A l’occasion de travaux d’aménagement, avenue de la Rive à Publier (Haute-Savoie) des ossements humains ont été découverts en février 2023.
Retour sur les découvertes :
1er février 2023 : première découverte d’ossements humains lors de travaux en cours du réaménagement de la RD1005 à hauteur du 1099 avenue de la Rive à Publier (Haute-Savoie). Le commissariat de Thonon-les-Bains s’est fait le relais de la mairie de Publier pour transmettre l’information. Le creusement réalisé a été rapidement rebouché.
13 février 2023 : deuxième découverte d’ossements humains à une trentaine de mètres de la précédente. L’information est transmise à la
Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes
- service régional de l'archéologie. Le secteur est aussitôt sécurisé, une réunion est organisée le 15 février.
Au regard de ces deux signalements, de l’état des connaissances archéologiques du secteur, des plans et coupes du projet, un protocole d’intervention de terrain est mis en place afin de vérifier la nature et le degré de conservation des vestiges archéologiques mis au jour.
Ainsi les 1er et 2 mars, un archéologue du service régional de l’archéologie conduit une opération sur une surface d’environ 40 m² où cinq inhumations sont mises au jour ; trois individus adultes et de deux jeunes individus selon les premières observations de terrain.
©DRAC Auvergne-Rhône-Alpes - service régional de l'archéologie
Les squelettes prélevés sont actuellement conservés dans un dépôt archéologique de l’Etat. Ces ossements doivent être inventoriés et conditionnés.
Des études biologiques pourront venir compléter les observations taphonomiques, c’est-à-dire des processus d’évolution ou de dégradation des vestiges enfouis dans le sol, réalisées sur le terrain. Elles permettraient également d’identifier des pathologies ayant touché les individus ou éventuellement la cause de leur décès.
Enfin, des datations au
Carbone 14
pourront être réalisées afin de préciser leur chronologie puisqu’aucun objet associé aux inhumations n’a été mis en évidence.
L’hypothèse actuelle de travail est qu’il s’agit d’individus ayant vécu au haut Moyen Âge. En effet, dans les années 1970, lorsque les HLM ont été construits, des inhumations avaient été découvertes, les rites funéraires identifiés et le mobilier archéologique associé aux défunts avaient permis de caractériser la chronologie.
C’est d’ailleurs cette découverte qui avait motivé la protection archéologique du secteur de la Rive en instituant une zone de présomption de prescriptions archéologiques impliquant la consultation des services de la DRAC-
service régional de l'archéologie
au préalable de la délivrance d’un permis d’aménagement du territoire.
Les travaux se poursuivent sur les secteurs situés en dehors du périmètre supposé du cimetière. La mise en place de conteneurs enterrés et la réfection de la chaussée autour de la « Résidence de la Rive » pourraient cependant mettre en péril d’autres inhumations et devront motiver la mise en place de fouilles d’archéologie préventive.
Contrôle scientifique : DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Service régional de l’archéologie
crédits photos : ©DRAC Auvergne-Rhône-Alpes - service régional de l'archéologie