Celle que l’on appelait affectueusement « Mamy Scopitone » nous a quittés. Productrice de spectacles de jazz, elle a côtoyé les plus grands dès le début de sa carrière, de Django Reinhardt à Dizzie Gillespie, avant d’organiser les tournées d’Edith Piaf, de Charles Trenet, de Charles Aznavour.
Dans les années 60, Daidy Davis-Boyer a exploité le filon du Scopitone et a réussi à convaincre les maisons de disques de l'utilité de tourner des images sur leurs artistes. Installée dans tous les cafés de France, l'imposante machine Scopitone qui diffusait des clips en couleurs, a fait les beaux jours de la variété. Des cinéastes débutants, à l’image d’Alexandre Tarta ou de Claude Lelouch ont été embarqués dans cette « aventure familiale ».
Les productions Davis-Boyer représentent un véritable trésor, elles gèrent et conservent un répertoire exceptionnel de chansons représentant vingt ans d'aventure Scopitone, de 1959 à 1979. Annie Cordy, Johnny Hallyday, Claude Nougaro, Petula Clark, Line Renaud, Dalida, Luis Mariano : rares sont les artistes de l'époque qui ont pu s'en passer. Ce continent sonore et visuel, tantôt désuet, tantôt naïf, parfois surréaliste a façonné l’imaginaire culturel de « tous les garçons et les filles » de l’âge des sixties.
Daidy Davis-Boer construisit ce patrimoine audiovisuel incontestable, mémoire d’une époque de la variété et de la chanson, dans l’insouciance et la bonne humeur des enregistrements de la villa Relache d’Antibes, dans cette ville où elle produisit, aux côtés de son mari Roby Davis, plus de 200 spectacles dans le cadre du festival de jazz.
Imprésario, productrice de spectacles de jazz et réalisatrice, Daidy Davis-Boyer fut une femme-orchestre. Elle a pour ainsi dire traversé avec légèreté les « Trente Glorieuses de la chanson et de la télévision », dont elle fut une figure centrale et une pionnière créative.
Communiqué de presse
Hommage à Daidy Davis-Boyer
Publié le 10.03.2012
Partager la page