Le Musée Condé, Domaine de Chantilly accueille l’exposition « La Renaissance, XVIe siècle » du 24 mars au 2 juillet 2017 à dans le cadre du cycle des expositions d’art italien.

Forte de chefs-d’œuvre emblématiques de l’art de la Renaissance, la collection du duc d’Aumale et le site du château de Chantilly semblaient tout indiqués pour accueillir l’une des étapes marquantes du cycle des expositions d’art italien.

Le XVIe siècle italien en particulier est incarné, dans l’exposition, par quelques-uns des plus grands noms de l’histoire de la peinture  occidentale – Raphaël (le musée Condé rassemble trois de ses plus belles compositions ), Titien, Sebastiano del Piombo, Salviati, Tintoret ou Véronèse – et offre un large panorama sur les différentes écoles de la péninsule. On pourra apprécier notamment la diversité des courants illustrés, ainsi que la variété des supports et des matériaux – panneaux de bois, toile, cuivre – qui reflètent le haut degré de sophistication de l’art italien. 32 tableaux provenant de plusieurs musées de Picardie et d’une église de l’Oise seront confrontés à un choix de 24 tableaux de la collection de Chantilly à découvrir dans les salles du château.

Effet lumineux et chromatiques

L’école vénitienne est la mieux représentée et peut compter sur des œuvres aussi notables que l’Ecce Homo (Chantilly) de Titien (vers 1490-1576), Le Mariage mystique de sainte Catherine (La Fère) de Girolamo da Santacroce (vers 1480/85-1556), le Baptême du Christ (Chaalis) de Jacopo Palma le Jeune (1544-1628), ou la Suzanne au bain (Amiens) de Ludowijk Toeput dit Pozzoserrato

(vers 1550-1604). À cela s’ajoute une splendide succession de portraits dont le couple Agliardi (Chantilly) peint par Giovanni Battista Moroni (1520-1578). Ces tableaux montrent l’importance accordée aux effets lumineux et chromatiques dans une école qui influença l’Europe toute entière et fut collectionnée par les princes et les rois français entre autres.

Accordant plus d’importance à la ligne et au dessin, l’école florentine fut promue au rang de modèle par l’historien d’art Giorgio Vasari au milieu du siècle. Ce dernier était par ailleurs l’un des grands représentants du Maniérisme, un courant artistique et intellectuel dont les

protagonistes se revendiquaient de Raphaël ou de Michel-Ange, mouvement qui se répandit dans l’Italie toute entière, puis en Europe. Dans ce domaine, les musées de Picardie offrent de beaux exemples de portraits aux regards intenses et à la gestuelle élaborée – Alessandro Allori (1535-1607), Portrait de jeune homme (Laon) ; Carlo Portelli (1510-1574), Portrait d’homme (Chaalis).
On trouve également de belles allégories – Atelier de Francesco Salviati (1510-1563), Charité (La Fère) – etplusieurs scènes inspirées de la mythologie romaine – Andrea Schiavone (vers 1510-1563), Diane et Callisto (Amiens) ; Girolamo Bedoli (1500-1569), Sommeil de Cupidon (Chantilly) ; Simone Peterzano (vers 1540-1596), Vénus et Cupidon (à voir sur place à Chaalis).

Parmi les artistes originaires d’Emilie-Romagne, signalons Francesco Raibolini dit Francia (1447- 1517) dont la Vierge à l’enfant (Chaalis) illustre parfaitement la grâce et l’équilibre de son art. Originaire de Ferrare, Ippolitto Scarsella dit Scarsel lino (1550-1620) est quant à lui l’un des plus brillants peintres de sa génération  : son Combat de Jacob et l’Ange (Compiègne, château) est saisissant tant du point de vue chromatique que formel.

Enfin, les musées picards se distinguent aussi par la présence d’œuvres d’artistes féminines originaires du nord de l’Italie et actives dans les plus grandes cours européennes : Lavinia Fontana (1552-1614) et Sofonisba Anguissola (vers 1532-1625). Le musée Vivenel de Compiègne possède un superbe tableau d’autel de la première : La Présentation au temple. La maîtrise technique de l’artiste est exemplaire et en fait l’une des meilleures protagonistes du maniérisme européen. Le ravissant Autoportrait de la seconde est, quant à lui, un produit typique de celle qui fut portraitiste à la cour d’Espagne.

Ce riche panorama sera complété par d’importantes découvertes effectuées grâce aux investigations des spécialistes de la Renaissance italienne. Seront ainsi présentés un petit panneau de dévotion mettant en scène le Martyre de saint Sébastien (in sitù, Crépy-en-Valois), attribué récemment à Bartolomeo Ramenghi, dit Bagnacavallo (1484-1542), ainsi qu’une Annonciation (La Fère), rendue à Simone Peterzano, le maître du Caravage formé dans l’atelier de Titien à Venise.

Informations pratiques

Château de Chantilly

60500 Chantilly

03 44 27 31 80