Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication à Paul Carpita

Le cinéaste Paul Carpita, dont le film "Le rendez-vous des quais" sur la guerre d'Indochine avait été censuré pendant trente-cinq ans, est décédé samedi à son domicile marseillais à l'âge de 86 ans.

Né en 1922 dans la cité phocéenne, fils d'un docker et d'une poissonnière, Paul Carpita réalise en 1955 son premier long métrage, "Le rendez-vous des quais", histoire d'amour d'un docker et d'une ouvrière, sur fond de grève des docks en réaction à la guerre d'Indochine.

Le film sera saisi et interdit par la censure ; il ne ressortira qu’en 1991 pour être salué comme un "précurseur de la Nouvelle Vague".

"Dès que j'ai su me servir de la caméra obtenue tout petit, je l'ai tournée du côté des millions de gens qui ressemblent à papa et maman, les gens humiliés, méprisés", disait ce défenseur d'un cinéma populaire qui avait adhéré très jeune au Parti communiste.
Paul Carpita a signé en 2002 son troisième et dernier long métrage, "Marche et rêve », une "comédie méridionale" au regard tendre sur trois métallurgistes au chômage, dans la petite ville provençale de Martigues.

Toute sa vie, Paul Carpita fut un humaniste plein de poésie, cinéaste essentiel de l’école sociale, peintre d’un monde du travail qui aurait été oublié sans lui et auquel le ministre de la Culture et de la Communication souhaite ce soir rendre un hommage chaleureux.