Marseille 15e - Centre hospitalier Edouard Toulouse
- Département : Bouches-du-Rhône
- Commune : Marseille 15ème arrondissement
- Appellation : Centre hospitalier Edouard Toulouse
- Auteur : Jean-Louis SOURDEAU, André DEVIN, René EGGER, Jean CROZET, Victor SENES
- Date : 1955-62
- Labellisation : décision préfectorale du 14 février 2020
L’hôpital psychiatrique Edouard Toulouse, conçu dès 1954, a accueilli ses premiers patients en 1962. Œuvre des architectes marseillais Jean-Louis Sourdeau, André Devin, René Egger, Jean Crozet et Victor Senès, c'est un témoignage de l’architecture hospitalière des années 60 inspirée par le mouvement de pensée de la psychothérapie institutionnelle. Il est construit en réponse au manque de structures d’hospitalisation et à la recrudescence des maladies mentales consécutives à la guerre. Il fait partie de la série de 7 hôpitaux psychiatriques dont la construction avait été décidée par décret du 20/05/1955 du ministère de la Santé, avec ceux de Digne et de Laragne notamment. Sa création s’est également inscrite dans le vaste programme d’urbanisation des quartiers nord de Marseille, destiné à reloger les Marseillais après-guerre, puis à accueillir les rapatriés d’Algérie en 1962.
Construit sur un terrain boisé de 17 hectares, l’hôpital répond à la conception de «l’hôpital-village» : une structure pavillonnaire répartie autour d’un axe social et culturel. Il comportait à l’origine 700 lits répartis en 14 unités de soins (1 pour enfants, 6 pour les hommes et 7 pour les femmes), plusieurs bâtiments administratifs, une chaufferie, un château d’eau et une station d’épuration. L’implantation de la vingtaine de bâtiments a été dictée par les courbes de niveaux. Outre les espaces spécifiquement dévolus aux soins, le programme comportait un centre de vie collective, une salle des fêtes, des boutiques, une bibliothèque et deux espaces de sociothérapie (hommes, femmes). Parmi les éléments remarquables encore en place figurent la chapelle avec son toit carapace en cuivre, son plan trapézoïdal, ses formes pleines en béton percées de jours carrés, sa tour clocher cylindrique et son préau à colonnade, et le théâtre l’Astronef (modifié en 2000).
L’architecture est pensée pour faire partie du soin. Dans le descriptif du projet, Jean-Louis Sourdeau note : « l’architecture des unités de soins est conçue pour que l’ensemble des bâtiments soit homogène et que dans le paysage une harmonie se dégage de la composition d’ensemble ». Chaque pavillon, en R+1, est conçu sur des portiques de béton armé de 5,60 m, selon l’un des 3 plans-types retenus, et présente des dimensions et des matériaux similaires. De petites différences viennent cependant individualiser les bâtiments, les rendant reconnaissables pour les patients. Dans la mesure du possible, la végétation pré-existante a été préservée, en particulier la pinède en partie haute du site. On remarque le soin apporté aux jardins et espaces verts qui ponctuent l’ensemble du site, et la présence d'oeuvres du céramiste aixois Jean Amado, offertes postérieurement par l’artiste.
La pensée d’Edouard Toulouse et la psychothérapie institutionnelle sont ici mises en œuvre. Le patient doit pouvoir participer à des activités, sortir de son pavillon pour rester en lien avec une réalité sociale. Originaire de Marseille, Edouard Toulouse (1865-1947) milite dès 1900 en faveur d’une psychiatrie ouverte, c’est-à-dire l’hospitalisation des malades mentaux en dehors de l’internement, qui aboutira à la disparition du système asilaire au profit des hôpitaux psychiatriques.
Après 50 ans d’existence, l’hôpital a su évoluer dans le respect de son schéma d’origine. La plupart des bâtiments sont toujours en place. Dans les années 2000, de nombreux espaces intérieurs ont été remaniés, des bâtiments neufs et des équipements sportifs sont venus compléter le site.
Aujourd’hui il s’agit d’un établissement public autonome de gestion départementale.
Auteur : DRAC PACA 2021
Notice imprimable : Centre hospitalier Edouard Toulouse
Partager la page