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Discours

Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances 2011 à l’Assemblée Nationale – présentation des crédits de la « Mission Culture »



Monsieur le Président,Mesdames et Messieurs les rapporteurs,Mesdames et Messieurs les députés,

Dans le Cru et le cuit, le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss affirme :
« Le savant n'est pas l'homme qui fournit les vraies réponses, c'est celui
qui pose les vraies questions ». C’est pourquoi il me revient aujourd’hui de
répondre aux vraies questions que vous avez soulevées et aux légitimes
interrogations qui ont émergé à la lecture des crédits de la « mission
Culture » inscrite au Projet de loi de finances 2011. Chacun sait dans cette
Assemblée combien notre environnement budgétaire est particulièrement
tendu, chacun mesure ici combien sont fortes les contraintes qui pèsent
sur le budget de l’Etat. Néanmoins je tiens à dire que je me suis fortement
engagé afin de préserver cet « Etat culturel » parfois décrié ici, souvent
admiré en Europe et dans le monde. Cette politique de développement
culturel ne vas pas de soi. Sous l’impulsion d’hommes illustres, avec le
concours de personnalités anonymes et dévouées, elle est pourtant née de
la patiente construction d’un système qui puise dans la mémoire collective
de la nation l’énergie nécessaire pour s’adapter au monde contemporain. A
mes yeux l’un ne va pas sans l’autre : il n’est de projet ambitieux sans une
mémoire partagée, il n’est de bonne gestion sans une claire vision de
l’avenir.
Le budget de la « Mission Culture » pour 2011 est un budget consolidé,
c’est un budget préservé, c’est aussi un budget qui nous permet d’afficher
notre ambition culturelle et de donner corps aux nouvelles priorités d’action
de mon Ministère. Il est en effet en légère augmentation, de 1,1%, à 2,7
milliards d’euros - hors crédits de la réserve parlementaire et avant les
transferts. C’est un budget conforté, si l’on songe par exemple à d’autres
Etats Membres de l’Union qui ont choisi de tailler, parfois massivement,
dans les budgets de la Culture pour faire face à la crise de leurs finances
publiques. Nous serons donc en mesure de poursuivre les grands
chantiers engagés, et de mettre en valeur de nouvelles priorités.
Certains diront qu’il s’agit d’un budget compliqué. Je veux lever toutes les
questions à ce sujet. Dans le cadre de la réflexion sur ses missions et dans
le cadre de la réforme de l’administration centrale, mon Ministère a fait le
choix de regrouper le livre, les industries culturelles et les médias. Je
soutiens fortement ce choix : la « nouvelle frontière » du Livre et de
l’édition, c’est le livre numérique, c’est le livre augmenté. Les
conséquences de la globalisation et de la numérisation sont considérables
pour l’ensemble de ces secteurs : il importait d’adapter notre dispositif à
cette transformation majeure. La création de la Direction générale des
médias et des industries culturelles - l’une des trois grandes directions de
mon Ministère - s’inscrit également dans le cadre de cette politique forte et
cohérente en faveur des industries culturelles. Certes, la maquette
budgétaire s’en trouve perturbée à l’occasion de cet exercice, mais elle
devrait être stabilisée pour un certain nombre d’années. Permettez-moi
maintenant de présenter plus en détails les crédits de la « mission
Culture » et de répondre aux questions soulevées par les rapporteurs et
les intervenants.
Le budget 2011 entend poursuivre la politique de mise en valeur de tous
les patrimoines
Le programme Patrimoines, tout d’abord, connaîtra une hausse de 1,6%,
pour s’établir à 868 millions d’euros. Par leur capacité à mettre en valeur
les territoires et à créer des emplois, l’accent a été mis sur les crédits
déconcentrés en région.
Conformément à l’engagement du Président de la République, les
Monuments historiques bénéficient l’année prochaine de moyens
reconduits par rapport à 2010, avec un budget de 375 millions, si l’on
compte les 10 millions issus de la taxe sur les jeux en ligne affectés au
Centre des Monuments Nationaux. Sur cette enveloppe reconduite, je tiens
à souligner que la part destinée aux régions est en augmentation de 3%.
Je sais que certains d’entre vous considèrent que ce budget est insuffisant.
Les derniers 25 Millions d’euros du Plan de relance versés en 2010 n’ont
en effet pas été consolidés au PLF 2011. Mais permettez-moi, Mesdames
et Messieurs les députés, de souligner que cette enveloppe est importante
au regard de la situation actuelle des finances publiques. Il y a quelques
années, les crédits affectés à la restauration des Monuments historiques
se situaient autour de 300 Millions d’euros par an. C’est donc un
engagement clair du Gouvernement en faveur de nos monuments et de
notre patrimoine, dont je ne cesserai jamais de dire qu’ils sont une
richesse vivante pour notre économie, pour notre attractivité, mais aussi un
investissement avisé pour demain. Entretenir aujourd’hui, c’est aussi
investir pour avoir moins à restaurer demain.
Par ailleurs, l’effort réalisé en faveur des Monuments Historiques
n’appartenant pas à l’Etat se poursuit en 2011 pour atteindre 53% des
crédits de l’action « patrimoine monumental ». Ce sont les preuves d’un
engagement fort et d’une ambition économique et touristique à l’attention
des collectivités locales.
Cet accent mis sur le développement des territoires, vous le retrouvez pour
les musées, dont le budget augmente de 26 millions pour atteindre 372
millions d’euros. Le Plan musées proprement dit pourra s’appuyer en 2011
sur 25 millions d’euros, sur les 70 millions prévus jusqu’à 2013. Ce plan
concerne des projets de rénovation, d’extension, voire de construction de
79 établissements de nature très différente et répartis sur l’ensemble du
territoire, y compris l’outre-mer. Dans ce dispositif, l’Etat joue pleinement son
rôle d’incitateur : il s’agit de créer un effet levier favorable au développement
de l’attractivité de nos régions. Je sais, Monsieur le député Michel Herbillon,
que vous attachez un grand prix aux critères qui ont été retenus pour la
sélection des établissements par la Direction générale des Patrimoines.
Sachez que des critères précis et rigoureux ont été retenus : la qualité du
projet scientifique et culturel, le développement du territoire, l’ambition
architecturale portée les projets de rénovation ou de construction, enfin
l’équilibre dans les types de musées éligibles - musées des beaux-arts,
musées de société, musées d’histoire. Il ne s’agit ni de saupoudrer, ni de
disperser notre action mais bien de favoriser le rééquilibrage de l’offre
culturelle entre les territoires et de développer une ambition stratégique, dans
un dialogue renouvelé entre l’Etat et les collectivités locales. A l’aube du XXIe
siècle, offrir à chacun, dans chaque territoire, une part d'un patrimoine
universel, doit être une ambition renouvelée pour mon ministère. Une forêt ne
peut croître harmonieusement sans tenir compte de la vitalité et de la
diversité de ses espèces : il ne peut y avoir de musée sans créer un
« désir de musée », il ne peut y avoir de spectateur pour nos grands lieux
culturels sans un « regard instruit » par les établissements de proximité.
C’est tout le sens de mon action dans ce domaine.
Par ailleurs, la Révision générale des Politiques publiques (RGPP) nous a
conduits à baisser de 5% les subventions de fonctionnement des grands
établissements publics. Cependant, la Réunion des Musées Nationaux, le
Louvre, le Musée d’Orsay, le Centre Pompidou, le Musée du Quai Branly
restent et doivent rester les acteurs majeurs de notre politique
patrimoniale, les vaisseaux amiraux de notre dispositif culturel. Leurs fonds
de roulement sont préservés, leur capacité d’investissement pluriannuel
est maintenue, leur rayonnement international conforté. Je sais que M. le
rapporteur Nicolas Perruchot et M. le député Michel Herbillon s’interrogent
sur la fusion en cours entre la RMN et le Grand Palais. Je tiens à leur dire
que le décret sera déposé au Conseil d’Etat dans les prochains jours pour
une création du nouvel établissement public au 1er janvier 2011. En matière
de gestion ressources humaines de ces grands établissements, je sais que
M. le rapporteur Nicolas Perruchot s’est beaucoup engagé dans la
réflexion sur l’externalisation de certaines fonctions. Sachez que dans le
cadre de la RGPP, des réflexions sont en cours à ce sujet. Si l’exemple du
Quai Branly peut être imité dans un certain nombre de cas, il ne saurait
être un modèle universel : sa transposition n’est ni généralisable ni
souhaitable. En revanche, l’externalisation de certaines fonctions qui ne
sont pas au coeur des métiers de l’action culturelle peut être envisagée.
Pour cela, nous devons faire du sur-mesure, nous devons agir au cas par
cas : dans un domaine qui engage les conditions d’exercice des femmes et
des hommes qui travaillent dans les établissements et les services
dépendant de mon ministère, je préfèrerai toujours « l’esprit de finesse »
à « l’esprit de géométrie » (Blaise Pascal).
Parmi les grands chantiers emblématiques que ce budget 2011 permet de
porter, je citerai bien sûr le Musée des Civilisations d’Europe et de la
Méditerranée de Marseille (MUCEM). 30 millions d’euros seront ainsi
consacrés l’année prochaine à l’aménagement du site paysager du Fort
Saint-Jean et à la réalisation du projet architectural de Rudy Ricciotti. Nous
sommes sur la bonne voie pour permettre au MUCEM d’ouvrir ses portes à
l’horizon 2013, lorsque Marseille-Provence sera capitale européenne de la
culture. A Paris, parallèlement, le programme de rénovation du Musée
Picasso sera lancé en 2011. Ces deux projets immobiliers sont
emblématiques de la politique de grands projets du ministère que je poursuis :
ils apportent leur contribution à l'excellence architecturale de notre pays, ils
sont une vitrine et un vecteur de rayonnement pour la création
contemporaine.
À Paris également, la Maison d’Histoire de France figure parmi les grands
projets culturels qui vont bénéficier de crédits mis à disposition par ce
budget, notamment pour l’ouverture des jardins du quadrilatère de Rohan-
Soubise au public et l’exposition de préfiguration à la fin de l’année 2011.
C’est un grand projet voulu par le Président de la République. Il permet
d’apporter un souffle nouveau à 9 musées nationaux dont les collections sont
exceptionnelles. Plus qu’un musée, il s’agira d’une Maison, c’est-à-dire d’un
réseau ouvert à la communauté des chercheurs, à la communauté des
historiens, ouvert aux nombreux musées d’histoire présents en région mais
aussi aux musées européens. Cette maison de l’Histoire de France sera aussi
lieu de diffusion des recherches et du savoir, en d’autres termes elle sera un
trait d’union naturel entre l’histoire et le grand public.
Parallèlement, le budget des archives, de 66 millions d’euros, nous
permettra de respecter le calendrier de construction du centre des archives
de Pierrefitte : la livraison du bâtiment de Massimiliano Fuksas est prévue
pour la fin de l’année, avec une ouverture au public en 2012. Ce sera le
centre d’archives le plus vaste et le plus moderne d’Europe. Je tiens à
souligner le fait qu’un effort particulier a également été fait en faveur des
centres d’archives en régions, qui bénéficient d’une enveloppe de 7,5
millions d’euros. Ce budget traduit une grande ambition pour nos archives,
ces lieux qui sont la mémoire de la Nation, ces lieux qui sont aussi la
traduction d’une certaine idée de l’Etat et du droit, ces lieux enfin qui sont au
coeur du lien subtil entre le singulier et l’universel.
Vous le voyez, Mesdames et Messieurs les députés, la notion de
Patrimoines - au pluriel - est tour à fait significative : le patrimoine n’est
pas figé, il est ouvert sur les dynamiques de la société, il se façonne et se
construit dans le présent. Du patrimoine rural – fontaines, halles, lavoirs -
au patrimoine immobilier en passant par les grands sites industriels, mais
aussi la langue française et les langues de France, les patrimoines sont
une richesse vivante. Ils nous ont été légués par ceux qui nous sont
précédés, il nous revient de les transmettre aux générations futures, en
ayant à l’esprit qu’ils ont une valeur mémorielle et universelle. Je sais que
Madame le rapporteur Boulestin s’interroge sur la longueur et la complexité
de l’inscription des sites au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Je conviens
avec elle que la procédure n’est pas des plus rapides et des plus aisées.
Je souhaite également que le suivi de la gestion partagée entre l’Etat et les
collectivités locales soit amélioré : c’est le sens de la charte de gestion qui
a été signée avec le ministère de l’Ecologie le 20 septembre dernier.
Permettez-moi toutefois de dire que 35 sites français sont d’ores et déjà
classés, notamment Albi, dont la fréquentation touristique a été dopée par
cette inscription. 3 dossiers son actuellement suivis avec une grande
attention par mon Ministère : l’oeuvre de Le Corbusier, les Causses et les
Cévennes – au titre des paysages culturels – enfin les bassins miniers du
nord. Au croisement du local, du national et de l’international, la gestion
des sites du patrimoine mondial nous incite à « penser global » et à « agir
local » - pour reprendre la célèbre formule de René Dubos. Elle est au
coeur de mon ambition pour le ministère de la Culture et de la
Communication.
Le programme Création entend préserver la diversité et la qualité du
spectacle vivant
Pour sa part, le budget consacré à la Création est en hausse de 13
millions, pour s’élever désormais à 736 millions d’euros, soit une
augmentation de 1,8 %. Sur cette enveloppe, le spectacle vivant, qui
compte pour 90% de ce montant global, voit ses crédits pratiquement
stabilisés. L’effort important sur le budget des arts plastiques vise, quant à
lui, à mettre en oeuvre les travaux de rénovation du Palais de Tokyo.
En ce qui concerne le spectacle vivant, la reconduction des crédits de
fonctionnement à hauteur de 276 millions d’euros représente, je tiens à le
rappeler, une victoire, une grande victoire - si l’on veut bien se rappeler
qu’il y a quelques mois encore, il était question de diminuer ces crédits
d’intervention de 10%. C’est la marque d’un engagement maintenu de
l’Etat en faveur de la création et de l’émergence de jeunes créateurs. Les
dotations destinées aux grandes institutions dédiées à la création et à la
diffusion de la danse, de la musique, du théâtre, des arts de la rue et du
cirque, sont dans l’ensemble reconduites, car les structures financières de
ces établissements restent souvent fragiles.
J’ai bien conscience, M. le député Dell’Agnola, que cette stabilisation est
inférieure à l’inflation. 2011 sera donc également une année décisive pour
la réforme du secteur du spectacle vivant et pour la mise en oeuvre des
conclusions tirées des « Entretiens de Valois ». Je mesure également vos
préoccupations sur la question des Congés-spectacles. Le Gouvernement
a effectivement fait le choix de préserver le dispositif de mutualisation des
congés spectacles mais en le rénovant profondément et en transférant sa
gestion à Audiens. Cette décision a été prise après mûres réflexions : elles
intègrent à la fois les préoccupations rappelées par votre rapporteur, mais
aussi l’attachement légitime des salariés au maintien de la mutualisation.
C’est dans ce cadre rénové que nous pourrons apporter toutes les
simplifications et les améliorations nécessaires. Sachez que mon Ministère
et le ministère du Travail s’emploient activement pour aboutir dans les
délais les plus resserrés.
Je partage par ailleurs la préoccupation que vous formulez dans votre
rapport quant-à une réflexion plus large sur la simplification des
procédures de déclaration dans le spectacle pour les petites entreprises,
sous la forme d’un « guichet unique » ou d’un « titre emploi service
entreprise ». Le guichet unique aujourd’hui en vigueur dans le spectacle, le
Guso, ne s’applique en effet qu’aux employeurs dont l’activité principale
n’est pas le spectacle : les particuliers, les cafés restaurants, les comités
des fêtes. Je crois qu’il est temps de faire bénéficier les petites entreprises
du secteur de dispositifs simplifiés : il en va de la richesse et de la diversité
de l’offre de spectacles proposée.
Plus généralement, qu’il s’agisse des labels ou du fonctionnement des
comités d’experts, accompagner la transformation est une nécessité à la
fois pour l’Etat, pour les opérateurs et pour les établissements, dans le
cadre d’un dialogue responsable. Dans un paysage européen en pleine
évolution, ne pas transformer le panorama de la création aujourd’hui, ce
serait mettre en péril les formes d’expression de demain.
Dernier sujet de préoccupation d’un certain nombre d’entre vous, je
voudrais aborder la question de la Philharmonie de Paris. Sachez que je
suis toujours un fervent défenseur de ce merveilleux projet. J’espère
pouvoir revenir vous voir prochainement, à ce sujet, avec un plan de
financement validé pour que les travaux démarrent enfin.
Je voudrais également évoquer l’enveloppe consacrée aux arts plastiques.
Elle connaît une forte hausse pour 2011, de 57 à 74 millions d’euros. Cette
hausse est essentiellement liée au lancement du chantier de rénovation
des espaces inférieurs du Palais de Tokyo, qui seront totalement
consacrés à l’art contemporain et ouvriront au public au printemps 2012.
La création artistique bénéficiera ainsi d’un outil de niveau international qui
lui permettra de couvrir l’ensemble de son spectre, des talents émergents
aux artistes confirmés, en particulier ceux issus de la scène française. Ce
sera un élément important au service de l’attractivité de Paris dans un
marché de l’art de plus en plus globalisé. Le choix a été fait d’une structure
indépendante, une société par actions simplifiées dont les statuts vont être
déposés dans les prochaines semaines. Je sais que madame la députée
Marland-Militello s’interroge sur cette nouvelle manifestation du
centralisme parisien : le Palais de Tokyo sera une « tête de réseau » qui
favorisera la circulation et la diffusion des oeuvres sur l’ensemble du
territoire, en lien avec l’ensemble des acteurs : FRAC, Centres d’art,
galeries.
Le budget consacré aux arts plastiques a d’ailleurs été conçu pour veiller
au développement de notre réseau d’institutions dans les régions : à
Marseille, à Besançon, à Bordeaux, à Rennes ou encore à Orléans,
plusieurs Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) vont en effet
s’installer dans de nouveaux locaux, ce qui nécessite un effort particulier
en investissements. Les dotations dont disposerons les FRAC pour 2011
sont en augmentation d’1 million d’euros. C’est la traduction d’un
volontarisme et d’une ambition pour notre politique culturelle. Je pourrais
dire « de notre politique culturelle en régions », ce serait une lapalissade et
ce serait réducteur. Car c’est de politique culturelle nationale et
internationale dont il est aussi, et d’abord, question lorsqu’il s’agit de
promouvoir l’ensemble des acteurs du système de l’art contemporain, mais
aussi de renforcer et de préserver ce « désir d’art » sans lequel notre
brillante nouvelle génération d'artistes français ne serait peut-être pas la
même.
C’est pourquoi la transmission des savoirs et la démocratisation de la
culture sont au coeur de mes priorités : c’est l’ambition que je porte de la
« Culture pour chacun »
Développer l’accès à la culture pour les publics qui en sont éloignés,
redynamiser le lien social en développant les pratiques culturelles qui
favorisent la mixité, former les futurs créateurs et les futurs artistes, c’est à
mon sens conforter le rôle de l’éducation dans toutes ses dimensions, c’est
aussi participer à la refondation de notre « pacte républicain » autour des
pratiques culturelles, c’est enfin redonner un sens aux valeurs du « vivre
ensemble ». C’est toute l’ambition du programme « Transmission des
savoirs et démocratisation de la culture », dont le budget 2011 s’élèvera à
1068 millions d’euros, en incluant les crédits de personnels. Cette
enveloppe nous permettra de préserver nos dispositifs en faveur des
publics les plus éloignés de l’offre culturelle : les quartiers, les personnes
handicapées, ou encore les territoires ruraux et les territoires ultra marins.
La légère baisse de 2%, hors réserve parlementaire, que connaît le
programme est pour l’essentiel due au fait qu’une partie de l’action
internationale et de l’éducation culturelle et artistique, jusque là prise en
charge par le programme lui-même, le sera désormais directement par le
CNC. Je tiens à être clair, madame le rapporteur Bouillé : il n’y a aucune
baisse des crédits consacrés à l’action culturelle sur ce programme, il y
aura même plus de 3 millions d’euros supplémentaires en 2011 pour les
régions au titre de l’action culturelle des DRAC. Par ailleurs, je tiens à
vous dire que les crédits pour l’éducation artistique et l’action internationale
désormais gérés par le CNC seront explicitement fléchés sur ces actions,
conformément aux objectifs définis par mon Ministère.
Je me permets de souligner que le budget de l’action « enseignement
supérieur » sera très largement préservé. Qu’il s’agisse des écoles
d’architectures, des écoles des beaux-arts ou encore de la FEMIS, les
dotations de fonctionnement pourront être actualisées et les crédits
d’investissements seront revus à la hausse. Les travaux de rénovation
pourront par ailleurs être poursuivis - je pense notamment aux Ecoles
d’architecture de Strasbourg et de Clermont ou encore à l’Ecole nationale
supérieure des Beaux Arts. Je tiens également à rappeler que les emplois
d’enseignants sont pour leur part sanctuarisés, puisque la règle du nonremplacement
d’un départ à la retraite sur deux ne s’appliquera pas dans
ce secteur.
Pour finir, je voudrais évoquer plus particulièrement avec vous l’éducation
culturelle et artistique. Je suis en effet convaincu de son importance dans
la construction de la sensibilité de l’individu mais aussi dans la formation
du citoyen. Car il ne saurait y avoir d’accès à la culture sans une
appropriation des oeuvres par le public : il faut sans cesse l’éduquer, le
former et susciter sa curiosité. C’est un travail de Sisyphe, c’est un labeur
toujours recommencé, mais c’est un travail nécessaire. J’ai bien noté,
madame le rapporteur Bouillé, que votre rapport mentionne les difficultés
rencontrées avec le ministère de l’Education nationale dans le déploiement
de l’enseignement d’histoire des arts à l’école. Je veux vous dire mon
sentiment : un cap a été franchi, un changement culturel s’est imposé :
nous ne pourrons plus revenir en arrière. La diffusion d’un enseignement
d’histoire des arts à tous les niveaux scolaires est désormais une réalité : il
existe depuis 2008 en primaire, depuis 2009 au collège, et enfin depuis la
rentrée au lycée. Par ailleurs, chaque projet d’établissement du primaire et
du second degré doit désormais comporter un volet culturel. Enfin, je me
permets de souligner le succès du Portail histoire des arts.culture.fr, qui est
consulté par plus de 1 500 internautes par jour et l’écho rencontré par des
opérations comme « Ciné-lycées », véritable fenêtre sur notre admirable
patrimoine cinématographique, véritable éducation à l’image et au
septième art.
J’ai voulu, comme vous le savez, donner une nouvelle dynamique à la
démocratisation culturelle, en lançant notamment une consultation au
niveau régional et national sur la « culture pour chacun ». Sur les 77
millions d’euros qui sont consacrés à cette dernière, des redéploiements
internes vont nous permettre en 2011 de dégager 3 millions d’euros
supplémentaires pour les régions, disponibles pour de nouveaux appels à
projet. Je tiens à vous préciser, à ce sujet, monsieur le député Michel
Herbillon, qu’un plan en faveur de la Culture dans les territoires ruraux est
actuellement en préparation. Je tiens aussi souligner le succès de
l’opération « Dynamique Espoir Banlieues », qui mobilise 2 millions d’euros
par an. 219 projets ont été soutenus en 2009, 155 le sont déjà en 2010.
Dès l’origine, André Malraux avait imaginé et réalisé un instrument du lien
social avec les Maisons des arts et de la Culture. Aujourd’hui, reconnaître
la diversité des pratiques culturelles, répondre au défi de la diversité, ouvrir
de nouveaux types de structures et de nouveaux territoires pour faire
reculer les « déserts culturels », c’est une ambition politique à part entière,
c’est reconquérir les « territoire perdus de la République ». L’excellence
artistique ne doit pas être ce « pays éloigné » auquel de nombreux jeunes
des quartiers ne peuvent accéder, mais bien un « paysage familier », un
horizon partagé, un univers accessible.
Ce budget 2011 nous permettra donc de préserver pleinement l’ambition
de la politique culturelle de l’Etat, avec un effort particulier en ce qui
concerne son action territoriale, ce qui représente un signal important à
l’attention des collectivités locales. Il nous donnera également les moyens
de poursuivre les chantiers d’envergure auxquels je suis attaché, et
d’ouvrir de nouvelles priorités, notamment dans le domaine de l’accès à la
culture.
Je sais, Monsieur le député Rogemont, que des inquiétudes existent parmi
les élus, parmi les acteurs culturels, parmi les professionnels concernant la
clause de compétence générale. La réforme des collectivités territoriales
est en discussion au Parlement : je ne veux ni la passer sous silence, ni
l’éluder. Mais je veux réaffirmer clairement que la clause de compétence
générale ne s’appliquera pas à la culture, conformément à ce qui a été dit
par le Président de la République. Les financements croisés pourront se
poursuivre, j’y suis personnellement très attaché. Ils ont permis une
coopération fructueuse entre le ministère de la Culture et de la
Communication et les collectivités territoriales depuis les lois de
décentralisation de 1982-83. Cette coopération est une richesse, elle est
aussi un facteur de dynamisme et de pluralisme. Si les pratiques
culturelles se diversifient et s’appuient sur des réseaux de moins en moins
institutionnels, je suis persuadé que le modèle français de développement
culturel reste pertinent, à condition de se transformer et de miser sur
l’innovation et la création.
Vous le voyez, Mesdames et Messieurs les députés, mon action est soustendue
par trois objectifs : préserver le périmètre d’action du ministère de
la Culture et de la Communication, mais aussi anticiper les profondes
évolutions dans l’accès aux oeuvres et à la culture – l’individualisation des
pratiques, la numérisation des contenus – enfin favoriser l’ouverture de
nouveaux « territoires » pour nos artistes et nos créateurs. En d’autres
termes je souhaite gérer au mieux le legs transmis par les ministres de la
Culture qui se sont succédés rue de Valois mais aussi anticiper ce que
seront notre patrimoine et notre création à l’horizon de 20 ou 30 ans : le
bon gouvernement, consiste à être gestionnaire, il consiste aussi à savoir
être visionnaire. C’est là mon projet, c’est là mon ambition.
Je vous remercie.

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  • Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasio (.pdf)

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