Tarascon - Ecole Jules Ferry
- département : Bouches-du-Rhône
- commune : Tarascon
- appellation : Ecole Jules Ferry
- adresse : avenue de Porrentruy / boulevard Alphonse Daudet
- auteurs : Pierre VAGO (architecte en chef de la reconstruction et architecte d’opération), Pierre GUESNOT (architecte suppléant), Marcel GUESNOT (architecte)
- date : 1948-1952
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 3 juillet 2012
L’ancienne école de garçons, aujourd’hui école Jules Ferry est édifiée entre 1948 et 1952 dans le cadre de la Reconstruction du centre-ville. Elle remplace l’établissement scolaire construit par Henri Révoil (1822-1900) entre 1880 et 1888 en haut de l’avenue de la République, détruit en 1944. La nouvelle école située le long du boulevard Magloire Itam (quartier du cimetière) figure parmi les premières réalisations significatives de Pierre Vago. Celui-ci travailla aussi à la reconstruction de quartiers et de bâtiments situés à Arles : cité de relogement Zola (1947-1949), église de la Sainte-Famille (1948-1950), église Saint-Pierre de Trinquetaille (1952-1953). L’école construite à Tarascon constitue alors la première construction scolaire de Pierre Vago. Dans la conduite de ce projet, il jouit d’une assez grande liberté : la trame obligatoire d’1,75 m qui, bientôt, régira toute construction scolaire en France, n’est pas encore de mise. Son projet reflète donc les aspirations d’un architecte qui soutenait l’idée qu’il était nécessaire d’être de son temps et de son lieu, ce qui excluait la copie et le pastiche, et aussi tout formalisme stéréotypé et cosmopolite.
Les deux bâtiments principaux, de plans rectangulaires, sont de gabarits sensiblement similaires et tous deux légèrement surélevés par rapport au niveau du sol, mais bénéficient de traitements différenciés au niveau de l’élévation.
L’articulation vigoureuse des volumes, l’utilisation de toiture-terrasse, la planéité des façades, la prédominance des lignes droites et des arêtes vives, contribuent à créer une architecture à la géométrie cubiste. Son esthétique repose essentiellement sur l’alternance des pleins et des vides et sur les jeux d’ombre et de lumière qui en résultent. Cela l’inscrit définitivement dans le répertoire du Mouvement moderne.
L’école Jules Ferry a, pour toutes ces raisons, valeur de manifeste architectural, d’autant qu’il s’agit de l’un des premiers symboles de la Reconstruction. Au travers de ce projet, Pierre Vago dévoile sa conception personnelle de la modernité : une architecture qu’il veut attentive au contexte, " le parti est commandé par le terrain et les conditions climatiques du pays" dit-il, mais qui affirme son caractère novateur avec une certaine radicalité.
L’école Jules Ferry nous parvient aujourd’hui dans un état proche de celui d’origine. Le bâtiment n’a subi que quelques modifications mineures.
- Source : Etude d’inventaire de la production architecturale et urbaine d’Arles et Tarascon (13) de 1900 à 1980, drac paca / Eléonore Marantz-Jaen, 2010
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