Le prochain chantier de restauration du bras sud du transept de la cathédrale de Chartres a été précédé, le 1er juillet dernier, par la dépose d’un imposant tableau de 3,80 m par 3,60 (avec cadre) représentant la Transfiguration.

Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 29 janvier 1982, cette huile sur toile datée du XVIIe siècle pourrait provenir du couvent Jacobins de Chartres d’où il aurait été transporté à la cathédrale en 1791. Il s’agit d’une copie interprétée du célèbre et dernier tableau exécuté par Raphaël en 1520 pour le cardinal Jules de Médicis et aujourd’hui conservé à la Pinacothèque vaticane (Inv. 40333). Le tableau comporte deux parties narratives distinctes. Le haut de la composition représente la Transfiguration, épisode de la vie du Christ tel qu’il est décrit dans le Nouveau Testament, Evangile selon saint Matthieu (Mt 17, 1-13). Le premier plan du tableau annonce l’épisode suivant de la vie du Christ, la Guérison d’un épileptique (Mt 17, 14-21).

 

L’intervention s’est déroulée en trois temps, sous l’œil attentif de Line Spinnler, technicienne des bâtiments de France et d’Irène Jourd’heuil, conservatrice des monuments historiques.

En début de matinée, des échafaudages ont été montés par l’entreprise Bovis, spécialisée dans la manutention des œuvres d’art, afin d’atteindre le tableau situé à 11 mètres de hauteur sous la rose sud.

 

 

 

Elodie Delaruelle, conservatrice-restauratrice de tableaux en charge d’accompagner les opérations de dépose, a alors pu accéder au tableau et réaliser un premier examen rapide destiné à vérifier l’état sanitaire de la peinture et à consolider quelques zones fragilisées. Enfin, le tableau a été décroché et placé en sécurité au transept nord.

Le lendemain, elle a été rejointe par une équipe de restaurateurs composée de Lucia Tranchino et Jean Joyerot (peinture) ainsi que de Maxime Seigneury (cadre). Après un constat d’état approfondi de l’œuvre, le tableau a été démonté de son cadre puis de son châssis, il a ensuite été roulé en vue de son transport et de son stockage le temps du chantier intérieur de la cathédrale.

Ce temps sera mis à profit pour entreprendre une intervention de conservation-restauration fondamentale sur l’œuvre, malgré la restauration menée au début des années 1990. Le tableau nécessite en particulier une reprise du dernier rentoilage qui présente des cloques, on cherchera également à améliorer la planéité de la couche picturale de même que l’état de présentation actuellement insatisfaisant, le cadre sera lui aussi dépoussiéré et restauré. A la fin du chantier de restauration intérieure du bras sud du transept (14 mois prévisionnels), la Transfiguration transfigurée retrouvera ainsi sa place sous la rose sud, pour le plus grand plaisir des visiteurs de la cathédrale et des paroissiens.