Le Codex Borbonicus, conservé à la bibliothèque de l’Assemblée nationale, est un des plus importants manuscrits aztèques. Il décrit, sur 14 mètres de long, les calendriers divinatoires et solaires des Aztèques par des scènes colorées avec des animaux, des personnages, des divinités. Il comporte aussi des annotations postérieures en espagnol. Il est daté de la fin du XVe siècle ; certains chercheurs le datent de l’époque préhispanique et d’autres, du tout début de l’époque coloniale. Il a sans doute été volé à la bibliothèque de l’Escurial à l’époque napoléonienne.
Le projet CODEX mène ses investigations avec des techniques d’analyse chimique non destructives, notamment la spectroscopie. Il s’agit de comprendre le mode de production du manuscrit en analysant les matériaux, et de proposer des modes de conservation et de restauration adaptés. L’analyse des matériaux permet de distinguer et d’étudier le support, la couche préparatoire, les matières colorantes, les encres ou les adhésifs de consolidation qui proviennent d’une restauration moderne.
Le travail mené a permis de conclure à une correspondance avec les techniques mésoaméricaines traditionnelles connues : le manuscrit a visiblement été rédigé en deux étapes, avec des colorants différents, mais ne porte aucun trace d’intervention européenne. L’hypothèse parfois avancée d’une production coloniale, peut-être même réalisée sur l’ordre de commanditaires espagnols, semble dès lors perdre de sa pertinence.
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