Je suis profondément bouleversé par la disparition si brutale et
prématurée de Werner Schroeter. C’était un immense cinéaste, un
compagnon de route de la nouvelle vague allemande mais aussi un
homme de théâtre absolu, un de ces artistes à l’allemande qui savent
si merveilleusement, si intimement, accorder leur amour de l’opéra,
de la caméra et des planches pour nous donner des images
inoubliables de Maria Callas ou de Maria Malibran.
C’était un authentique artiste, un homme qui pensait son art et qui
nous posait des questions brûlantes, essentielles, sur la mort, la
religion, la morale. Il aimait passionnément la France et avait fait
tourner Carole Bouquet et Isabelle Huppert dans des rôles de femmes
comme lui seul savait les tisser : fragiles, rebelles, héroïques.
Personne n’oubliera son magistral « Palermo », Ours d’or à Berlin en
1980, un chef-d’oeuvre de réalisme où éclate le formidable potentiel de
métamorphose de ce cinéaste tourmenté et majestueux.
Hommage à Werner Schroeter
Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de laCommunication, à Werner Schroeter
Publié le 13.04.2010
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