Marseille 7e - Le Saint-Georges
- département : Bouches-du-Rhône
- commune : Marseille
- appellation : Le Saint-Georges
- adresse : 97 avenue de la Corse
- auteur : Claude GROS (architecte)
- date : 1963
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 16 novembre 2006
Louis Cottin, président fondateur de La Savoisienne (agence de construction de logements) fit la promotion du Saint-Georges établi sur les terrains d’une usine de peinture, détruite en 1944, qui comprenaient aussi une église dédiée par son curé à saint Georges.
Après guerre, les règles de reconstruction autorisaient le dépassement des plafonds de hauteur courante (cf. : Bel Horizon). Le quartier du Pharo devait être le quartier des buildings. En 1952, un projet d’urbanisme de Fernand Pouillon y prévoyait un regroupement de tours.
Ce programme urbain ne se limite pas aux fonctions résidentielles. Il comprend également dès l’origine une église, une école de 6 classes, une salle de congrès de 700 places, une galerie commerçante, un hôtel et un restaurant panoramique.
A l’exception de ce dernier, l’ensemble du programme est logé dans une nappe basse occupant l’ensemble du terrain selon deux plans distincts. Cette nappe sert de socle aux logements et établit des relations très ouvertes avec l’espace public grâce à une façade ouvragée et variée (frise en relief, sculpture en céramique émaillée, vitrail de Max Ingrand). Ce principe de construction en nappes surmontées de tours est expérimenté sur le Lever Building à New-York (SOM arch. 1952). En Europe, l’exemple du SAS hôtel de Copenhague (Arne Jakobsen, 1960) lui est contemporain.
Les deux bâtiments de superstructure culminent à 9 et 19 étages. Le plus bas, au sud, élevé selon un gabarit urbain courant, est dans l’alignement de la rue du Capitaine Dessemond et comporte des commerces en rez-de-chaussée. Le volume le plus élevé, à l’équerre du premier, se développe vers le nord avec une belle inflexion à l’ouest retrouvant la trame du bâti de la caserne voisine dont le surplomb marque fortement le projet.
Les façades sont solidement tramées, décomposant nez de dalle, poteaux et remplissage d’allège. Cette écriture, très élémentariste, restera un des traits caractéristiques de l’architecture de Claude Gros.
- Rédacteur : Thierry Durousseau, architecte, 2006
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