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Communiqué de presse

Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la remise des insignes d’Officier dans l’ordre national du Mérite à Laurent Kraemer



Remise des insignes d’Officier dans l’ordre national du Mérite à Laurent Kraemer

Publié le 13.09.2011

Je suis très heureux que nous nous retrouvions aujourd’hui, dans votre
magnifique hôtel particulier, pour exprimer toute notre reconnaissance à un
interlocuteur précieux de mon ministère et à un très grand ami de notre
patrimoine national.

Kraemer : le nom est mythique dans la profession des antiquaires. Fondée
dans les années 1870, la Maison Kraemer a fourni pendant plus d'un siècle
les musées et les collections privées du monde entier en mobilier du
XVIIIème siècle. Cette Maison très connue et malgré tout discrète a
toujours préservé, pour tous les meubles et les objets qui passent par elle,
le même niveau d’exigence. Authenticité, beauté, qualité et rareté
demeurent ses critères de sélection ; et comme chez les diamantaires, il y
a une équation complexe à prendre en compte à chaque acquisition : c’est
une culture et un savoir-faire qui s’acquiert sur plusieurs générations.

Vous êtes en effet, cher Laurent Kraemer, l’héritier d’une longue tradition
familiale. L’histoire de votre famille est celle d’une passion cultivée depuis
plusieurs générations pour les oeuvres d’art, celle aussi d’une générosité à
laquelle je tiens à rendre hommage aujourd’hui.

Cette histoire, c’est tout d’abord celle de votre arrière-grand-père, Lucien,
qui après son départ d'Alsace lors de l'occupation prussienne, fonda le
premier magasin rue de Penthièvre à Paris, avant de s'installer, vers 1880,
rue Tronchet. Dès cette époque, les familles Rothschild, Camondo et
Vanderbilt étaient de ses clients, comme bon nombre de collectionneurs et
de familles aristocratiques d'Europe Centrale et de la Russie prérévolutionnaire.

En 1928, Lucien et son fils Raymond, votre grand-père, acquirent l'hôtel
particulier du 43 rue de Monceau à quelques pas de celui des Camondo,
amis, voisins et clients – devenu aujourd'hui le musée Nissim de Camondo,
auquel votre famille continue d'apporter un soutien indéfectible à travers
notamment des acquisitions, la réhabilitation de l'appartement privé de
Nissim de Camondo ou encore le mécénat d'expositions, comme par
exemple la prochaine manifestation organisée autour de rares dessins de
l'atelier de Robert-Joseph Auguste, orfèvre de Louis XVI.

La Seconde Guerre mondiale allait brutalement disperser ce patrimoine
d'exception. En 1945, Raymond Kraemer et son fils Philippe, votre père,
reprirent leur activité. Ils reconstruisirent patiemment, avec la même
exigence de qualité, l'entreprise fondée par Lucien, en se lançant
notamment dans l’acquisition de meubles Boulle, à une époque où le
marché les avaient quelque peu délaissés. C’est notamment ce détour par
le Grand Siècle qui leur permettra de reprendre peu à peu, après deux
décennies d'efforts, leur première place sur le marché des meubles du
siècle suivant.

Votre hôtel particulier est en effet un écrin d’exception non seulement pour
ces pièces uniques du temps de Louis XIV, mais aussi, de nouveau, pour
ce XVIIIème siècle où en Europe, pour paraphraser Marc Fumaroli, le
mobilier parlait français.

À partir de 1970, avec votre frère Olivier, vous avez poursuivi cette oeuvre
en maintenant un haut niveau d'exigence et en contribuant à l'extension de
la galerie. Regardant vers l'avenir, vous avez ouvert quelques salons au
décor très contemporain, où meubles et objets d'art s'intègrent
merveilleusement. Ni musées, ni vitrines, ni appartements-témoins : la
poésie des antiquaires, sur leur ligne de crête, c’est aussi savoir créer des
salles qui deviennent des objets de désir. Ici, dans cet hôtel d’exception de
la rue de Monceau, le visiteur perd bien volontiers ses marques dans ce
dédale du beau, entre les nombreux salons et les multiples étages qui
recèlent bien des surprises – dont une piscine cachée, m’a-t-on dit, où
quelques stars de ce monde se sont déjà baignées.

La force de l’hôtel Kraemer, c’est une présentation qui, pour reprendre vos
termes, « réveille » les objets. On se souviendra à cet égard des
conceptions audacieuses dont vous avez fait preuve pour le stand
Kraemer aux deux dernières Biennales des antiquaires : en 2008, en
plaçant vos meubles et objets dans deux pièces formées par des cubes de
verre contemporains se faisant face et, en 2010, en revisitant
l’ameublement du célèbre Bureau ovale du Président des Etats-Unis à la
Maison blanche avec du mobilier français des XVIIème et XVIIIème siècles
– un très beau geste d’amitié franco-américaine. Ces exercices de style
ont ainsi démontré, ce qui vous tient à coeur, la capacité exceptionnelle de
ce mobilier historique à s’intégrer partout, y compris dans un décor
contemporain ou universellement connu.

Aujourd'hui, Mikaël et Sandra, votre neveu et votre fille, cinquième
génération d'antiquaires dans la famille, suivent avec talent les traces de
leurs aînés, avec toujours le soutien de votre épouse Nicole. Car chez
vous, c’est toute la famille qui partage le même instinct de chasse : votre
talent pour débusquer les pièces rares vient démentir l’adage que l’on
entend souvent dans la profession, selon lequel aujourd’hui, chez les
antiquaires, on ne trouverait « plus rien ». Il arrive parfois, d’ailleurs, que
vous rachetiez des pièces qui avaient été vendues autrefois par votre père
ou même votre grand-père.

Les Kraemer ne vendent pas, on leur achète, et parfois trop... Votre père,
dans les années 1960, avait ainsi été amené à modérer l'enthousiasme
d'Henry Ford II, afin d'éviter qu'il ne dévalisât son stock : « C'est peut-être
suffisant pour aujourd'hui, Monsieur Ford ». Vous aimez également
rapporter cette autre anecdote : un jour, un client a dit à votre père
« Finalement, Monsieur Kraemer, vous ne m'avez jamais rien vendu, c'est
toujours moi qui vous ai acheté ». C'est un joli compliment et une façon de
dire que la marchandise est exceptionnelle. L'adresse de la Maison
Kraemer est connue des puristes, des collectionneurs, et votre famille a
contribué et contribue toujours de manière remarquable à rassembler des
collections majeures d’oeuvres d’art dans notre pays. Les musées
nationaux comptent ainsi des pièces exceptionnelles, notamment du
mobilier rare et de prestige du XVIIIème siècle, achetées à votre Maison.

C'est le cas, par exemple, de la table à écrire conçue en 1783 par
Riesener pour Marie-Antoinette, classée « oeuvre d’intérêt patrimonial
majeur » et entrée récemment dans les collections du château de
Versailles. Vos qualités d’expert en objets d’art vous valent d'ailleurs d’être
aussi membre de la Compagnie nationale des experts. Car sous le luxe
feutré des moquettes, derrière les tapisseries des « period rooms » et leurs
pièces d’exception, on devine aussi le monde sombre des contrefaçons qui
appellent autant la vigilance des spécialistes que l’imagination
romanesque.

Un marché de l’art fort est à l’évidence un atout considérable pour le
patrimoine d’un pays ; et dans ce domaine, votre Maison apporte une
contribution essentielle. De réputation internationale, elle occupe l’une des
premières places dans le commerce de l’art en France. Vous vous
attachez depuis toujours à défendre l'excellence française en matière de
négoce d'art et de promotion de la place de Paris à travers le monde. Avec
vous, les recettes de l’excellence, terme trop souvent galvaudé, retrouvent
toute leur saveur : la discrétion et l’exigence en sont les ingrédients
reconnus aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, où nombre d’objets et
de meubles qui sont passés par votre Maison se retrouvent exposés dans
les musées les plus prestigieux, de Boston à Los Angeles. Les Kraemer
sont connus, d’ailleurs, pour être des acheteurs redoutables : si pour
certains achats, vous êtes prêts à faire des folies, cela ne va jamais sans
une expertise minutieuse de toutes les pièces que vous voulez acquérir,
entièrement démontées, inspectées, datées, identifiées. Cette exigence,
on la retrouve également dans le choix des artisans et des ateliers avec
lesquels vous travaillez pour la restauration des meubles : les restaurations
trop clinquantes ne sont jamais de mise dans votre catalogue, et vous
savez cultiver un goût pour la patine qui nécessite toutes sortes de
compromis techniques, sur lesquels, au cas par cas, vous gardez toujours
l’oeil.

Par ailleurs, conseiller du commerce extérieur depuis 1991, vous
concourrez par votre action bénévole au développement des échanges
internationaux de la France. Je sais combien vos interventions favorisent la
conciliation des intérêts de l’Etat et du marché de l’art dans une
perspective de rayonnement artistique de notre pays.

Je ne mentionnerai pas l'ensemble des comités dont vous faites partie et
rappellerai seulement que vous êtes membre du conseil d'administration
du Syndicat national des antiquaires, du comité d'honneur du Syndicat de
la presse artistique française, de l'association Art et Droit, du comité
scientifique de l'Ecole économie, art et communication (EAC).

L'esprit Kraemer, c'est avant tout l'amour du beau, du rare et du précieux,
mais c'est aussi le sens du partage. Vous êtes en effet un généreux
donateur des musées nationaux. Poursuivant une tradition familiale, vous
avez effectué, avec votre père Philippe et votre frère Olivier, des dons
nombreux et prestigieux. Les musées de Sèvres, de Fontainebleau, ont
ainsi reçu des meubles, des sièges, des objets d’art et des documents très
rares, souvent d'origine royale, du XVIIIème siècle. Tout comme le
château de Versailles qui a par exemple, grâce à votre famille, fait entrer
dans ses collections un encrier de Marie-Antoinette et des Chenets du
cabinet intérieur de la Reine, datés de 1779, et tout récemment, avec votre
mécénat, un Coquetier du service à « perles et barbeaux » livré en 1781
pour Marie-Antoinette. Vous faites partie également du Cercle Cressent
des grands donateurs du musée du Louvre dont le département des Objets
d'art s'est enrichi grâce à vous, en association avec votre père Philippe et
votre frère Olivier, en 1994, d'une bergère par la veuve de Jean-Baptiste
Boulard, provenant d’une chambre de Madame Elisabeth au château de
Montreuil, en 1997, d'un vase dit « jardin à dauphins » en porcelaine de
Sèvres et bronze doré de 1781. La famille Kraemer est de longue date
généreuse envers le département des Objets d’art : votre père avait donné
en 1985 une pendule du maître fondeur-ciseleur Jean-Joseph de Saint-
Germain.

Je tiens à vous dire combien je suis sensible par ailleurs à la discrétion,
une fois de plus, qui a toujours entouré ces donations effectuées sans la
moindre contrepartie. Les musées français, car vos dons ne se limitent pas
aux musées nationaux, ont toujours trouvé auprès de vous une complicité
attentive et généreuse. L'enrichissement de notre patrimoine doit
beaucoup à cette contribution capitale. Longtemps, le monde des
antiquaires et celui des musées et de leur administration se sont regardés,
comme on dit, en « chiens de faïence ». Si le dialogue est aujourd’hui
beaucoup plus constructif, c’est aussi parce que des maisons comme la
vôtre, qui entretiennent de longue date des liens étroits avec les musées, y
ont beaucoup contribué - via des instances, par exemple, comme
l'Observatoire du marché de l'art et du mouvement des biens culturels,
dont vous êtes un membre très assidu et actif, où vous représentez le
métier d'antiquaire en ayant succédé à votre père, qui y a participé aussi
de manière très fidèle pendant de nombreuses années.

Enfin, je le rappelle, votre générosité s'exprime également par votre
participation à de nombreuses oeuvres sociales et humanitaires, comme
l'association Nouvelles Recherches Biomédicales du Professeur Jasmin, la
fondation Marie-Josée Chérioux, la Fondation des Hôpitaux de Paris, ou
encore le Fond Social Juif Unifié.

Cher Laurent Kraemer, pour ce goût que vous cultivez, cette passion des
oeuvres d’art et du passé, pour votre grande générosité, pour votre
contribution essentielle au rayonnement de notre patrimoine national, au
nom du Président de la République, nous vous faisons Officier de l'Ordre
National du Mérite.

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