3.Glières-Val-de-Borne (Haute-Savoie) : monument à la Résistance du plateau des Glières
Ce monument à la Résistance du plateau des Glières s'ancre à la fois dans l'histoire de la Résistance sur le plateau et l'histoire de la Résistance en général, présente une forte charge symbolique, soulignée par les éléments conceptuels composant l'œuvre elle-même. Cette œuvre monumentale d'une grande technicité représente l'aboutissement de la réflexion artistique d’Émile Gilioli.
- 20e siècle -
inscription au titre des monuments historiques le 27 mai 2020 du monument en totalité.
© F. de PEYRONNET-DRYDEN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Le plateau des Glières, en Haute-Savoie, a été, entre janvier et août 1944, le théâtre de combats violents entre les Résistants du maquis des Glières, qui y réceptionnaient des armes par parachutage, et la Wehrmacht épaulée par la Milice. Après un nouveau parachutage aux Glières le 1er août, la Haute-Savoie, cas unique en France, est libérée par les seules forces de la Résistance dès le 19 août.
Le plateau des Glières est ainsi devenu le symbole de la France résistante.
Le monument à la Résistance est une œuvre inscrite dans le mouvement de l'abstraction et du symbolisme. On trouve des ressemblances avec l’œuvre de Constantin Brancusi de la même époque mais aussi et surtout avec d'autres sculptures d’Émile Gilioli réalisées au début des années 1970. Il a été construit en béton légèrement armé, de couleur claire, et le chantier a été réalisé grâce à des entreprises locales, dirigées notamment par d'anciens maquisards. Le concepteur s'est associé pour la réalisation technique les compétences d'un ingénieur spécialiste de béton armé, Etienne Schoendoerffer.
La sculpture représente le V de la victoire dont l'une des ailes est cassée pour rappeler que la victoire a un prix. Ce V est surmonté par un cercle représentant un disque solaire de 80 tonnes, figurant « une espérance en train de se lever » ; ce disque semble en déséquilibre, pour signifier que la liberté est un équilibre instable.
Le monument abrite une salle de recueillement. On y trouve la devise des maquisards « vivre libre ou mourir » et un texte gravé expliquant les événements qui se sont déroulés sur le plateau, entourant un dessin de Gilioli.
Entre ces deux œuvres, contre le mur supportant la flèche, est installée une « Jeanne d'Arc » créée par Gilioli.
Un oculus reprenant le symbole du disque solaire, et une aile d'avion rappelant à la fois les parachutages et l'aile du monument complètent la décoration symbolique intérieure.
Le monument a été inauguré le 2 septembre 1973 par André Malraux.
L'ensemble est mis en valeur par un circuit et un espace mémoire, la visite pouvant être complétée par la Nécropole nationale des Glières à Morette.
Partager la page