Madame la Présidente du Centre des Monuments Nationaux, chère IsabelleLEMESLE,M. le directeur des Archives, cher Hervé LEMOINE,M. le président de la Société Henri IV, cher Jacques PEROT M. le délégué aux Célébrations nationales ,Cher Grégory CHAMPEAU Chers tous qui avez collaboré à ce petit joyau informatique,Mesdames et Messieurs,Chers amis,
« Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres ; mais je mourrai un de ces
jours, et quand vous m’aurez perdu, vous connaîtrez lors ce que je valais, et la
différence qu’il y a de moi aux autres hommes ».
Parmi les légendes qui entourent la figure d’Henri IV, et en particulier son
assassinat, cette sorte de prédiction rapportée par BASSOMPIERE est, en raison
de son caractère prophétique, particulièrement mystérieuse. La référence christique
y est probablement pour quelque chose… Et, par ailleurs, les circonstances de ce
14 mai 1610 étaient en effet, comme le savent les historiens, propices à
l’effervescence avec la proximité d’une guerre avec l’Espagne, ce qui explique en
partie l’événement. Mais une part de mystère demeure face à cette forme de
prescience d’une disparition prochaine… Un mystère qui reste indissociable, parmi
tant d’autres traits, de la légende du « bon roi » qui fut aussi un grand roi, un
immense souverain.
Pour lancer le premier acte de cette journée d’hommage national au Bon Roi Henri,
l’Hôtel de Sully s’imposait comme une évidence, puisque SULLY, l’auteur de la
célèbre maxime faisant de « labourage et pâturages les deux mamelles de la
France », fut, comme chacun sait, le ministre fidèle et efficace d’Henri, et son
compagnon de route jusqu’au jour de l’assassinat. Merci donc à Isabelle LEMESLE
et à ses équipes pour leur hospitalité ainsi que pour leur diligence. Je constate
d’ailleurs que la tête de réseau de nos monuments nationaux est en pleine
restauration et je m’en félicite. Derrière nous, les appartements de la Duchesse en
pleine réfection (les appartements, car pour la duchesse il est sans doute un peu
tard…) nous tendent les bras et je suis sûr que le « vert-galant » aurait été tenté, lui
aussi, de pousser cette porte...
Bref, figure à la fois historique et mythique, mais toujours figure fondatrice de notre
histoire nationale, Henri IV est avant tout un symbole d’une intensité particulière,
qu’il était essentiel, à mes yeux, de commémorer dignement. Car le bon roi
symbolise des valeurs qui sont encore et toujours les nôtres :
Un symbole de paix et de tolérance ;
Un symbole de renouveau urbain, mais aussi rural, et de prospérité;
Un symbole de l’essor des arts, entre la Renaissance et la nouvelle esthétique
baroque. Nous entendrons tout à l’heure les musiciens du Centre de Musique
Baroque de Versailles nous offrir un échantillon de cette musique oubliée, en train
d’être redécouverte, notamment grâce à ce merveilleux site Internet.
L’acte I de cette commémoration « à cent actes divers » tout au long de l’année,
c’est, pour nous, la présentation de ce site. Il y a bien sûr, et c’est légitime, une
célébration religieuse ce matin à Saint-Denis – Henri vaut bien une messe… – à
laquelle nous nous associons de tout coeur et en pensée. Mais le ministère de la
Culture et de la Communication a voulu insister aujourd’hui sur la modernité de cet
immense souverain.
Et c’est pourquoi nous avons choisi de lancer un site Internet qui viendra
alimenter notre collection multimédia consacrée aux « Célébrations
nationales » dont mon ministère a la charge. Ce formidable outil mettra
dès aujourd’hui à la disposition de chacun une somme considérable de
connaissances, de documents, de musiques rares, de textes importants
ou inédits, de peintures qui composent une iconographie d’une beauté
exceptionnelle…
Je voudrais bien sûr remercier chacune des personnes et des institutions
– l’ex-Mission de la Recherche et de la Technologie, la délégation aux
Célébrations nationales et la Société Henri IV – qui ont contribué à la
réalisation de ce site particulièrement soigné, à la fois érudit et abordable,
qui vulgarise au sens noble du terme, c’est-à-dire qui met à la disposition
de tous les publics, quels que soient ses horizons de départ. En cela, il
participe pleinement de cette « culture pour chacun » dont j’ai fait mon
idéal à la tête du ministère. Ce site démontre avec éclat que la culture
d’écran ne fait pas écran à la culture, et que les nouveaux supports
peuvent être un formidable levier de notre mémoire collective et partagée.
Aujourd’hui donc en quelque sorte, navigation et célébration sont les deux
mamelles de la culture pour chacun…!
Sa vocation culturelle et pédagogique, sur un mode interactif et même
ludique l’inscrit dans le programme d’éducation culturelle et artistique que
nous mettons en place avec le ministère de l’Education nationale. J’y
ajoute, je dirais, une vocation citoyenne. Car il contribue à tisser plus
étroitement notre lien social, en nous restituant une part essentielle de
notre mémoire et de notre identité commune, faite d’histoire, de légendes
et de symboles mobilisateurs.
Je vous invite donc à consulter cette réalisation exemplaire qui met l’outil
numérique au service de la culture pour chacun, et je vous donne rendezvous
dans les jardins (ou plutôt l’Orangerie peut-être, vu la météo) pour un
moment musical et une collation façon « poule au pot », avant de vous
retrouver peut-être ce soir sur le Pont-Neuf. Jean-Charles de
CASTELBAJAC y a revisité la statue équestre d’Henri IV et il nous
prépare bien des surprises et bien des émotions, qui constituent aussi,
comme ce site Internet, une bien belle manière de donner vie à notre
mémoire…
Je vous remercie.