Arles, Tarascon Inventaire de la production architecturale et urbaine (1900-1980)
Les présents documents (Rapports de synthèse, Répertoires, Dossiers monographiques, Album cartographique) constituent le résultat de l’étude d’inventaire de la production architecturale et urbaine de la période 1900-1980 sur les communes d’Arles et de Tarascon (Bouches-du-Rhône) lancée par la DRAC PACA (Direction régionale des affaires culturelles Provence Alpes Côte d’Azur) en 2008.
Elle a été réalisée, entre 2008 et 2010, par une équipe chargée d’étude composée de :
- Eléonore Marantz-Jaen, historienne de l’architecture ;
- Frédérique Bertrand, titulaire du diplôme d’architecte, prestataire graphique ;
- Arlette Hérat, urbaniste, maître-assistante à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille.
Objectifs de l’étude
L’étude d’inventaire de la production architecturale et urbaine de la période 1900-1980 sur les communes d’Arles et de Tarascon a constitué une étude pilote dont l’objectif premier était la connaissance et la mise en valeur d’une production abondante et hétérogène, qui reste méconnue et souvent insuffisamment prise en considération.
Elle comprenait plusieurs actions concomitantes :
- réaliser un inventaire de cette production architecturale et urbaine, le plus exhaustif possible, sans pré-requis stylistique, typologique ou programmatique ;
- identifier ce corpus (date, acteurs, maîtres d’ouvrage), dans la mesure du possible, en le documentant ;
- faire une lecture analytique du corpus (1), afin de faire émerger des édifices (ou des groupes d’édifices) remarquables ;
- étudier de manière plus approfondie, les édifices (ou groupes d’édifices) identifiés comme étant particulièrement intéressants, c’est à dire passer de l’échelle de la « production architecturale et urbaine », à celle du « patrimoine architectural et urbain ».
Cette étude devait donc permettre de générer un socle de connaissances ainsi que des outils de diffusion de ce socle de connaissances, afin de le mettre à la disposition des différents acteurs impliqués dans la gestion et la préservation de ce patrimoine. L’un des objectifs était d’enrichir la connaissance sur des espaces en cours de protection (ZPPAUP de Tarascon, Secteur sauvegardé d’Arles). Les connaissances acquises permettront également de sélectionner les ensembles majeurs en vue de leur labellisation au titre du patrimoine du XXe siècle.
Méthodologie générale
La méthode mise en oeuvre par l’équipe chargée d’étude a été la suivante :
- Identification et repérage du corpus d’étude par une enquête de terrain ;
- Identification et documentation du corpus d’étude grâce à une recherche documentaire ;
- Élaboration des outils de diffusion du socle de connaissances généré.
Difficultés rencontrées
Certaines difficultés ont conduit à faire des choix méthodologiques importants. Les principales tiennent à l’objet de l’étude en lui-même :
- la dualité de l’objet d’étude (2) a conduit à générer des outils de connaissance indépendants pour chacune des deux communes.
- l’importance du secteur géographique concerné fait que l’inventaire, s’il atteint l’objectif de donner une représentation fidèle de la production architecturale et urbaine de la période 1900-1980, sur les communes d’Arles et de Tarascon, ne prétend pas à l’exhaustivité (3). Concernant la commune d’Arles, cela a eu une conséquence supplémentaire, d’ordre méthodologique : ayant choisi de distinguer l’agglomération de l’ensemble de commune, nous avons élaboré deux répertoires : l’un concernant Arles-agglomération ; l’autre concernant Arles hors-agglomération. Enfin, nous avons rapidement pris le parti de nous appuyer sur les études qui avaient déjà été réalisées afin « d’évacuer » ces sujets pour ne nous concentrer que sur ce qui n’avait jamais été abordé
- le fait que l’inventaire doive être établi sans pré-requis typologique ni stylistique nous a rapidement confronté à une difficulté majeure : comment aborder la question du logement individuel groupé, c’est à dire celle des lotissements de maisons individuelles ? (5) Cette typologie a été éliminée de l’inventaire, bien que quelques exceptions aient été faites quand les opérations semblaient particulièrement intéressantes ou représentatives.
Enfin, concernant la ville de Tarascon, s’est ajoutée une difficulté d’ordre documentaire : la série contemporaine des Archives municipales n’était pas encore classée au moment où nous avons effectué nos recherches (6), par conséquent nous renvoyons au nom des dossiers sans pouvoir fournir aux lecteurs les cotes correspondantes.
Le socle de connaissances constitué
L’étude d’inventaire de la production architecturale et urbaine de la période 1900-1980 sur les communes d’Arles et de Tarascon a permis de recenser 398 édifices ou opérations dont 315 se trouvent à Arles (235 dans l’agglomération et 80 hors de l’agglomération) et 83 à Tarascon.
D’un point de vue typologique, cette production architecturale et urbaine est conforme à ce que l’on observe à l’échelle du pays : elle est dominée par le logement (qui représente plus de la moitié des réalisations), l’architecture publique (qui représente près d’un cinquième des réalisations) et l’architecture d’utilité publique (qui en représente un peu plus du dixième) (7).
Programmes/secteurs
ARLES + TARASCON | ARLES | TARASCON | |
Logement | 209 soit 52 % | 167 soit 53 % | 42 soit 51 % |
Architecture publique | 66 soit 18 % | 49 soit 16 % | 17 soit 20 % |
Architecture d’utilité publique | 45 soit 11 % | 35 soit 11 % | 10 soit 11 % |
Architecture commerciale | 25 | 21 | 4 |
Architecture commémorative | 13 | 7 | 6 |
Architecture du loisir | 13 | 11 | 2 |
Architecture industrielle | 9 | 8 | 1 |
Architecture agricole | 8 | 8 | 0 |
Architecture religieuse | 6 | 5 | 1 |
Génie civil | 2 | 2 | 0 |
Architecture du secteur tertiaire | 1 | 1 | 0 |
Architecture des jardins | 1 | 1 | 0 |
TOTAL | 398 | 315 | 83 |
Au-delà de cette lecture statistique se cache une réalité architecturale dont rendent compte les outils de connaissances que l’équipe chargée d’étude a générés.
L’équipe chargée d’étude a établi différents supports de diffusion du socle de connaissances mis au jour, ceci afin de le rendre accessible aux partenaires de cette étude :
- Base de données (de type FileMaker) et répertoires recensant et renseignant l’ensemble du corpus inventorié (8) ;
- Cartographie informatique documentée permettant une lecture spatiotemporelle et thématique de ce patrimoine (9) ;
- Dossiers monographiques proposant une analyse poussée des éléments patrimoniaux jugés comme les plus significatifs : onze dossiers concernent la commune de Tarascon ; 23 concernent la commune d’Arles (10).
- Rapports de synthèse offrant une lecture globale, contextualisée et analytiquedu patrimoine architectural et urbain de la période 1900-1980 des communes d’Arles et de Tarascon (11).
Remerciements
L’équipe chargée d’étude remercie particulièrement :
- DRAC PACA : Sylvie Denante, Hélène Riblet.
- SDAP des Bouches-du-Rhône : Philippe Mercier.
- Ville de Tarascon : Aldo Bastié, Frédérique Gachet, Charles Fabre, Suzette Laffont, Emeline Roucaute, Valérie Virat.
- Ville d’Arles : Jean-Marc Bernard, Odile Caylux, Antoine Lemaire, Christina Mourisard, Marie-Annick Poulin, Sylvie Rebuttini et le personnel des archives municipales d’Arles Bouzid Sabeg,Hervé Schiavetti.
- Archives des Bouches-du-Rhône : Olivier Gorse, Emmanuelle Reimbold.
- Service de l’inventaire : Brigitte Fournel, Laurent del Rosso
- CAUE 13 : Thierry Durousseau, Nicolas de Barbarin
- CAUE 30 : Madame Llanta
- ARO HLM PACA : Philippe Oliviero
- UNICIL : Monique Jérôme, monsieur Zocco, monsieur Copello
- DDTM 13 : Lysiane Bouvard-Dagois, Jean-Louis Livrozet
- 13 Habitat : Olivier Caron, Marc Vallère
Toutes les personnes ayant eu la gentillesse de nous recevoir, de nous ouvrir leurs établissements ou leurs maisons ainsi que leurs archives :
Monsieur et Madame Arnal, Monsieur et Madame Abram, Monsieur et Madame Bank,
Monsieur et Madame Benkemoun, Christine Blanchet, Jean-Lucien Bonillo, Jacqueline Buffat, Jean Chauchard, Jérôme Delbes, Monsieur et Madame Gillot, Madame Gégère, Monsieur Grosso, Pierre Guesnot, Mario Fabre, Loïc Hardy, Monsieur Huby, Agnès Lhere, Jean-Bernard Memet, monsieur Nicolas, Laurent Noet, Daniel Pinson, Paul Quintrand, Françoise Sala, Monsieur et Madame Smith, Monsieur et Madame Tuloup, Georges Vaché, Eric Van Migom, Josette Van Migom, Philippe de Vivies. Ainsi que Audrey Ferrer, Dominique Gérard, Viviane Hamon, Stéphane Jaen, Magali Tur.
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(1) Cette lecture analytique de la production architecturale et urbaine de la période 1900-1980 sur les communes d’Arles et de Tarascon s’est faite sur la base d’une critériologie raisonnée permettant de mettre en lumière la portée des édifices, des groupes d’édifices ou des espaces générés pendant la période concernée. Cette lecture analytique s’est faite tant sur le plan d’une histoire générale de l’architecture et de la ville (positionnement morphologique, formel ou stylistique, contribution à l’histoire des techniques, positionnement socioculturel dans la production de la période), que sur le plan d’une « micro-histoire » de l’architecture et de la ville, appréhendée dans sa dimension régionale (mise en lumière de témoignages architecturaux et urbains remarquables, contribution à la connaissance des acteurs de la production architecturale et urbaine régionale du XXe siècle). Ces deux échelles d’analyse se sont nourries mutuellement.
(2) L’étude portait sur deux communes, Arles et Tarascon. Ce sont des communes limitrophes, qui ont en commun certains épisodes historiques (comme les destructions subies pendant la seconde guerre mondiale et la Reconstruction qui a suivi). Mais il n’en demeure pas moins que ces deux villes sont très différentes l’une de l’autre, chacune ayant conservé sa spécificité au cours du XXe siècle. Leur proximité géographique laissait également augurer que des acteurs communs interviendraient dans les deux villes. Cela est le cas pour certains d’entre eux (Pierre Vago, l’agence d’architecture Van Migom-Pélissier, et, dans une moindre mesure, Emile Sala), mais cela ne constitue pas une généralité. En conséquence, l’idée de pouvoir aborder Arles et Tarascon comme un seul objet d’étude s’est rapidement relevée peu pertinente. Chacune des deux villes devait être étudiée à sa propre échelle, comme une entité indépendante. Bien entendu, la dualité de l’objet d’étude n’a pas empêché de développer une approche comparatiste. Cette approche comparatiste a même parfois été particulièrement enrichissante. Par exemple, elle nous a permis de mettre en lumière le fait que Pierre Vago n’aborde pas la Reconstruction des deux villes de la même façon. Les solutions architecturales et urbaines qu’il propose à Tarascon sont assez différentes de celles qu’il met en oeuvre à Arles. Cette double lecture a donc enrichi considérablement la lecture que l’on peut avoir de l’oeuvre de cet architecte-urbaniste.
(3) Le problème s’est révélé particulièrement aigu pour Arles, première commune de France par sa superficie.
Même si nous avons essayé de couvrir l’ensemble de ce territoire (agglomérations, hameaux et constructions isolées, situées hors territoire et hors hameaux), il est évident que nous ne pouvons prétendre à l’exhaustivité sur cette question. Nous sommes certainement passées à côté de réalisations intéressantes et importantes.
(4) Ainsi, nous avons peu travaillé sur la question de l’architecture agricole, celle-ci ayant déjà été partiellement documentée par une étude menée par les services de l’Inventaire sur les coopératives agricoles et par un préinventaire établi par la Parc régional de Camargue. De la même manière, concernant Salin-de-Giraud, qui pourrait faire l’objet d’une étude en soi, nous n’avons pour ainsi dire pas travaillé sur les cités ouvrières Solvay et Péchiney, déjà documentées par les études menées par les historiens Xavier Daumalin et Philippe Mioche ou encore par l’étude préalable à la mise en place d’une ZPPAUP menée par Thierry Durousseau. Par contre, nous nous sommes concentrées sur la production architecturale et urbaine « périphérique » de Salin-de-Giraud (c’est à dire postérieure ou concernant les équipements publics), qui s’est d’ailleurs révélée particulièrement intéressante.
(5) Nous nous sommes en effet trouvées en porte-à-faux par rapport à un ce corpus pour plusieurs raisons. La première tient au fait que notre étude s’arrêtant en 1980, nous ne prenions en compte qu’une partie de ce phénomène (le moment où le phénomène des lotissements de maisons individuelles devient un phénomène massif). La seconde est que le logement individuel groupé constitue un corpus extrêmement abondant, difficile à appréhender sur le terrain et surtout ne présentant généralement qu’un intérêt architectural limité.
(6) Cela montre d’ailleurs l’utilité d’études telles que celle-ci qui sans avoir la prétention de constituer des études générales, elles posent quelques jalons quant à l’histoire de la ville et, d’autre part, concernant les archives elles ont permis de faire une sorte de pré-classement.
(7) La répartition typologique du corpus comprend douze catégories : Logement (individuel, collectif, mixte) ; Architecture publique (équipements administratifs, scolaires, sportifs, etc.) ; Architecture d’utilité publique (équipements techniques, de santé, socio-culturel, etc.) ; Architecture commerciale ; Architecture commémorative ; Architecture du loisir ; Architecture industrielle ; Architecture agricole ; Architecture religieuse ; Génie civil ; Architecture du secteur tertiaire ; Architecture des jardins
(8) Trois répertoires ont été élaborés à partir d’une base de données. Ils correspondent chacun à un secteur géographique : Tarascon ; Arles (agglomération) ; Arles (hors agglomération). Chacun de ces répertoires est organisé par secteur géographique (selon la sectorisation admise dans les deux villes), puis par ordre alphabétique. Chaque édifice ou opération y est présenté sous la forme d’une fiche comprenant quatre pages (Page 1 : Identification, informations historiques et éléments de lecture analytique ; Page 2 : Iconographie ancienne et actuelles ; Page 3 : Documents graphiques et sources ; Page 4 : Note de synthèse et valeur patrimoniale).
(9) La cartographie comprend une cartographie historique, c’est à dire une carte d’évolution urbaine pour chaque commune et des cartes thématiques (Carte générale programmes, Carte logement indiquant les différentes typologies, Opérations de reconstruction, Architecture scolaire indiquant les différentes typologies).
(10) Les dossiers monographiques sont des dossiers documentaires complets. Chacun est consacré à un édifice ou à une opération qui est apparue comme particulièrement intéressante. Nous les avons « amélioré » depuis notre précédent comité de pilotage. Ils s’organisent en trois parties : contexte ; description ; notices biographiques.
(11) Pour les deux villes, les synthèses obéissent au même plan directeur, même si elles comportent certaines variantes de détail au niveau du contenu.
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