• département : Bouches-du-Rhône
• commune : Marseille
• appellation : La Viste
• adresse : route de la Viste
• auteurs : Georges CANDILIS, Shadrach WOODS, Alexis JOSIC, Paul DONY, Louis OLMETA (architectes)
• date : 1959-1964
• protection : édifice non protégé
• label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 16 novembre 2006

Après sa participation à la construction de l’Unité d’habitation de Le Corbusier, Georges Candilis revient à Marseille pour construire cette grande cité de logements dans les quartiers nord, en association avec Alexis Josic, Shadrach Woods et un architecte local, Louis Olmeta. La Société Marseillaise Mixte de Construction est à l’origine du concours organisé en 1959 et remporté par l’équipe Candilis.
Vaste ensemble de 1 000 logements, La Viste ("la vue" en provençal) se compose de logements bas, répartis selon une trame orthogonale qui intègre les équipements (commerces, écoles). Dans ces quatre blocs, dominés par trois tours d’au moins 18 étages, se trouvent les plus grands appartements tandis que les tours abritent de petits appartements. La structure des logements bas est simple, avec des escaliers directement articulés avec les cuisines et sanitaires, regroupés au centre de l’immeuble. En revanche, l’organisation des tours, constructions à trois branches reliées par des circulations linéaires, est plus complexe : les architectes y ont mené des recherches approfondies sur l’agencement des appartements afin de permettre aux habitants de bénéficier de la meilleure orientation possible. Ces expérimentations ont abouti à une partition entre fonctions déterminées (cuisine, salle de bains) et espaces libres, qui peuvent être modifiés à volonté et font preuve d’un maximum de flexibilité. A l’extérieur, l’équipe d’architectes a mis au point une conception dynamique de la façade par l’usage de panneaux coulissants, qui, selon Candilis, "expriment la vie à l’intérieur des bâtiments".
Malgré une construction relativement traditionnelle, qui ne recourt pas à la préfabrication, qui se généralise alors dans l’habitat, la modernité de l’esthétique est liée à la pureté des volumes, aux façades lisses et amovibles ainsi qu’à la sobriété des couleurs.

• Rédacteur : Thierry Durousseau, architecte, 2006

A lire aussi dans Patrimoine du XXe du siècle, l'étude  Marseille, ensembles et résidences de la période 1955/1975