Pépinière. Un ovni vous attend à l'entrée de Concarneau, dans le parc d'activités de Colguen. Un long bâtiment plat de 775 m2 bardé de bois, et surmonté d'un toit végétalisé. Il abrite deux structures complices : une pépinière d'entreprises et l'Ecopôle qui ouvrira ses portes au grand public le 19 septembre. Les écopôles – des lieux ressources dans le domaine de l’habitat durable – sont encore peu nombreux en France, et celui-ci place la Cornouaille à l'avant-garde de ces « guichets » écologiques. « Nous faisons partie des pionniers, assure Norbert Bourgeois, référent énergie et développement durable de « Concarneau Cornouaille Agglomération ». On aide les professionnels à changer leurs habitudes et les habitants à prendre conscience qu'il existe d'autres manières de construire, rénover et entretenir. Conçu et réalisé avec des professionnels et des techniciens du bâtiment, l'Ecopôle est exemplaire à cet égard. Sa subtilité est d'être à la fois économique et pédagogique. Respectueux de l'environnement, il divise par trois la facture d'un bâtiment classique. Pédagogique, car il illustre par lui-même les principes de l'éco-construction ».
« La démarche est globale. Elle intéresse l'environnement, l'économie, le climat, les générations de demain »
Architecture. Il suffit de regarder pour comprendre. Ici, tous les choix architecturaux illustrent l'axiome selon lequel « l'énergie la moins chère est celle que l'on ne consomme pas ». On a utilisé la nature, avec – serait-on tenté de dire – son consentement. On n'a pas touché au chêne, à l'entrée, qui offre ombre et fraîcheur au bâtiment. Le bardage du bâtiment est en bois. Pour l'isolation, les concepteurs ont utilisé le chanvre – un matériau bio-sourcé – au lieu de la laine de verre – un matériau industriel. « Il existe un champ de chanvre à cinquante kilomètres d'ici. Les matériaux industriels extraits d'une carrière sont en règle générale chauffés et modifiés. Leur bilan carbone n'est pas très bon! ». Quant au chauffage, il est dispensé par une chaudière à bois mutualisée avec l'hôtel d'agglomération situé à quelques mètres. Pour bien faire comprendre les choses, on a laissé un « mur écorché » apparent de deux mètres de haut sur trois mètres de large. En une seule vision, ses différentes couches vous révèlent les principes et matériaux de l'éco-construction.
Eco-construction. Et ça marche! Le concept attire, la pépinière se remplit. Parmi les entreprises qu'elle a aidées à se former pour, ensuite, « grandir ailleurs », on trouve une start-up électronique, un charpentier débutant, féru de développement durable, et bientôt une entreprise japonaise de thon séché va s'installer à Concarneau... A l'Ecopôle aussi, la vie bat son plein d'animations, entre « les samedis de l'écoconstruction », les échanges d'expérience, l'accompagnement de projets pédagogiques, « les mercredis des pros »... La démarche est globale. Elle intéresse l'environnement, l'économie, le climat, les générations de demain. « On est en Bretagne ! On a les énergies marines à côté des éoliennes. On fait pousser les bonnes idées. Dans notre serre bio-climatique, on fait pousser... de l'air ! En effet, celle-ci sert à réguler la température du bâtiment par son ouverture ou sa fermeture ». L'écopôle atteint un niveau de performance énergétique de 20% supérieur au niveau réglementaire. «Construire un bâtiment public économe en énergie et respectueux de l'environnement est une démarche gagnante, en particulier dans un contexte d'augmentation des coûts de l'énergie et de raréfaction des ressources. Nous avons des objectifs énergétiques très ambitieux, comme de réduire de 40% la consommation d'énergie de nos bâtiments publics à l'horizon 2020 ».
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