Après 7 ans de travaux, le muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement (MOBE) ouvre enfin ses portes. La réussite de ce triple chantier (architecture, muséographie, collections) consiste à immerger les visiteurs dans l’extraordinaire complexité de notre écosystème par un parcours de visite à la fois exigeant, accessible et élégant. En sus de leur restauration, l’informatisation en cours des 435 000 spécimens est un défi brillamment relevé afin de diffuser largement ces trésors nationaux.
Un ambitieux équipement de culture scientifique et technique en Centre-Val de Loire
La région bénéfice d’un important réseau d’équipements dédiés aux collections naturalistes. L’association ReMUCE créée le 6 avril 1999 regroupe les 5 muséums en Centre Val de Loire (Orléans, Blois, Tours, Bourges, Chartres).
Située sur la Loire classée Patrimoine mondial UNESCO, la ville d’Orléans a l’ambition de porter ce muséum au niveau international :
- création d’un outil d’éducation innovant à l’environnement et à la biodiversité associant les professionnels, les habitants et les touristes
- rénovation urbaine dans le quartier des deux gares (SNCF et routière) en soignant la façade « double peau » grâce à la culture végétale, participation du FRAC Centre-Val de Loire au jury de recrutement du maître d’ouvrage
- attractivité du territoire régional (plateforme d’interprétation du patrimoine naturel de la Loire)
- renforcement du service public (accessibilité universelle)
- soutien à la recherche et à la valorisation du patrimoine scientifique et technique (sciences du vivant, minéralogie, paléontologie)
Soucieux de la qualité architecturale et du développement durable, cet outil d’éducation et de recherche est placé sous la double tutelle du ministère de la Culture et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Il ambitionne de devenir un centre de ressources incontournable pour une meilleure compréhension et protection de l’écosystème ligérien.
Une rénovation architecturale et muséographique soutenue par l’Etat
Les travaux de restructuration et de réhabilitation du muséum s’inscrivent dans une politique nationale de soutien à la modernisation des équipements muséaux. Ils ont été soutenus par l’État à hauteur de 815 000 € soit 5,35% de la dépense évaluée HT. Ce taux s’explique en raison de la procédure de marché de réalisation, entretien et maintenance (REM) choisie par la ville. Ce projet a été sélectionné en raison de la richesse de sa collection et la qualité de sa démarche scientifique et pédagogique.
Une collection de 435 000 spécimens, restaurée et informatisée
La municipalité s’est engagée dans un vaste programme de modernisation pour son muséum créé en 1823, fermé en août 2015 et renommé MOBE en 2017.
Outre l’architecture et la muséographie, l’ambition du projet inclut le chantier des collections démarré en 2017 (récolement, constat d’état, reconditionnement, restauration, remise aux normes des réserves) et la stratégie numérique avec le versement progressif des notices dans la base e-RecolNat coordonnée par le muséum national d’histoire naturelle.
Le chantier des collections a été soutenu par le Fond régional pour la restauration des collections muséales (FRAR Etat-Région) dont la part Etat s’est élevée à 76 866 €. L’informatisation des collections et la mise en ligne des notices sur la base réglementaire a bénéficié du soutien de l’Etat (81 150 € dont 65 000 € par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation MESRI).
Le 4 Tiers : tiers-lieu, espace de vie citoyen
Les musées ont un grand rôle à jouer pour partager la connaissance scientifique sur la biodiversité régionale. Le MOBE innove avec un espace collaboratif au quatrième étage dédié à l’accueil des partenaires associatifs. Sa rénovation complète va lui permettre de mener à bien cette mission citoyenne avec un parcours inclusif et une programmation co-construite.
Les enjeux d’un patrimoine pour tous
Pendant le chantier, le musée a proposé une programmation hors-les-murs tel que Cyclo’Sciences allant à la rencontre des familles dans les parcs et sur les bords de la Loire. La crise sanitaire à partir du 17 mars 2020 a ralenti le calendrier des travaux mais a également permis à l’équipe d’adapter l’offre aux attentes sociales face aux enjeux de l’anthropocène.