Jane Rhodes, l’une de nos plus grandes cantatrices, vient de nous
quitter alors que, dans toute la France, les théâtres lyriques ouvraient
leurs portes au plus large public dans le cadre de l’opération lancée par
le ministère de la Culture et de la Communication : « tous à l’Opéra ».
Jane Rhodes s’était vraiment révélée en incarnant une extraordinaire,
une ensorcelante Carmen, à la fois sombre et rayonnante, qui
cinquante ans après, est encore dans toutes les mémoires. Elle fut
aussi une très émouvante Marguerite dans la Damnation de Faust de
Berlioz ou encore une irrésistible Tosca.
Pour donner à son chant comme un éclat supplémentaire, Jane
Rhodes pouvait compter aussi sur sa beauté, sa présence lumineuse,
son naturel, son sens du jeu. Non seulement par la voix, mais de tout
son être, elle était vraiment interprète. Elle était de ces grandes
cantatrices qui font de l’opéra une idée toujours neuve en Europe et
une tradition sans cesse réinventée.