Un « patrimoine vivant » : c’est ainsi que le ministre de la Culture a qualifié, vendredi 17 mai, le musée des Beaux-Arts de Dijon, l’un des plus anciens musées de France, qui vient de rouvrir ses portes après dix ans de travaux. En effet, ce patrimoine prestigieux, fruit d’une très longue tradition historique, artistique et architecturale, qui remonte à la fin du Moyen Age et aux Ducs de Bourgogne, devient aujourd’hui un site culturel majeur, auquel la vitalité artistique du XXIe siècle donne un nouvel élan.
Un patrimoine vivant, c’est aussi une ambition d’ « ouverture » renouvelée, à laquelle le ministère de la Culture est particulièrement attaché. Ouverture à d’autres publics. Ouverture sur la ville et ses quartiers. Ouverture à d’autres institutions culturelles. Ouverture au XXIe siècle. « Avec les ambitieux travaux menés depuis dix ans, vous faites une fois de plus la démonstration que notre patrimoine est un patrimoine vivant, qui se régénère et qui se transforme », a assuré Franck Riester.
Avec les ambitieux travaux menés depuis dix ans, vous faites une fois de plus la démonstration que notre patrimoine est un patrimoine vivant, qui se régénère et qui se transforme
Un dialogue entre patrimoine et modernité
La rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon était attendue depuis plusieurs décennies. Lancé en 2001, le projet, qui a bénéficié du plan « musées en région » lancé par le ministère de la Culture, a été conduit par l’architecte Yves Lion, maître d’ouvrage avec les Ateliers Lion Architectes Urbanistes, et Eric Pallot, architecte en chef des monuments historiques. L’enjeu était de mieux présenter les collections du musée, d’offrir au public des conditions d’accueil conviviales et de doter le musée d’infrastructures optimales. Aujourd’hui, grâce à cette « réussite architecturale », c’est un bâtiment entièrement recomposé qui fait entrer le musée dans le XXIe siècle.
« Le dialogue entre patrimoine et modernité est précieux », a salué Franck Riester, en soulignant plusieurs « audaces architecturales » significatives, comme « ce magnifique toit doré », dont on se « souviendra bientôt au même titre que les tuiles vernissées de Bourgogne », mais aussi « les dalles de béton pourpres » qui accompagnent l’entrée des visiteurs et « l’extension de verre » des salles consacrées aux expositions temporaires.
Côté collections, c’est un même dialogue entre patrimoine et modernité qui se poursuit. « Si les œuvres dialogueront désormais avec l’architecture du musée dans un parcours chronologique cohérent, elles s’enrichiront également de leur mise en regard avec des créations plus contemporaines. Car un musée du XXIe siècle, c’est aussi et surtout une collection, constituée à Dijon de 130 000 œuvres de l’Antiquité à nos jours. Et notamment d’une collection médiévale qui fait référence dans le monde entier », a assuré le ministre de la Culture.
Une ouverture sur la ville
Créer une relation nouvelle entre la ville et le musée, c’était l’autre pari architectural de la rénovation du musée des Beaux-Arts. En misant sur l’ouverture du musée sur la ville, Yves Lion a réussi, selon Franck Riester, à « transformer la Cour de Bar [en] une vraie place urbaine », qui « a déjà modifié la relation des passants à un espace qu’ils connaissaient depuis toujours » et qui « influencera de nouvelles habitudes, de nouvelles rencontres ».
Autre point important : la revitalisation des centre-ville. « Je suis convaincu que la culture doit jouer un rôle plus important dans la revitalisation des centres urbains », a affirmé le ministre de la Culture, faisant référence au volet culturel du plan « Action cœur de ville » annoncé le 19 mars 2019. « Je crois à la nécessité de développer de nouveaux flux vers nos équipements culturels », a-t-il complété, en observant que le « quartier des arts » qui est en train de se mettre en place à Dijon autour du musée est déjà, avec ses commerces d’antiquités, ses boutiques mettant en valeur le savoir-faire gastronomique régional et la piétonisation d’une partie du centre-ville, une « réalité ».
Ouvrir à tous les publics
Alors que l’ouverture sur la ville est en passe d’être réussie, l’ouverture aux différents publics constitue un enjeu important pour le musée des Beaux-Arts de Dijon. « Ouvrir plus et ouvrir mieux les portes de nos institutions culturelles, c’est mon ambition », a insisté le ministre de la Culture, en saluant le choix de la direction du musée de « le conserver ouvert tout au long du chantier, alternant les phases de travaux et la rotation des œuvres ».
De même, Franck Riester s’est réjoui de l’instauration de la « gratuité dans l’ensemble des musées de la ville » et de la « mise en accessibilité totale du bâtiment pour les personnes à mobilité réduite ». Ces mesures traduisent une politique d’action culturelle et de médiation exigeante, qui se manifeste par l’élaboration de nombreux outils de médiation, notamment numériques, et par une attention particulière accordée à la question du jeune public, notamment pendant le temps scolaire. « L’éducation artistique et culturelle est essentielle », a-t-il souligné, en se félicitant que le public ait répondu présent –23 000 visiteurs ont été comptabilisés – lors du premier week-end inaugural, qui coïncidait avec la Nuit des musées, un événement organisé par le ministère de la Culture pour porter un autre regard sur les collections de nos établissements muséaux.
Musée des Beaux-Arts de Dijon : dix ans de financement
- État (ministère de la Culture / direction régionale des affaires culturelle de Bourgogne-Franche-Comté) : 16,6 M€
- Région Bourgogne-Franche-Comté : 8,4 M€
- Ville de Dijon : 25,7 M €
- Dijon Métropole : 8,3 M€
- Mécénat (Suez) : 0,8 M€
Partager la page