Les grandes dates
Vous trouverez ici une chronologie sélective des principaux textes législatifs. Par ailleurs, vous trouverez en complément une chronologie détaillée du « service des monuments historiques » qui traite aussi bien du domaine des immeubles, de leurs abords, des espaces protégés, que des objets mobiliers et des orgues. Elle évoque aussi le domaine de l'archéologie et de l'inventaire général du patrimoine culturel et de l'émergence des associations de sauvegarde, des associations de professionnels et des organisations internationales.
1790 | Instruction du 13 octobre 1790 chargeant les directoires des départements et la municipalité de Paris de « dresser l'état et de veiller à la conservation des monuments, des églises et maisons devenus domaines nationaux ». |
1810 | Circulaire du 10 mai 1810 du comte de Montalivet, ministre de l'Intérieur aux préfets relative aux « anciens monuments » : « j'ai besoin de renseignements exacts sur les monuments français, et principalement sur les anciens châteaux qui ont existé et existent encore dans vos départements... ». Le questionnaire porte sur les châteaux, les abbayes, les tombeaux, « ornements ou débris curieux » et demande également d'identifier des correspondants. |
1830 | Rapport présenté au Roi le 21 octobre 1830 par François Guizot, ministre, secrétaire d'État au département de l'Intérieur pour faire instituer un inspecteur général des monuments historiques en France (approuvé par Louis-Philippe le 23 octobre). |
1837 | Circulaire aux préfets du 10 août 1837 les appelant à répertorier les « anciens monuments » et à les « classer par ordre d'importance » en indiquant les sommes nécessaires pour « les conserver ou remettre en bon état » (MAP 80/1/17). C'est l'apparition du terme « classement ». |
1841 | Circulaire du 1er octobre 1841 du ministre de l'Intérieur aux préfets précisant, à propos des monuments classés que « ces monuments ne peuvent subir aucune modification sans que le projet ne m'en ait été adressé et ait reçu mon approbation » . |
1887 | donne au classement une portée juridique alors qu’il n’avait précédemment qu’une valeur indicative. Le dispositif retenu est encore assez restrictif : seuls les biens présentant un intérêt national d’art ou d’histoire peuvent être classés, le classement des immeubles appartenant à des propriétaires privés n’est possible qu’avec leur accord, le classement des objets mobiliers est institué mais seulement pour des objets appartenant à des collectivités publiques. Les immeubles par destination sont soumis au régime de protection des immeubles par nature. La loi met en place l'autorisation ministérielle pour les travaux de réparation, restauration ou modification. Le régime des objets mobiliers concerne les objets appartenant à l'État, aux personnes publiques, aux fabriques (organismes chargés d'administrer les biens des églises). L'imprescriptibilité est limitée à trois ans pour les objets classés n'appartenant pas à l'État. |
1889 | Décret du 3 janvier 1889 relatif à la Commission des monuments historiques. |
1905 | Loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État. La loi de séparation précise le régime de propriété de l'État et des collectivités locales sur les édifices de culte et définit les modalités de l’utilisation cultuelle de ces bâtiments. La loi prévoit le classement complémentaire des immeubles et des objets mobiliers des édifices du culte dans les 3 ans, délai prorogé pour les objets mobiliers en 1908 et 1911 afin d’éviter les vols ou les aliénations illicites. La loi met en place la surveillance des travaux qui font depuis 1887 l'objet d'une autorisation ministérielle. |
1907 | Décret du 12 avril 1907 prescrivant la réunion du service des édifices cultuels à celui des monuments historiques. En juillet 1907, Le bureau des édifices cultuels rejoint le bureau des monuments historiques dans la nouvelle division des services d'architecture du sous-secrétariat d’État aux Beaux-Arts. |
1909 | Décret du 17 mai 1909 relatif à l'organisation de la Commission des monuments historiques : trois sections sont établies : monuments historiques proprement dits (20 membres), monuments préhistoriques (15 membres), antiquités et objets d'art (10 membres). |
1913 | Tirant les conséquences des défauts de la loi de 1887 et des effets de la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État, un nouveau projet, en gestation dès 1907 au sous-secrétariat d’État aux Beaux-Arts, est présenté à la Chambre des députés le 11novembre 1910 par Aristide Briand, président du Conseil, ministre de l'Intérieur et des Cultes (1862-1932) et Maurice Faure, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (1850-1919). Les principales innovations sont les suivantes :
Au cours du XXe siècle, la loi de 1913, insérée depuis 2004 dans le Code du patrimoine (Livre VI) a été amendée et complétée à plusieurs reprises mais demeure aujourd’hui le fondement du système d’intervention de l’État pour la protection et la sauvegarde des monuments historiques. D’autres dispositifs ont ensuite permis une prise en compte plus large du patrimoine. |
1924 | Décret du 18 mars 1924, règlement d'administration publique pris pour l’application de la loi du 31 décembre 1913. |
1927 | Loi du 23 juillet 1927 modifiant la loi de 1913. Outre l'institution d'un régime de l'inventaire supplémentaire, cette loi étend les critères d’inscription des édifices : l’intérêt d’art ou d’histoire suffisant remplace l’intérêt archéologique suffisant. |
1943 | Loi n° 92 du 25 février 1943 modifiant la loi de 1913 instituant une autorisation pour les travaux sur les immeubles situés dans le champ de visibilité des monuments historiques. |
1948 | Loi de finances du 21 décembre 1948 qui institue les premières conservations régionales des bâtiments de France. |
1962 | Loi n° 62-903 du 4 août 1962 complétant la législation sur la protection du patrimoine historique et esthétique de la France et tendant à faciliter la restauration immobilière dite Loi « Malraux » sur les secteurs sauvegardés et la restauration immobilière. |
1966 | Loi n° 66-1042 du 30 décembre 1966 modifiant la loi du 31 décembre 1913 qui précise les règles d'indemnisation et institue la procédure de travaux d'office. |
1970 | Loi n° 70-1219 du 23 décembre 1970 modifiant et complétant la loi de 1913 : cette loi institue l’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques pour les objets mobiliers qui présentent un intérêt au point de vue de l’histoire, de l’art, de la science ou de la technique et appartiennent à des collectivités publiques (le critère de l'intérêt technique est ajouté à cette occasion). La décision sur cette inscription est déconcentrée au préfet de département, qui doit recueillir préalablement l’avis d’une commission départementale des objets mobiliers. |
1980 | Loi n° 80- 532 du 15 juillet 1980 relative à la protection des collections publiques contre les actes de malveillance permettant aux conservateurs assermentés de dresser procès-verbal en cas de dégradations des objets protégés (actualisation du code pénal de 1810, codifiée en 2004 dans le Livre I du code du Patrimoine). |
1983 | Loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État : cette loi institue notamment des zones de protection du patrimoine architectural et urbain (ZPPAU). Ces zones deviennent en 1993 les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et des AVAP en 2010. |
1984 | Décret n° 84-1006 du 15 novembre 1984 modifiant la loi de 1913 et le décret du 18 mars 1984: ce décret déconcentre au préfet de région la décision sur l’inscription à l’inventaire supplémentaire des immeubles, qui doit être prise après l’avis d’une commission régionale du patrimoine historique, archéologique et ethnologique (COREPHAE). La circulaire d'application est en date du 24 janvier 1985. |
1985 | Circulaire n° 63150 du 5 août 1985 relative à l'organisation des études et travaux sur les monuments historiques classés : réforme des études préalables et précisions sur la documentation des travaux. |
1988 | Loi-programme n°88-12 du 5 janvier 1988 relative au patrimoine monumental (1988 - 1992) |
1993 | Loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages et modifiant certaines dispositions législatives en matière d'enquêtes publiques : les plans d’occupation des sols doivent «7° Identifier et délimiter les quartiers, rues, monuments, sites, éléments de paysage et secteurs à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs d’ordre esthétique, historique ou écologique et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur protection» (article L 123-1 7° du code de l'urbanisme) |
1997 | Loi n° 97-179 du 28 février 1997 relative à l’instruction des autorisations de travaux dans le champ de visibilité des édifices classés ou inscrits et dans les secteurs sauvegardés. La commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) se substitue à la commission régionale du patrimoine historique, archéologique et ethnologique et au collège régional du patrimoine et des sites. L’organisation et le fonctionnement de cette CRPS sont fixés par le décret n° 99-78 du 5 février 1999 (codifié en 2011). |
2004 | Février 2004 : parution du code du Patrimoine. Le livre VI intègre la loi de 1913 relative aux monuments historiques et aux espaces protégés. |
2005 | Ordonnance n° 2005-1128 du 8 septembre 2005 relative aux monuments historiques et aux espaces protégés. La réforme du droit des monuments historiques est engagée. |
2007 | Décret général n°2007-487 du 30 mars 2007 relatif aux monuments historiques et aux zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (codifié en 2011). |
2011 | Décret n° 2011-574 du 24 mai 2011 relatif à la partie réglementaire du Code du patrimoine (Livres I à VI). |
2013 |
A suivre.... |