A la suite de l’avis favorable à la protection donné par la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA) Hauts-de-France, l’église Saint-Martin de Hardecourt-au-Bois dans la Somme a été inscrite au titre des Monuments Historiques.

Saint-Martin de Hardecourt-au-Bois est une nouvelle église de la Somme inscrite au titre des Monuments Historiques.

Une église construite par Dom Paul Bellot, moine-architecte

L’église Saint-Martin de Hardecourt-au-Bois est une commande de la baronne Denys Cochin au moine-architecte Dom Paul Bellot (1876-1944), en souvenir de son fils Augustin tombé en juillet 1916 à Hardecourt-aux-Bois. Architecte devenu moine bénédictin, dom Bellot est l’un des acteurs les plus importants dans le domaine de la construction religieuse de l’entre-deux-guerres. Il contribue au rapprochement de l’Eglise et de la société moderne. Né à Paris le 7 juin 1876 et mort à Québec le 5 juillet 1944, il est le fils aîné d’un architecte-vérificateur féru de Viollet-le-Duc. Dès 1893, il entre à l’atelier de Marcel Lambert, l’un des ateliers « libres » reconnus par l’Ecole des beaux-arts, où il est admis en 1894. En 1902, Paul Bellot renonce à une carrière d’architecte pour devenir moine bénédictin. Il meurt en 1944 au Canada où il fonde une école et un style le « dombellotisme ».

Le plan de Saint-Martin de Hardecourt obéit à une simplification et une réinterprétation du plan cruciforme afin de réduire le plus possible la distance entre l’autel et l’assemblée : réduction du déambulatoire, élargissement de la nef avec absence de bas-côtés et réduction de l’espace du chœur. D’apparence et de proportions modestes, le plan de l’église Saint-Martin présente le profil d’une église rurale traditionnelle.

Dom Bellot utilisa à Hardecourt, comme il le faisait généralement sur les autres chantiers, de la brique provenant de Coopieters-Zandwoorde, près d’Ostende, et de Campagne-lès-Wardrecques, dans le Pas-de-Calais, régions qui lui étaient familières. Il utilise à Hardecourt les fameux arcs paraboliques ou arcs « en chaînette » qu’il a dessinés pour la première fois pour l’abbatiale Saint-Paul d’Oosterhout, près de Bréda (1906-1920) aux Pays-Bas et qui sont devenus sa marque de fabrique.

La procédure de protection

La demande de protection au titre des Monuments Historiques d'un monument est formulée par des propriétaires publics ou privés. La protection des immeubles intervient après avis consultatif de la CRPA et prend effet après signature des arrêtés par le préfet de région. Les immeubles inscrits au titre des monuments historiques, en raison de leur intérêt historique, artistique et architectural, font l'objet de dispositions particulières pour leur conservation afin que toutes les interventions d'entretien, de réparation, de restauration ou de modification puissent être effectuées en maintenant l'intérêt culturel qui a justifié leur protection. Les monuments protégés bénéficient d'un suivi par la Conservation régionale des Monuments historiques (DRAC).