L'École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille (école doctorale SHS) accueille 15 mai au 10 juin l’exposition « Les coupoles remarquables en béton translucide ».

Dans le cadre de son doctorat réalisé au Laboratoire LACTH de l'École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille (école doctorale SHS), Yassine KEBIR présente « Les coupoles remarquables en béton translucide », une exposition visible à l'ENSAPL du 15 mai au 10 uin de 09h00 à 17h00.

« Dans les contextes de l'entre deux-guerres et de la reconstruction, le procédé Béton Translucide s'est révélé être une alternative économique et une solution architecturale dans la quête de la lumière dans des gabarits anachroniques. Le béton, matériau moderne qui se substitue à la pierre de taille, le verre et sa capacité à reprendre les efforts de traction, forment un amalgame homogène et monolithique.

En France un premier brevet est déposé en 1909 par Gustave Joachim. Cet ingénieur s'est saisi des techniques de confection du béton pour élargir l'usage de ce procédé au bâtiment. Mais c'est à partir de 1855 que l'industriel Thaddeus Hyatt entreprit de noyer dans un amalgame de ciment des pavés ronds en verre. Depuis cette époque, l'évolution des modes de confection des ciments armés et des verres n'a cessé d'améliorer ce matériau composite. L'incidence des ciments Vicat, du béton armé de Coignet et des systèmes Hennebique et Cottancin, a en effet permis l'émergence, le long du XIXe siècle d'un nouveau béton. Un autre corps de métier vit le jour à l'aube de la première exposition universelle de 1900, celui des constructeurs poseurs de verre, des glaceries anciennes qui vont progressivement réadapter leurs machines, qui jusque-là, produisaient de la cristallerie et de la miroiterie à la faveur de produits manufacturés, résistants et surtout d'apparat.

Dans un premier temps, le béton translucide va prendre place dans les équipements publics et privés. Une orientation qui sera motivée par l'assurance d'une viabilité économique pour le constructeur. Ainsi, les établissements Dindeleux, Divorne ou le Forestier garniront les halls des banques, des gares, des piscines et autres bâtiments publics, de voûtes et de marquises rivalisant par le chatoiement des verres et par la rigueur démonstrative des poutraisons en béton.

Ce patrimoine architectural, rendu banal par une large diffusion jusque dans les années 1960, nous renvoie à ses premières distinctions et récompenses lors de l'exposition internationale des arts du travail de 1912 et celle des arts décoratifs de 1925. Il n'en reste pas moins que sa persistance dans le temps et dans le paysage des centres villes doit nous interpeller sur sa qualité, sa vocation et les enjeux liés à sa valeur patrimoniale. Cette exposition vous invite à porter un regard critique sur ce patrimoine, à travers les maquettes de plusieurs coupoles en béton translucide accompagnées de leurs pavés et briques de verre ».

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