C’est l’un des symboles de l’excellence française. A l’instar du musée du Louvre ou de la Comédie-Française, Sèvres – Cité de la céramique est devenue, en deux siècles et demi, une véritable « marque » internationale, dont le prestige et la renommée ont franchi depuis longtemps les frontières de l’Hexagone pour conquérir le monde entier.

Qu'on en juge. Les plus grands musées étrangers, comme le Metropolitan Museum, à New York, le Victoria & Albert Museum et la Wallace Collection, à Londres, le musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, ou le Louvre Abou Dhabi, exposent ses pièces d’exception. Très active sur la scène contemporaine, Sèvres est également présente lors des plus prestigieuses foires internationales, dont l’incontournable foire de Maastricht, aux Pays-Bas. Enfin, de nombreuses pièces sont conservées dans des collections privées.

Avec Picasso et Zao Wou-Ki, Arman et Louise Bourgeois, Soulages et Penone, Lee Ufan et Barthélémy Toguo, la création donne son véritable pouls à Sèvres

Un savoir-faire d’exception

D’où vient un tel succès, jamais démenti depuis 1756, date de l’installation à Sèvres de la Manufacture ? Il tient d’abord à son savoir-faire unique. De la conception de la forme à la cuisson, en passant par la décoration, la production des œuvres de porcelaine s’opère dans vingt-cinq ateliers regroupant vingt-six métiers différents exercés par des artisans d’art d’exception.

Ce succès tient aussi au renouvellement constant de cette tradition. Garante de la sauvegarde des savoir-faire et de leur transmission, la Manufacture de Sèvres est aussi à la pointe de l’innovation, créant sans cesse de nouvelles formes pour améliorer son répertoire. Comme pour les pâtes de porcelaine, la palette de couleurs de Sèvres donne la primeur aux artistes. Elle comprend aujourd’hui plus de mille teintes, allant du bleu de Sèvres et du rose Pompadour jusqu’à l’orange Sottsass ou le vert Hyber.

Patrimoine et création, même combat

Pour le public, Sèvres – Cité de la céramique, c’est avant tout une aventure jamais interrompue, depuis le XVIIIe siècle, entre des artisans d’exception et les plus grands artistes. Une expérience, un dialogue, sans cesse renouvelés, qui ont donné le jour à une collection de plus de 50 000 pièces conservées au musée national de la céramique, l’un des départements constitutifs de Sèvres – Cité de la céramique, avec les Manufactures de Sèvres et de Limoges. Le musée contribue au rayonnement de ses collections, à travers une politique de prêts particulièrement dynamique, notamment à l’étranger ; mais aussi à travers une politique active en direction de tous les publics, notamment les plus jeunes.

Si le patrimoine est considérable, comme on vient de le voir, la création donne le véritable pouls de cette maison. Au XVIIIe siècle, Boucher et Falconet, les artistes contemporains de l’époque, ont contribué à définir durablement l’identité de la porcelaine de Sèvres. Depuis lors, des centaines de peintres, sculpteurs, céramistes, stylistes, décorateurs, architectes, designers de renommée internationale ont suivi leur exemple et ont créé des œuvres d’art dans les ateliers de la Manufacture. Hier, c’était Picasso et Zao Wou-Ki, Arman et Louise Bourgeois ; aujourd’hui, c’est Soulages et Penone, Lee Ufan et Barthélémy Toguo. Avec ces artistes, la Cité de l’architecture fait mieux que développer la création ; elle s’ouvre sur le monde.

La Galerie de Sèvres à Paris : un lieu privilégié pour la création

Au cœur historique de Paris, à deux pas du Palais-Royal, les dernières créations de la Manufacture sont mises en lumière à la Galerie de Sèvres. Vitrine de l’innovation et du renouveau de la Manufacture dans l'art contemporain et le design, la Galerie de Sèvres à Paris offre également un accompagnement dans la découverte de pièces historiques de la Manufacture ou de créations d'exception.

> Jusqu'au 25 juillet, le studio de designers nendo, dirigé par Oki Sato, présente à la Galerie de Sèvres, ses créations inspirées par la nature. Invité à Sèvres depuis 2015, il a entamé, avec les artisans de la Manufacture, son processus créatif avec le vase Sakura. Avec une table basse, inspirée de la feuille du nymphéa, ou des clochettes, il matérialise la beauté de la nature. "Je pense que les liens profonds entre Sèvres et nendo se trouvent dans leur approche commune de la nature", assure Oki Sato. A ne pas manquer.

> A partir du 6 septembre, matali crasset, l’une des designers les plus iconoclastes de sa génération, va nous livrer une version personnelle et singulière des vases de Sèvres. "Longtemps je me suis refusée à dessiner du mobilier et, plus encore, à dessiner des vases. Le projet consiste justement à ne rien dessiner mais à opérer des choix. Il s’agit de penser des vases comme une méthode" explique-t-elle. En se promenant dans la vaste bibliothèque de "formes" de la Manufacture de Sèvres, la designer imbrique, combine, coupe et taille dans les vases. Il en résulte des jeux d’ombres et de lumières, de pleins et de vides, qui donnent naissance à un étonnant défilé de silhouettes.