essentiel est apporté par les propriétaires-bailleurs (13 Habitat et Pays d’Aix Habitat) à hauteur de 42 %, le reste est ventilé entre l’Etat et les collectivités locales avec en tête la Ville et la Communauté du Pays d’Aix[4].
Dans ce contexte de mutation et de rénovation, il est apparu judicieux à la municipalité aixoise et à la DRAC PACA, d’élargir le champ de connaissances sur cette cité en commandant une étude historique et documentaire qui permettra de revenir sur les origines de la construction et réaliser une analyse architecturale approfondie.
L’objectif est d’établir un socle de connaissances et de faire ressortir les qualités patrimoniales, dans le but d’accompagner le projet de réhabilitation en cours.
Cette étude est aussi l’occasion d’engager auprès de la population aixoise, des habitants de la cité et des différents acteurs en charge de sa réhabilitation, un travail pédagogique sous la forme de conférences.
Elle est financée à parts égales par la Ville d’Aix-en-Provence (la Direction des musées et du patrimoine culturel en conduit la maîtrise d’ouvrage) et la DRAC PACA (Service architecture et espaces protégés), a été confiée à Claudine Bron, historienne de l’art, en mai 2011.
L’étude s’appuie sur une méthodologie fondée sur l’analyse du bâti in situ confrontée aux différentes étapes du projet conservé aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, centre de Marseille, dans le fonds de l’OPAC-Sud, aujourd’hui devenu 13 Habitat. Ce fonds constitue toute la documentation technique de l’étude car malgré les recherches réalisées par le Service de l’urbanisme et les Archives municipales de la ville, le permis de construire de l’opération reste à ce jour introuvable. Il est toutefois lacunaire concernant les plans et les élévations du projet réalisé.
L’iconographie ancienne provient principalement d’un fonds de photographies issues de différentes campagnes de missions aériennes réalisées par l’IGN sur la tranche chronologique 1934-1974 et d’une étude sociologique et urbaine réalisée en 1965 par Christiane Faudry sur les cités Beisson et Corsy (voir sources archivistiques).
Cette documentation a été enrichie par la consultation d’ouvrages généraux et spécifiques ainsi que par le dépouillement des principales revues d’architectures régionales et nationales.
Le rapport est formalisé par deux dossiers : l’un comportant le texte, l’autre réunissant la documentation technique et iconographique. La documentation technique (plans, devis, correspondance…) et l’iconographie actuelle ont fait l’objet d’une sélection en raison de leur importance. Les documents reproduits sont ceux qui sont essentiels à la bonne compréhension de l’étude.
L’intégralité des pièces écrites, graphiques et iconographiques collationnées par le travail de recherche seront versées aux commanditaires sous forme numérique.
L’étude se décompose en trois parties :
- La première présente de façon synthétique les circonstances historiques, politiques, économiques et sociales liées à la construction des grands ensembles à l’échelle nationale, puis à la construction de la Cité Beisson à l’échelle de la ville et du quartier.
- La seconde étudie le programme au travers d’une analyse des principes d’implantation et d’inscription urbaine des volumes. La conception des espaces non bâtis est particulièrement étudiée.
- La troisième aborde le parti de composition des façades et met en avant les qualités des cellules de logements.
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[1] Institué en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication, le label Patrimoine du XXe siècle (circulaire du 1er mars 2001) est destiné à faire connaître les productions remarquables de ce siècle en matière d'architecture et d'urbanisme. Sans incidence juridique ni financière, ce label est attribué par le préfet de région, après examen par la commission régionale du patrimoine et des sites, et matérialisé par une plaque signalétique (Patrick Rubin, Agence Canal). En bénéficient également les immeubles du XXe siècle protégés au titre des monuments historiques, et les ensembles représentatifs des créations du XXe siècle situés en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP).
Aujourd'hui la région Provence-Alpes-Côte d'Azur compte environ 300 immeubles labellisés, de la villa aux grands ensembles, dont une centaine de monuments historiques.
[2] Convention de rénovation urbaine approuvée par le Conseil municipal du 16 juillet 2010.
[3] Créée par la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1e août 2003, l’ANRU a pour mission de contribuer, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, au PNRU dans les ZUS.
[4] Voir à ce sujet l’article "13 Habitat lance une opération de démolition-reconstruction à la cité Beisson" d’A. Wauquiez, paru le 16 novembre 2011 dans la revue TPBM n° 895.
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