Le cas de deux lieux en cours de patrimonialisation : la prison Montluc (Lyon) et le centre de rétention d’Arenc (Marseille).

Alain Battegay, Samia Chabani, Ed Naylor, Marie-Thérèse Tetu.

Rapport de recherche - Avril 2014 - 34 p.+ 230 p. (annexes)

Visuel 2 Lieux à mémoires multiples

Ce projet de recherche est parti du constat de la dissociation et du contraste entre les propositions des lieux de mémoires dédiés à la Résistance et à la Seconde Guerre mondiale, et les actions et scènes mémorielles dédiées à l’immigration. Il a été conduit autour d’un canevas commun de préoccupations interrogeant les formes actuelles de patrimonialisation de deux lieux d’enfermement à histoires et à mémoires multiples ainsi que leurs devenirs patrimoniaux :

‐ la prison Montluc à Lyon qui porte les traces d’une pluralité d’histoires et de mémoires alors que sa transformation en Mémorial, en 2008-2010 et jusqu’à ce jour, s’est opérée quasi exclusivement autour d’un seul fragment de son histoire, le moment où la prison était allemande (1943-44) ;

- sur le port de Marseille, le centre de rétention d’Arenc, aujourd’hui disparu, dont seules les archives (notamment celles qui ont été récemment versées aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône) et les matériaux d’histoire orale permettent de restituer la mémoire.

Dans la mise en œuvre de ce projet multi-situé et multi-dimensionné, l'équipe de recherche a mené de front différentes activités :

- des activités d’enquêtes proprement dites sur l’histoire et les mémoires de chacun de ces deux lieux et sur l’histoire de leur patrimonialisation,

- des activités de mise en discussion et de problématisation de la démarche et de ses résultats partiels sous des angles particuliers.

Visuel 1 Lieux à mémoires multiples

Ces deux registres de l’enquête ont été menés en coordination entre les différents chercheurs du projet et ont permis de donner du contenu à la collaboration entre le Lames (laboratoire de recherche) et l’association Ancrages, en associant des professionnels des institutions patrimoniales. Une série de rencontres ont eu lieu dont certaines ont été d’exposition et de mise en discussion des travaux engagés et de leurs orientations devant des publics de chercheurs, d’universitaires, de professionnels du patrimoine et de l’action culturelle, d’enseignants, d’étudiants, d’acteurs associatifs.

Cette recherche a été portée par trois laboratoires (Lames, Aix-en-Provence, coordinateur scientifique ; Centre Max Weber, Lyon ; Urmis, Nice), et par l'association Ancrages (Marseille).

Elle a été soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre de l'appel à projets 2011 Pratiques interculturelles dans les institutions patrimoniales.