Vendredi 22 octobre a été inauguré le monument sépulcral de Monseigneur Van der Burch situé dans la cathédrale de Cambrai à l’occasion d’une visite de territoire de Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France.

François-Xavier Villain, maire de Cambrai, Président de la Communauté d’agglomération de Cambrai a accueilli vendredi 22 octobre Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France à l’hôtel de ville de Cambrai. Après des échanges sur les projets de la ville de Cambrai et de la Communauté d’agglomération de Cambrai a été inauguré le monument sépulcral de Monseigneur Van der Burch déposé dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale Notre-Dame-de-Grâce en présence de Jean-Pierre Roquet, président des Amis du Musée, Nicolas Delnatte de la Caisse d'Epargne des Hauts-de-France et Monseigneur Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai.  Cette visite de territoire a également permis de découvrir le Labo, équipement modèle en matière de lecture publique, de culture scientifique et de patrimoine.

Les étapes de l’installation du monument sépulcral de Monseigneur Van der Burch

La Conservation régionale des monuments historiques et l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine du Nord, services de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Hauts-de-France ont accompagné scientifiquement et techniquement le projet tout au long de sa mise en œuvre.

Afin de permettre l’installation du monument sépulcral de Monseigneur Van der Burch, la DRAC Hauts-de-France s’est engagée dès 2015 à assurer les travaux de restauration de la chapelle Saint-Anne de la cathédrale de Cambrai pour un montant de 70 000 €. Ces travaux réceptionnés en 2016 ont également été complétés par des travaux d’éclairage. En juin 2019, la Drac a contractualisé un marché avec un plasticien « lumière » chargé d'accompagner la mise en valeur de l'installation du cénotaphe pour un montant total de 4 680 €.

Porté par le maitre d’œuvre Thomas Gaudig, le chantier de remontage du tombeau a débuté au printemps 2021 pour s’achever en septembre peu avant les Journées européennes du patrimoine. Basé sur des sources écrites ne permettant pas une reconstitution fidèle et précise, il a été réalisé par la restauratrice Amélie Méthivier. Les éléments architecturés lacunaires (cornes d'abondance, coquilles à volutes, etc.) ont été traités en trompe l’œil par la restauratrice Nathalie Pruha.

Dans le cadre d’une convention signée entre la Drac et la ville de Cambrai, propriétaire du tombeau, il a été déposé à la cathédrale de Cambrai.
 

L’histoire du tombeau

Le tombeau remonté en 2021 dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale de Cambrai rappelle la mémoire de François Van der Burch, archevêque de Cambrai de 1616 à 1644. Son tombeau, commandé au sculpteur Louis Le Doulx (Mons, 1616 - Mons 1667) avait été élevé à l’origine dans la chapelle Saint-Ignace de la chapelle des Jésuites de Mons en 1652. En 1779, l’église des Jésuites de Mons étant menacée de destruction, Monseigneur de Rosset de Fleury, archevêque de Cambrai, projeta son transfert dans la cathédrale où il fut remonté dans la chapelle Saint-Jean (bras nord du transept).

L’état d’origine est connu par un dessin de Jean-François Deloffre exécuté en 1781. Il s’agissait d’un tombeau architecturé : la partie inférieure était composée de la cuve surmontée du gisant. Deux colonnes à chapiteaux corinthiens encadraient un cartouche contenant l’épitaphe du défunt, inscrit dans un cadre mouluré orné de têtes d'ange. Les colonnes étaient flanquées de deux sculptures représentant l’Espérance et la Charité. L’entablement était surmonté d’un fronton curviligne interrompu en son centre par une niche ornée des armes de l’archevêque. De nombreux éléments décoratifs complétaient l'ornementation : putti, pots-à-feu, volutes, coquilles, cornes d'abondance…

En 1793, les tombeaux de la cathédrale furent profanés, l'édifice saisi, vendu puis détruit. En 1811, les restes de l'archevêque furent transférés dans la chapelle de la fondation Van der Burch (ancienne maison Sainte-Agnès que l'archevêque avait fondée en 1627). En 1845, l'architecte diocésain André de Baralle y reconstitua une partie du tombeau, en plaçant dans une niche le gisant encadré de l'Espérance et de la Charité, l'arcade étant surmontée des armes de l'archevêque. Les éléments décoratifs furent conservés au musée. Après la destruction de la fondation Van der Burch en 1918, le tombeau fut remis en place par l'architecte Fernand Garet dans la chapelle restaurée. Un nouvel incendie ravagea l'édifice en 1983. Les trois sculptures furent alors transférées au musée municipal. Lors de la rénovation de ce dernier dans les années 1990, les pièces du tombeau conservées, composées du gisant de Mgr Van der Burch, des statues de l’Espérance et de la Charité et des nombreux éléments décoratifs, ont été déposées dans le bas-côté nord de la chapelle des Jésuites, où elles restèrent pendant de nombreuses années dans de très mauvaises conditions de conservation.

Grâce à l’initiative de Jean-Pierre Roquet, président des Amis du Musée, la Ville obtient en 2012 un mécénat de la Caisse d’Épargne Nord de France pour la restauration des sculptures. Jean Delivré a ainsi effectué en 2013-2014, l’étude, le relevé et le constat d’état de l’ensemble des éléments conservés ainsi que la restauration proprement dite, nettoyage, recollages et réintégration des petits éléments fragmentaires.

A la question de la restauration des œuvres fut corrélée celle de leur présentation et il a été décidé de remonter les éléments du tombeau de Monseigneur Van der Bursch dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale, en cohérence avec la désignation de la cathédrale comme lieu de sépulture des archevêques de Cambrai et à proximité du tombeau de Fénelon (chapelle axiale).