59 professionnels venus du Centre-Val de Loire mais également des Pays-de-la-Loire et de la Nouvelle Aquitaine ont participé à cette journée d'échange.

Cette journée s'inscrit dans le cadre du cycle de rencontres Quelle stratégie muséale en Centre Val de Loire ?  initié à Châteauroux le 7 mars dernier.

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Organisée par la Direction régionale des affaires culturelles du Centre-Val de Loire, avec l'aide de la Communauté de communes Chinon Vienne et Loire, cette rencontre à l'écomusée du Véron a permis d'échanger autour de plusieurs problématiques lors de deux tables-rondes et de quatre ateliers :

- Qu'est-ce qu'un territoire ?

Il s'agit d'une notion polysémique basée en réalité sur la perception individuelle - et non administrative -. Pour cette raison, il est malaisé de la définir. Elle ne doit cependant pas enfermer les projets dans une logique identitaire. L'Histoire se vit toujours au présent. "D'où vient-on ?", "qui est-on ?" et "où va-t-on ?" sont des questionnements éthiques qui à chaque époque ont témoigné d'une quête de sens de l'humanité face à son destin. Amplifiée par la dématérialisation informatique, la mondialisation des échanges pose de nouveaux enjeux de stratégie aux acteurs patrimoniaux. Comment déterritorialiser les objets de patrimoine tout en densifiant leur relation aux visiteurs ?
 

- Musées, villes et pays d’art et d’histoire : quelle synergie ? Dialogue entre les centres d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) et les musées d’histoire.
La distinction entre ces deux catégories d'équipement est aujourd'hui floue : face à la crise économique et à la demande sociale de services globalisés se dessinent des stratégies de mutualisation par la fusion des locaux et des équipes sur un seul site.
 

- Valoriser la relation Homme-Nature dans les parcs naturels régionaux, le cas de la Brenne et de Loire Anjou Touraine

La construction en 1957 de la centrale nucléaire EDF dans le Véron a bouleversé le rapport aux pratiques agricoles et au paysage bocager entre Vienne et Loire. La Brenne est une zone humide d'importance mondiale largement anthropisée et dans laquelle un château et son mobilier - symptomatiques d'une sociabilité bourgeoise entre 1850 et 1950 - s'inscrivent en singularité. Entre amnésie et revendication, quel enjeu stratégique doit poursuivre un équipement patrimonial en milieu rural ? La prise de conscience d'un patrimoine inclusif, distinct d'une logique d'équipement structurant en milieu urbain, peut s'effectuer par la co-construction d'une mémoire commune.
 

- Les maisons des illustres sont-elles des musées comme les autres ? 
Du document à l'art de vivre, le patrimoine se dématérialise. Immatériel, il constitue un bien commun qui induit une patrimonialisation d'ensemble, et non pièce à pièce comme cela est le cas pour les musées d'objets. Le territoire affectif constitue un rapport original à l'intimité d'une personne et doit s'incarner par un projet stratégique centré sur un rapport étroit entre le visiteur et l'illustre (poète, homme politique, musicien etc). Le projet culturel de l'établissement est dans ce cas primordial (original, sincère, émouvant).
 

- Vallée des peintres, entre Berry et Limousin, un projet de territoire inter-régional

Grâce au regard des artistes (collections constituées, résidence de création), le rapport au paysage peut s'incarner dans un projet de développement tant éducatif  qu'économique.Sans nostalgie, il peut constituer une balise temporelle permettant de prendre conscience des choix sociétaux qui ont structuré notre environnement quotidien. Dans ce cas, la patrimonialisation du regard sur le territoire est un acte citoyen.

La mascotte de l'écomusée, très attentive aux échanges...

 

- Raconter l'histoire ouvrière, le cas de Vierzon et d'Argenton-sur-Creuse

Célèbre pour ses magnifiques châteaux et son fleuve ligérien, la région Centre-Val de Loire témoigne pourtant d'une histoire moins connue, plus sociale et mondialisée : la production textile, de céramiques, de machines agricoles ou ferroviaires. Suite à la crise économique à la fin des Trente Glorieuses, les lieux de production sont devenus des espaces de paroles contrastées où la résilience est désormais étudiée par le musée et l'université dans le cadre d'enquêtes-collectes de paroles et d'images. Au-delà des objets qui constituent traditionnellement une collection commune, se dessine une histoire sensible qui densifie le rapport au réel, guetté par la dématérialisation et l'homogénéisation.

Pour exemple le film "5 à 7 points au centimètre. Mémoires de l'industrie de la chemiserie à Argenton-sur-Creuse.", mis en ligne sur la plateforme Canal-U. Ce film a été réalisé à partir d'extraits issus des témoignages recueillis dans le cadre de la recherche VIVAMEMORI. La recherche VIVAMEMORI a bénéficié du financement de la Région Centre-Val de Loire complété par celui de la DRAC Centre-Val de Loire, de la Communauté de Communes d'Éguzon-Argenton-Vallée de la Creuse, de la ville de Vierzon, ainsi que du Syndicat mixte du Pays Loire Val d'Aubois.

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Cette journée s'est poursuivie par la visite de l’exposition "Constellation Capricorne" (label national Culture près de chez vous – Catalogue des désirs 2019)

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Les rencontres à venir :

- Eure-et-Loir : la ville de Chartres accueillera la rencontre Le musée, acteur de la société le 17 octobre 2019 à la médiathèque L’Apostrophe

- Loir-et-Cher : la ville de Blois accueillera la rencontre Les musées-monde / musées mixtes le 5 novembre 2019 au château-musée des beaux-arts

- Loiret : la ville de Pithiviers accueillera la synthèse régionale des pôles de référence (collections, publics) le 12 décembre 2019 au Théâtre du Donjon