Quel rôle de la culture dans la constitution d’espaces viables, durables et inclusifs pour renforcer la cohésion et l’égalité entre les territoires ? C'était tout l'objet de ces deux journées rythmées par des positionnements diversifiés et des débats stimulants, qui a pu se tenir en dépit des restrictions imposées par le contexte sanitaire

Ouverte par Gilles Désiré dit Gosset, son Directeur, la première journée s’est déroulée à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, et a été consacrée principalement à l’architecture, et à ce qu’il est nécessaire de mettre en œuvre pour qu’elle devienne un outil puissant au service de la transition. Aurélie Cousi, Directrice, adjointe au Directeur général des patrimoines, chargée de l’architecture a tout d’abord dressé un panorama des missions de la politique ministérielle en faveur de l’architecture et des enjeux pour construire une ville à la fois durable et inclusive, ouvrant ainsi une discussion riche .

Celle ci a été  suivie d'une table ronde sur l’innovation architecturale et la transition écologique  avec  Nicola Delon, architecte et fondateur de l’Agence Encore Heureux, Christine Leconte, architecte et présidente du Conseil Régional de l’Ordre des architectes d’Île-de-France ainsi que Sylvie Robert, sénatrice d’Ille et Vilaine et auditrice du CHEC, tous engagés, à partir de positionnements différents, à faire émerger de nouvelles pratiques innovantes et collaboratives . La conduite du projet de réhabilitation de l’Hôtel Pasteur à Rennes, unique en son genre, aura ainsi retenu l’attention de toutes et tous. 

 

Le temps du déjeuner a été suivi  d'une visite de cet équipement aux missions et aux collections plurielles  qu'est la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine permettant de saisir le rôle majeur que joue cette institution pour la conservation, la transmission et la réhabilitation du patrimoine bâti : fonds photographiques et patrimoniaux exceptionnels, matériauthèque, planothèque donnant la mesure à la fois des quelques trésors conservés, et des missions rigoureuses qui y sont conduites.

La fin de la journée a été consacrée aux enjeux de réappropriation et de réinvention des espaces en commun, mettant en lumière les notions de biens communs et de droits culturels. La présence d’Alexia Noyon, directrice générale de la Chartreuse de Neuville de Montreuil-sur-Mer, labellisée Centre Culturel de Rencontre, a permis d’entrevoir une nouvelle manière de faire vivre un patrimoine à l’histoire riche et complexe, mais qui avait été délaissé. Par la pluridisciplinarité et la transversalité des actions proposées, ce projet a présenté de nouveaux chemins possibles pour un développement culturel et social des territoires. Ces analyses ont ensuite été prolongées par l’intervention de Philippe Madec, co-auteur du Manifeste pour une frugalité heureuse, publié en 2018. Architecte pionnier dans la prise en considération de la transition écologique, amenant par son expertise et expérience a une autre réflexion, incluant climat, société et territoire. 

La seconde journée du module a eu lieu à l’Hôtel de l’Industrie, dans la salle Lumière-Montgolfier, témoin de la première projection d'un film par les frères Lumière. Pierre Ouzoulias, Vice-Président de la Commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication du Sénat, est venu ouvrir les travaux de cette deuxième journée. 

Rollon Mouchel-Blaisot, Préfet et directeur du programme national "Action cœur de ville" a expliqué et décrit ce dispositif de revitalisation des centres-villes de villes moyennes, en s’attachant tout particulièrement aux liens entre culture et économie. Les enjeux de réhabilitation du patrimoine et de création artistique dans l’espace public ont tout particulièrement animé les échanges. 

La place des territoires ultra marins comme sentinelles du changement climatique et sociétal, où les enjeux de biodiversité et de diversité culturelle se répondent, a également été abordée. Les dialogues entre Emmanuel Kasarhérou, Président du Musée du Quai Branly et ancien directeur du Centre Culturel Tjibaou de Nouméa ; Christophe Pomez, directeur des affaires culturelles de Martinique, et Emmanuelle Charrier, ancienne Conseillère de Coopération et d’action culturelle aux Fidji, et auditrice du CHEC, ont donné des clés de compréhension des transitions tout à la fois écologique, mémorielle ou générationnelle à prendre en compte pour un avenir commun viable et durable.  Laurent Roturier , Drac Ile-de-France et président de l'association des Drac est intervenu en préambule du déjeuner tenu au Restaurant du Sénat, présentant le contexte et les incidences de la crise sanitaire sur le monde de la culture et l'intérêt porté par le Ministère aux travaux qui peuvent se dégager du CHEC. 

Pour clore ces deux journées d’échanges, la place du tourisme dans les territoires et son dialogue avec le monde de la culture a été abordée. Nicolas Monquaut, chargé de mission culture et tourisme au Ministère de la Culture a donné les grandes tendances du secteur, bouleversées par la crise sanitaire, posant la question de sa soutenabilité. L’intervention d’Olivier Occelli, Directeur général de l’Office de tourisme de Bordeaux a donné un exemple du poids du tourisme dans la promotion et l’attractivité d’une métropole.  Enfin, les explications de Laurent Mazurier, directeur de l’Association des Petites Cités de Caractère ont montré toute l’importance du développement du tourisme culturel comme élément essentiel pour une revitalisation durable et soutenable des territoires, mais permis aussi de mettre en exergue l'importance d'une démarche collaborative  allant au delà des experts et impliquant les habitants, creuset d'authenticité et de prise en compte des droits culturels.

 

 

Programme-MODULE 2 CHEC 20-21.pdf

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