Les protections au titre des monuments historiques 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes - 3eme trimestre
8.Thiers (Puy-de-Dôme) : hôtel Nevreze
L'hôtel de Nevreze constitue un exemple intéressant de maison de marchand thiernoise et conserve des décors intérieurs remarquables.
- 16e-17e siècles -
inscription au titre des monuments historiques le 1er octobre 2021 de l'hôtel Nevreze en totalité avec sa cour privative et son jardin ainsi que ses cheminées, toiles peintes et tapisseries enchâssées.
© C.RAFLIN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Construit au XVIᵉ siècle, aménagé et légèrement agrandi au XVIIIᵉ siècle, cet immeuble est une maison de commerçants thiernois, possédée et transmise par alliance à plusieurs familles de marchands-bourgeois. Ceux-ci entreposaient et vendaient en France et à l’étranger différentes denrées produites à Thiers ou dans la région, qu’ils expédiaient par voie terrestre ou fluviale. Comme les autres hôtels nobles et bourgeois de ce quartier, il se distingue du bâti à pans de bois du quartier médiéval par sa structure en pierre et ses vastes proportions.
Sans façade sur rue, il est disposé entre une cour intérieure accessible par un passage, et un jardin dominant la pente. Sur la cour, les trois corps de bâtiment disposés en U présentent d’étroites façades flanquées d’une tour d’escalier. Côté jardin, les façades très régulières s’accompagnent depuis le XVIIIᵉ siècle d’une petite adjonction en retour qui a permis d’aménager un jardin d’hiver.
A l’intérieur, toute la distribution et les aménagements ont été conservés : certains du XVIᵉ siècle (escalier en vis, deux cheminées monumentales Renaissance) et la plupart du XVIIIᵉ siècle (menuiseries, parquets, alcôves, cheminées).
L’élément décoratif le plus remarquable consiste en une série de grandes toiles peintes du XVIIIᵉ siècle illustrant la vie de Don Quichotte et Sancho Pansa et réalisées très fidèlement d’après des peintures de Coypel reproduites en gravures par Picard le Romain. Couvrant toutes les parois d’une pièce, elles sont posées sur châssis et recoupées aux dimensions des lieux.
Au sommet de la tour, un petit cabinet a conservé des vestiges de peintures en grisaille du XVIIᵉ siècle.