Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, fait part de son émotion après la disparition de Béchir Ben Yahmed, journaliste franco-tunisien, fondateur de l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Né dans le sud de la Tunisie, Béchir Ben Yahmed fait une partie de ses études en France, à HEC, avant de retourner en Tunisie, où il vit une jeunesse militante en faveur de l’indépendance du pays et au cours de laquelle il anime le journal L’Action, dès 1955. L’année suivante, il participe au gouvernement d’Habib Bourguiba, premier gouvernement de la Tunisie indépendante.
Désireux de revenir au journalisme, Béchir Ben Yahmed crée le journal Afrique Action à Tunis en 1960. Cette année-là, 17 pays africains accèdent à l’indépendance, tournant majeur pour l’émergence d’une nouvelle expression publique sur le continent. C’est cette nouvelle expression publique que le journal se propose d’accompagner, d’analyser et de relayer. Le journal attire des plumes de grands talents – Frantz Fanon et Kateb Yacine notamment y publient des textes – et devient rapidement incontournable.
Devenu Jeune Afrique en 1961, le journal conserve, depuis 60 ans, la fraîcheur de la jeunesse. L’exigence jamais démentie de Béchir Ben Yahmed en a fait la première publication francophone d’analyse des questions économiques et politiques du continent africain, tout en couvrant l’actualité internationale. La personnalité de son fondateur et le talent de ses contributeurs ont ainsi permis à Jeune Afrique de devenir un maillon essentiel dans les relations entre la France et l’Afrique, œuvrant à une compréhension mutuelle de leurs évolutions.
Béchir Ben Yahmed a ouvert, tout au long de ces années, son journal à de grands écrivains à l’image d’Amin Maalouf ou, plus récemment, de Leïla Slimani.
Travailleur infatigable, Béchir Ben Yahmed, qui avait transmis le flambeau de Jeune Afrique à ses fils, animait encore le bimestriel La Revue, lancé en 2003.
Roselyne Bachelot-Narquin adresse ses condoléances aux proches de Béchir Ben Yahmed.