L'archéologie en Guadeloupe et dans les Îles du Nord
Le service régional de l'archéologie de Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin est chargé de mettre en œuvre, en Guadeloupe, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin la politique de l’État en matière d’archéologie, soit trois principales missions : étudier, protéger et valoriser. Il coordonne l’activité de la recherche scientifique sur les territoires et met en œuvre les procédures d’archéologie préventive par l’instruction des dossiers d’aménagement, la prescription et le suivi des opérations archéologiques. Il assure le contrôle scientifique et technique des opérations et contribue à la diffusion et à la promotion de la recherche.
Le patrimoine archéologique et sa conservation
Situées dans la Caraïbe au sein de l’archipel des Petites Antilles, les îles de la Guadeloupe, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin présentent les spécificités propres au contexte insulaire de l’Amérique Centrale où l’occupation humaine est marquée par deux grandes étapes de peuplement, la période amérindienne et la période coloniale.
Le patrimoine précolombien
Le Mésoindien
Le peuplement des Petites Antilles remonte au 4e millénaire avant notre ère, soit au Mésoindien également dénommé Age Archaïque. Des populations nomades originaires d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale ont alors migré vers les Grandes et les Petites Antilles. Leur longue tradition de peuples maritimes leur permet de maîtriser la navigation en haute mer et de rejoindre les îles des Antilles. A cette période les stratégies de subsistance reposent essentiellement sur la collecte de coquillages, la chasse sous-marine et terrestre, la pêche, la cueillette de plantes sauvages et sur une agriculture naissante. Ces communautés alors très mobiles, se déplacent d’île en île à bord d’embarcations de type canoé. Leur circulation dans les Petites Antilles apparaît guidée par des besoins socioéconomiques et des croyances, notamment la représentation cosmogonique de leur environnement. Des campements de plein air de courte durée, implantés le long des côtes, illustrent un mode de vie nomade perçu par des foyers, des aires de cuisson de coquillages et des zones d’atelier. La culture matérielle mésoindienne repose sur la production d’outils et d’objets à caractère symbolique façonnés en pierre, en coquille et en corail. Ces communautés fréquentent plus ponctuellement l’intérieur des terres où des cavités ont pu être reconnues comme des lieux d’inhumation et vraisemblablement d’expression des premières formes de l’art pariétal.
Le Néoindien ancien
A partir de 500 avant notre ère, une nouvelle vague migratoire issue des côtes du Venezuela et notamment du bassin de l’Orénoque, se diffuse à travers dans les Petites Antilles et Porto Rico. C’est alors l’avènement du Néoindien ancien dénommé également Age Céramique ancien. Ces populations d’agriculteurs-potiers sédentaires ou semi-sédentaires, apparaissent structurées en réseaux de villages et de sites satellites correspondant à des lieux d’activités spécialisées, disséminés à travers les îles. L’archipel présente alors une forme d’unité culturelle de Trinidad à Porto Rico. Comme leurs prédécesseurs, ces communautés villageoises puisent une grande partie de leurs ressources du milieu marin et exploitent l’intérieur des îles où elles chassent de petits animaux et y développent une agriculture. Ces communautés ont produit des céramiques richement ornées de décors modelés, peints et incisés, des éléments de parure sur différentes espèces de coquilles et de pierres semi-précieuses ainsi que de nombreux outils. A cette période les pratiques funéraires sont réalisées au sein des villages et l’art pariétal semble se développer en Guadeloupe et à Saint-Martin.
Le Néoindien récent
A partir du Néoindien récent, période appelée aussi Age Céramique récent, les populations vont se diffuser au-delà de Porto Rico, à travers les Grandes Antilles et les Bahamas. On assiste alors dans tout l’archipel à partir de 700-900 après notre ère à une régionalisation des communautés villageoises qui se traduit dans les Petites Antilles par des différences culturelles entre le sud et le nord de l’archipel. Ces variations sont perçues d’après la culture matérielle, notamment les formes et les décors des productions en céramique. Le mode d’habitat reste le village où sont centralisées la plupart des activités, notamment l’inhumation des défunts qui apparaît faire l’objet de rituels funéraires complexes. Les productions matérielles des Petites Antilles se modifient au profit de nouveaux répertoires stylistiques moins ornés. Les activités de subsistance de cette période sont alors plus orientées vers le domaine maritime. En 1492, Christophe Colomb reconnait les Bahamas et les Grandes Antilles puis la Guadeloupe en 1493. La colonisation qui s’en suivra va décimer les populations amérindiennes.
L'art rupestre
La Guadeloupe représente le plus riche patrimoine rupestre précolombien des Petites Antilles, on y dénombre plus de 400 roches gravées réparties sur 24 sites. Si leur signalement par le Père Breton remonte en 1647, ce n’est qu’au cours du XIXe que les premières études seront le fait d’érudits. La plupart des roches gravées sont concentrées sur la commune de Trois-Rivières qui se développe au sud de l’île de la Basse-Terre. Les sites de plein air comportent généralement plusieurs blocs ornés de gravures que l’on nomme aussi pétroglyphes. On compte également deux sites en cavités sur la Grande-Terre de Guadeloupe et à Marie-Galante, la grotte du Morne Rita et l’abris Patate. Les représentations évoquent des personnages anthropomorphes, le plus souvent figurés de façon très schématique, cependant on relève également quelques figurations d’animaux.
Les nombreuses ressemblances constatées avec l’art rupestre de la Caraïbe et certains sites d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale, suggèrent l’existence d’un puissant fond culturel commun. Si la datation des sites reste encore incertaine, des représentations peintes de Porto Rico, datées dès 1500 ans avant notre ère, suggèrent que cette forme d’art est apparue au Mésoindien dans les Antilles. On suppose que ces représentations ont pu être le support d’activités rituelles liées à des croyances, en interaction avec la nature, des esprits ou le culte des ancêtres. Malgré les hypothèses émises par les chercheurs, le sens qui accompagnait ces représentations reste difficile à percer, néanmoins leur localisation près des sources, des cours d’eau et en bord de mer suggère une forte relation avec l’eau. Un des plus beaux ensembles de Guadeloupe peut être visité aux Parc archéologique des roches gravées sur la commune de Trois-Rivières.
Le service régional de l’archéologie, le Département, la Région Guadeloupe et les collectivités territoriales soutiennent des actions d’inventaire et des études scientifiques de ce patrimoine très vulnérable en raison de sa dispersion sur le territoire et de sa localisation en plein air. Un dispositif de protection, combinant une gestion des aléas naturels et anthropiques est progressivement mis en place en Guadeloupe.
Le patrimoine colonial
Du fait des spécificités historiques propres au contexte des Petites Antilles, l'archéologie des périodes moderne et contemporaine est également appelée archéologie de la « période coloniale ». La première étape de la colonisation est marquée par la découverte de la Guadeloupe en 1493, lors du deuxième voyage de Christophe Colomb. Les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy seront aperçues lors de ce même voyage à destination des Grandes Antilles. Après la période dite du « contact » avec les amérindiens, les XVIe et XVIIe siècles sont marqués par la flibuste et l’installation des premiers bourgs et ouvrages militaires en Guadeloupe dès 1635. A partir de cette date débutera l’économie sucrière qui va amorcer la traite et l’esclavage des populations africaines jusqu’en 1848, date de l’abolition de l’esclavage.
ALOA : Archéologie Littorale Outre Atlantique
Ce projet est financé par la Fondation de France (janvier 2020-décembre 2022) et porté par le CReAAH (Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire, UMR 6566 Rennes) s'inscrit dans une démarche d'adaptation aux conséquences des changements climatiques, le projet ALOA vise à anticiper leurs effets destructeurs sur le patrimoine culturel, littoral et maritime des îles françaises de la Caraïbe.
Le projet a été initié en 2020 dans les territoires des Petites Antilles en Guadeloupe et à Saint-Martin. Il met en œuvre une démarche de « recherche-action » convoquant la responsabilité des sociétés actuelles vis-à-vis de l'héritage culturel des sociétés passées. L'objectif principal est la « préservation-par-l'étude » de sites patrimoniaux, voués à se dégrader et à disparaître.
Fort d'une expérience originale, interdisciplinaire et interinstitutionnelle conduite dans l'Ouest de la France, ayant permis l'élaboration d'un processus à l'interface de la recherche scientifique et de la gestion du patrimoine, le projet ALOA est fondé sur une collaboration entre scientifiques (archéologues, archéomètres, géologues, géographes) et acteurs gestionnaires des territoires : le service régional de l’archéologie de la direction des affaires culturelles de Guadeloupe (Ministère de la Culture), le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), La Région Guadeloupe, les communes, la collectivité d’Outre-mer de Saint-Martin, le Conservatoire du Littoral et le Parc national de la Guadeloupe. Différents interlocuteurs sont également sollicités : l’université des Antilles, l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap), l'Office national des forêts (ONF), la Direction de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement (DEAL), le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM), l’Association Archéologie des Petites Antilles (AAPA), le Comité Guadeloupéen de Randonnée Pédestre (CGRP), l’Association des Accompagnateurs en Montagne de Guadeloupe (AAMG), le projet TAONABA porté par la commune des Abymes.
Le processus comprend :
- la collecte de données (inventaire et caractérisation des sites vulnérables, intégrant une démarche de sciences participatives (formation et sollicitation des gardes du littoral, des scolaires, des associations...),
- la mise en place des outils d’aide à la décision reposant sur l'identification de sites et zones prioritaires avec comme objectifs de déployer des actions de suivi, de protection ou d'étude approfondie,
- la restitution au public, à la communauté scientifique et aux gestionnaires des espaces littoraux.
https://homer2020.sciencesconf.org/
https://journals.openedition.org/nda/3904
Plan de gestion de l'art rupestre de Guadeloupe, Marie-Galante et Saint-Martin
L'art rupestre amérindien de Guadeloupe est particulièrement vulnérable en raison de son exposition à différents types d’agressions. Les périls naturels sont nombreux, notamment les risques d'enfouissement et de déplacement des blocs gravés dans les lits des rivières lors des crues et ceux liés à l’érosion du littoral lors de phénomènes marins violents. L’envahissement végétal par des mousses, des lichens et des broussailles provoque également des altérations de ce patrimoine fragile. Les risques anthropiques ne sont pas négligeables, en particulier les actes de vandalisme et les travaux d'aménagement non autorisés. Par ailleurs, compte tenu des récentes découvertes, il apparaît qu’une très large partie de ce patrimoine rupestre reste vraisemblablement encore méconnue.
Dans ce contexte, il a été évalué comme urgent de mettre en place un plan d'action visant à la protection de l'art rupestre de Guadeloupe, de Marie-Galante et de Saint-Martin. Ce projet démarré en 2018 est basé sur une expertise commandée par la DAC de Guadeloupe. Cette étude vise à produire un document de référence décrivant les caractéristiques archéologiques de chacun des sites et les risques auxquels ils sont soumis.
Une réflexion est également conduite sur les méthodes de protection préventive par le biais des procédures d'instruction des demandes de travaux, par la prise en compte de la détection et de l’étude du patrimoine rupestre lors des interventions d'archéologie préventive, par la lutte contre le vandalisme et par la médiatisation culturelle. Cependant, sa protection prend également en compte les zones à fort potentiel, bien qu’aucun site n’y soit encore identifié. Il s’agit également de valoriser ce patrimoine par une signalétique, l’aménagement de certains sites et des visites guidées. Cette politique encourage les acquisitions foncières de sites d’art rupestre par les institutions publiques.
La connaissance du patrimoine d’art rupestre est un élément déterminant de cette approche de protection. Aussi, la recherche scientifique s’est développée autour de l’étude des sites, de prospections enrichissant l’inventaire des figurations et par l’utilisation d’outils performants comme les bases de données et la cartographie informatisée. Les dernières techniques de numérisation tridimensionnelle sont exploitées comme sauvegarde des représentations originales, pour la production de supports de valorisation scientifique et de documents interactifs à destination d’un large public.
La collaboration des différents acteurs du territoire est largement sollicitée, notamment le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap), les propriétaires des terrains, la Direction de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement (DEAL), la Direction de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt (DAF), l'Office national des forêts (ONF), le Parc Archéologique des Roches Gravées, le musée Edgar Clerc, le Conservatoire du littoral, les Collectivités territoriales, le Parc national, le Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA), la Gendarmerie et la police, les enseignants des écoles, des collèges et de l’université, les associations, les organismes de réinsertion et les accompagnateurs en milieu naturel.
L’action pédagogique participe pleinement à ce plan de protection car elle prédispose les nouvelles générations aux bons réflexes. Elle prend la forme d’actions éducatives auprès des scolaires, de visites guidées, d’expositions, de films, d’ouvrages et de fiches grand public, de supports numériques et d’une signalétique adaptée.
Etudier, sauvegarder : L'archéologie préventive et programmée
L'archéologie préventive
L’objectif de l’archéologie préventive est de documenter les sites menacés de destruction par les projets d’aménagement. Les prescriptions sont émises par le Service régional de l’archéologie (SRA) en fonction de l’impact des aménagements sur les vestiges. Dans ce cadre, le SRA de la Direction des affaires culturelles (DAC) est placé sous l’autorité du Préfet de la région Guadeloupe, également représentant de l’Etat dans les collectivités d’outre-mer de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Il réceptionne et instruit les dossiers d’aménagement au titre de l’archéologie. Par arrêté préfectoral, le SRA émet les prescriptions d’opérations préventives, diagnostics et fouilles. Il est également en charge du contrôle scientifique et technique (CST) des opérations lors des phases de terrain puis d’étude. Enfin, au terme des études, le SRA réceptionne le rapport final d’opération, les vestiges archéologiques et la documentation scientifique. Le SRA transmet ces dossiers pour avis à la Commission territoriale de la recherche archéologique (CTRA Outre-mer).
L’archéologie préventive comporte deux types d’opérations aux objectifs bien distincts : le diagnostic et la fouille.
Le diagnostic archéologique
Si la présence de vestiges archéologiques est envisageable ou avérée à l’emplacement d’un projet d’aménagement, le SRA émet un arrêté de prescription de diagnostic dans un délai maximum d’un mois après réception du dossier d’aménagement (délai porté à deux mois pour les dossiers soumis à étude d’impact). L’objectif du diagnostic est de révéler la présence de vestiges archéologiques et d’en estimer leur nature, leur importance et leur état de conservation par la réalisation de sondages.
En outre-mer, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), est l’opérateur public habilité à réaliser les diagnostics archéologiques. Ces opérations sont financées par la redevance d’archéologie préventive (RAP), taxe prélevée sur l’ensemble des travaux impactant le sous-sol, qu’ils donnent lieu ou non à une prescription d’archéologie préventive.
Au terme de l’opération, l’Inrap remet un rapport de diagnostic à l’Etat, à partir duquel le SRA évalue, en fonction de l’intérêt des vestiges, la nécessité de mettre en œuvre une fouille préventive.
La fouille archéologique préventive
Les prescriptions de fouilles sont émises dans un délai de trois mois à compter de la réception du rapport de diagnostic. Elles peuvent également être prescrites sans diagnostic préalable, dans un délai de trois mois à compter de la réception du dossier d’aménagement, si les connaissances archéologiques sur le secteur concerné le justifient. Chaque prescription de fouille est soumise pour avis à la CTRA Outre-mer. La fouille préventive, financée par l’aménageur, vise à recueillir et étudier de manière exhaustive les éléments archéologiques présents sur le site. En fonction des résultats du diagnostic ou des éléments archéologiques connus, la fouille peut être réalisée sur tout ou partie de la surface totale de l’aménagement.
Contrairement au diagnostic, les fouilles préventives sont ouvertes à la concurrence. L’opérateur qui peut être soit l’Inrap soit une entreprise privée agréée, est choisi par l’aménageur (maître d’ouvrage de l’opération de fouille) après validation du projet scientifique d’intervention par le SRA.
Les résultats de la fouille sont présentés dans un rapport rendu à l’Etat dans un délai contractuel (maximum de deux ans) à partir de la fin de l’opération de terrain. Les normes auxquelles sont tenu de répondre les rapports sont fixées par les arrêtés du 16 septembre 2004 et du 27 septembre 2004. La qualité scientifique du rapport est évaluée par la CTRA Outre-mer qui émet un avis.
Certains projets d’aménagements peuvent donner lieu à des prises en charge ou des subventions par le Fond national pour l’archéologie préventive (FNAP)
L'archéologie programmée
Les opérations d’archéologie programmée sont conduites en fonction de projets de recherche portés par des chercheurs. Ces opérations répondent à des problématiques scientifiques précises qui s’inscrivent dans des axes de recherches plus larges, nationaux et régionaux.
Les opérations programmées (fouilles, sondages, prospections, relevés d’art rupestre, projets collectifs de recherche) sont soumises à un régime d’autorisations délivrées par le Préfet de région par l’intermédiaire de la Direction des affaires culturelles Guadeloupe (DAC) et du Service régional de l’archéologie (SRA). Avant toute opération programmée, le responsable scientifique doit également obtenir l’accord du propriétaire des terrains.
Les demandes sont à adresser au Service régional de l’archéologie qui après examen, les transmet pour avis à la Commission territoriale de la recherche archéologique d’Outre-mer placée sous l’autorité du préfet de la Martinique. Une opération d’archéologie programmée peut être entreprise par un chercheur, un archéologue professionnel ou un étudiant. L’autorisation est délivrée par le SRA après évaluation de la qualité du projet scientifique et des compétences du responsable du projet. Le SRA assure le contrôle scientifique et technique de l’opération tout au long de son déroulé.
Les opérations d’archéologie programmées peuvent être subventionnées par la Direction des affaires culturelles. Ces subventions sont cumulables avec celles d’autres organismes, publics ou privés. Les demandes de subventions sont à joindre au dossier de demande d’autorisation d’opération archéologique.
Les demandes d’opération programmée doivent être transmises au plus tard à la fin du mois de décembre de chaque année. Cependant, il est préférable d’adresser une pré-demande accompagnée d’une estimation financière à la fin du mois de juin de chaque année afin de prendre en compte toutes les demandes dans la programmation budgétaire.
Le fond national pour l’archéologie préventive (FNAP)
Selon leur nature, certains aménagements peuvent donner lieu à une prise en charge de tout ou partie du montant de l’opération par le FNAP :
100 % pour une personne physique réalisant un logement pour elle-même
75% pour la construction de logements sociaux
50% pour les zones d’aménagement concerté (ZAC) et les lotissements soumis à permis d’aménager (au prorata de la part destinée à des logements)
Les dossiers de demande de prise en charge sont à adresser au Préfet de région au moment de la demande d’autorisation de fouille et instruits par le SRA. Les fouilles préventives n’entrant pas dans les trois catégories précitées peuvent faire l’objet de subventions du FNAP dans la limite de 50% du montant global de l’opération. Les subventions sont accordées sur décision du ministre de la Culture selon les critères définis par la commission du FNAP : impact de l’opération archéologique sur l’équilibre économique du projet et sa faisabilité, localisation de l’aménagement dans des zones bénéficiant d’aides publiques, efforts de l’aménageur pour limiter l’impact de l’aménagement sur les vestiges, conséquences d’une découverte exceptionnelle survenant lors de fouilles préventives et générant un surcoût et les enjeux d’intérêt général du projet.
Pour en savoir plus sur le FNAP: https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Documentation-juridique-textes-officiels/Le-Fonds-National-pour-l-Archeologie-Preventive-FNAP
Inventorier : la carte archéologique nationale, les zonages archéologiques
La Carte archéologique
La mise à jour de la Carte archéologique nationale est l’une des principales missions des Services régionaux de l’archéologie (SRA). La carte archéologique inventorie les sites archéologiques connus et les indices de sites sur l’ensemble du territoire national, sous la forme d’un système d’information géographique (SIG) couplé à une base de donnée. Non exhaustive, la Carte archéologique correspond à un état des connaissances en constante évolution, au gré des découvertes et de l’avancée de la recherche.
Cet inventaire national est un outil indispensable à la gestion, la protection et l’étude du patrimoine archéologique. Il constitue un support d’aide à la décision dans le cadre de l’instruction des dossiers d’aménagement et des prescriptions d’opérations d’archéologie préventive. Les données de la Carte archéologique contribuent également à l’élaboration des zones de présomption de prescription archéologique ainsi qu’à l’établissement de la programmation nationale de la recherche scientifique.
La Carte archéologique est consultable par toute personne qui justifie de travaux de recherche (étudiant, chercheur) sur demande adressée au Service régional de l’archéologie.
Les collectivités peuvent également demander un extrait de la carte archéologique afin de l’intégrer à leurs documents de gestion et d’aménagement du territoire (PLU, Scot, SAR, etc.).
Les zonages archéologiques
Les zones de présomption de prescription archéologique correspondent sur le territoire à des zones de sensibilité archéologique qui complètent les conditions de transmission des dossiers d’aménagement au préfet de région, définies par le code du patrimoine. Les zones de présomption de prescription archéologique sont établies sur proposition du Service régional de l’archéologie (SRA) après avis de la Commission territoriale de la recherche archéologique d’Outre-mer (CTRA d’Outre-mer). Elles portent sur les secteurs du territoire riches en vestiges ou à fort potentiel archéologique afin d’assurer un suivi renforcé des dossiers d’aménagement dans les zones archéologiques sensibles.
Les ZPPA sont réalisées dans un secteur défini, à partir de l’inventaire de la Carte archéologique (lien page carte archéologique), croisé avec les problématiques scientifiques régionales. De ce fait, les ZPPA sont amenées à être modifiées en fonction de l’évolution des connaissances et de la recherche.
Un aménagement réalisé au sein d’une ZPPA ne fait pas obligatoirement l’objet d’une opération d’archéologie préventive. La prescription reste à l’appréciation du Service régional de l’archéologie, en fonction de l’impact du projet et du potentiel archéologique.
Les arrêtés de ZPPA sont transmis aux communes concernées et sont publiés dans le Recueil des actes administratifs. (Lien site préfecture ZPPA de Guadeloupe).
Retrouvez les arrêtés de zonage archéologique ici
L'équipe du SRA:
Jean-François Modat
Chef de Service / Conservateur régional de l’archéologie
jean-francois.modat@culture.gouv.fr
0590 41 14 72
Christian Stouvenot
Adjoint / Archéologie préventive, carte archéologique
christian.stouvenot@culture.gouv.fr
0590 41 14 45
Gwenola Robert
Régie des collections et gestion des dépôts, archéologie préventive - carte archéologique
Gwenola.robert@culture.gouv.fr
0590 41 14 74
Tristan Yvon
Archéologie préventive – carte archéologique
0590 41 14 67
Maxette Nériny
Gestionnaire Monuments Historiques, archives, musées et archéologie
Secrétariat
maxette.neriny@culture.gouv.fr
0590 41 14 68
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