Nice - Villa Collin de Huovila
- département : Alpes-Maritimes
- commune : Nice
- appellation : Villa Collin de Huovila
- adresse : 139, Promenade des Anglais
- références cadastrales : 0MP 291
- auteur : Marius-Charles Allinge (architecte)
- date : 1911
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 2 décembre 2015
Au début du XXe siècle, à Nice, les villas et immeubles vont progressivement tourner le dos au centre ville et s’orienter pleinement vers le littoral. La Promenade des Anglais, avenue mythique qui longe la Baie des Anges, constitue ainsi un témoignage précieux des pratiques successives et des évolutions techniques, un "récit" de la politique touristique et urbaine niçoise.
La villa Collin de Huovila constitue l’un des rares témoins d’une typologie dont il ne reste que peu d’exemples à Nice.Le programme est celui d’une maison unifamiliale de deux niveaux sur sous-sol, surmontée d’un belvédère.
Le plan de masse, compact et simple, préfigure en partie la solution des années 1950-60 "en touches de piano". En effet, il répond à un impératif de développement en profondeur. Le sous-sol est accessible par un escalier découvert en façade arrière. L’entrée se trouve à l’Est, depuis un étroit passage de voiture, elle est axée sur l’escalier. Le rez-de-chaussée légèrement surélevé concentre la minuscule réception, une salle à manger sur l’avant, complétée habilement par un mini-salon permettant la transition directe depuis l’entrée vers le jardin. Sur l’arrière, petit bureau, cuisine et office. Elément classique de ces villas, un perron marque le passage vers le jardin.
A l’étage, la chambre principale au Sud est doublée d’un salon-boudoir très aéré, accessible directement depuis le palier en L, donc également disponible pour les deux petites chambres situées sur l’arrière. Une vraie salle de bain et un WC indépendant, sont également communs aux trois chambres grâce à ce palier. Le second étage forme belvédère avec seulement une salle carrée très vitrée, accessible depuis un minuscule escalier à vis partant du premier étage.
Les ouvertures, les axes, les distributions sont combinés pour produire un maximum d’effet et d’aisance alors que l’espace est très petit. Pas d’erreur d’échelle, de grandiloquence impossible ou de petitesse malcommode. Mêmes qualités pour la décoration et les effets architecturaux, en particulier les décalages de volumes, oriels et porte à faux. Ils sont localisés et concentrés sur les pans de façade majeurs possédant un recul suffisant pour absorber la surcharge visuelle. Une sculpture de François Virieux orne l’angle sud-est de l’encorbellement de la tour : allégorie d’une bataille de fleurs, elle comporte une femme (cariatide par l’emplacement) et deux amours qui lui envoient des roses. Sur le reste des façades, un décor "de style Louis XV très modernisé" (commentaire d’époque). La maçonnerie est enduite. La terrasse accessible depuis le belvédère est typique de la construction 1900 moderne. Est à noter le traitement intéressant du retroussis de toiture en casque de samouraï, avec céramiques en rive. Tous les éléments de céramique polychrome (toit à écailles blanches et roses, les épis de faîtage, les griffons formant amortissement des balustrades) viennent de la célèbre fabrique Saïssi de Menton. Le décor peint qui complétait l’ensemble a aujourd’hui disparu.
Un volume secondaire, pastiche du style de la villa, a été ajouté en 1974, en recul par rapport au bâtiment d'origine.
- Rédacteur : Michel Steve (Ville de Nice).
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