En 2019, en Auvergne-Rhône-Alpes, 51 immeubles ont été protégés au titre des monuments historiques, dont des monuments aux morts.
23.Salles-Arbuisssonnas-en-Beaujolais (Rhône) : cloître et autres éléments de l'ancien prieuré des dames chanoinesses ; ancienne maison de chanoinesse...
Le cloître et autres éléments de l'ancien prieuré des dames chanoinesses.
- XIVe-XVe siècles et aménagements ultérieurs -
Inscription monument historique : le 24/09/2019 du cloître du prieuré en totalité avec la salle capitulaire et l'ancien parloir (parcelle n°171), de la cour non cadastrée et des murs l'entourant (parcelles n°168 et n°133) ainsi que la maison formant l'angle sud-est dudit cloître qui le prolonge et qui inclut les restes de la tour des archives (parcelles n°170 et n°169)
© J.BOULON DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
L'ancienne maison de chanoinesse du prieuré (actuelle mairie)
Inscription monument historique : le 06/09/2019 de l'ancienne maison de chanoinesse-prieure.
© J.BOULON DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Le prieuré de Salles en Beaujolais fut créé conjointement pas les sires de Beaujeu et par l'abbaye de Cluny qui gérait l'institution. C'est à Grelonges, sur un îlot instable de la Saône que furent installées douze sœurs, orphelines de la troisième croisade.
En 1300, elles quittent cette première fondation, victimes d'inondations pour s'installer à Salles où avait été créé un petit prieuré de moines clunisiens. Cette fondation est accompagnée de la présence d'un sacristain et d'un prieur, mandatés par l'abbé de Cluny. Le couvent prend une certaine importance car fortement doté par la famille de Beaujeu, il reçoit également les prébendes et revenus apportés par des jeunes filles ou veuves nobles qui n'ont pas ou plus de situation.
Durant la période moderne, les règles strictes liées à la clôture disparaissent et les revenus ou biens en nature versés sont livrés au couvent directement à ces dames. Les laïcs sont autorisés à pénétrer dans le couvent. La situation se gâte au 17e siècle car le prieur semble exclu de tout droit de regard sur des sommes gérées auparavant par ses prédécesseurs. Les sœurs, devenues chanoinesses, obtiennent gain de cause dans ce bras de fer mais acceptent un retour à certaines règles de base dans le fonctionnement dans ce qui ressemble de moins en moins à un couvent.
A la fin du 18e siècle, des travaux d'embellissement de l'église et des bâtiments sont entrepris avec des moyens importants. Les dames chanoinesses obtiennent de quitter l'obédience de Cluny pour être sous l'autorité pour le moins relâchée de l'archevêque de Lyon. La vie correspond à un centre de villégiature où l'on tient maison et où l'on peut recevoir même des hommes de sa famille et seules certaines prières sont obligatoires.
L'architecte Desarnod est sollicité à partir de 1777 par la prieure pour changer radicalement l'aspect du couvent et le transformer en composition néoclassique ouverte sur une vaste cour et close à la manière d'un château ou d'une institution publique. Le projet débute avec la construction des maisons des chanoinesses et s'arrête avant la Révolution, épargnant ainsi l'église médiévale de la démolition prévue.