1800 festivals sont produits chaque année dans toute la France. La loi de 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations a donné à de nouveaux acteurs économiques une capacité d’intervention sans précédent.
Une tradition française. Aujourd’hui, un nombre croissant de festivals sont financés ou aidés par le ministère de la Culture et de la Communication mais aussi soutenus par le secteur privé. « Le mécénat culturel de l’entreprise contribue fortement à la “ culture pour chacun ” dont j’ai fait l’un des grands principes de mon action », soulignait Frédéric Mitterrand le 20 avril à l'occasion de la signature de la deuxième charte nationale pour le développement du mécénat culturel .
Selon le chef de la mission du mécénat au ministère de la Culture et de la Communication : « En France, le rôle de l’État, des pouvoirs publics, a toujours été prépondérant. Ce qui a déterminé une évolution différente du droit et des mentalités ». Aujourd’hui, depuis la loi du 1er août 2003 sur le mécénat et les encouragement fiscaux qui l’accompagnent, c’est une véritable « culture du mécénat » qui se répand. Le mécénat, longtemps apanage des grands groupes parisiens, s’étend de plus en plus aux PME voire aux TPE, qui apprécient de mieux en mieux les retombées économique d’un festival sur une région et ses entreprises.
Un secteur en pleine expansion. Les chiffres de fréquentation des festivals sont impressionnants. Les Eurockéennes, c’est 100 000 jeunes qui débarquent en un week-end. L’Interceltique de Lorient : 600 000 spectateurs accueillis en 10 jours de festival; 100 000 pour Aurillac…
Le mécénat qui accompagne le développement des festivals revêt principalement deux formes :
- Le mécénat financier : un moyen qui progresse fortement depuis la loi de 2003 qui donne aux mécènes une capacité d’intervention sans précédent. Nous sommes l’un des pays les plus avancés au monde en matière d’incitations fiscales au mécénat. Il y avait moins de 2 000 entreprises mécènes en 2003. Il y en a plus de 15 000 aujourd’hui, tous domaines confondus. Le double si on compte celles qui font du parrainage ou ne défiscalisent pas leurs dons.
- Le mécénat en nature et le mécénat de compétence : le festival Jordi Savall, par exemple, est une petite structure accueillie dans un monument historique, l’abbaye de Fontfroide. Il ne survit que grâce au mécénat de la Fondation Rothschild, ainsi qu’à une importante promotion gratuite de la part des Autoroutes du Sud de la France et de la Radio des Autoroutes : plus de 60 spots publicitaires diffusés sur les radios pendant les deux semaines du festival.
Action culturelle extérieure et mécénat. Les « saisons » et les « années culturelles » mobilisent les apports en mécénat les plus conséquents. Avec la tenue de l’Année de la France au Brésil et de la Saison de la Turquie en France, l’année 2009 a atteint des sommets, avec des apports respectifs de 4 M€ et de 2 M€. En 2010, pour l’Année France-Russie, les fonds privés réunis sont également très importants : plus de 3 M€.
« Progressivement, explique la directrice de la communication et du mécénat à Culturesfrance, nous avons développé la mise en place de comités de mécènes, présidés par une entreprise. Si le facteur prépondérant reste l’attractivité du pays concerné, (4 entreprises pour le Printemps finlandais face à 21 pour la Russie), la notion de « collectif » joue sans conteste un rôle positif ».
Le mécénat s’avère une source de financement tout aussi indispensable pour les événements de taille plus modeste comme le festival New French Writing à New York en 2009 et à Los Angeles en 2010, soutenu par la fondation Lagardère.